Profitez-en, après celui là c'est fini

Être acteur de ses déplacements

avril 10th, 2015 Posted in Les pros, stationspotting

Autrefois, en quittant les quais de la gare Saint-Lazare pour se rendre vers le métro, on trouvait plusieurs passages directs, faits d’escalators et de larges escaliers.
Mais au cours de son réaménagement, la gare a été complètement modifiée, est est devenue un « centre commercial ». Puisqu’il fallait que le public fréquente au maximum les boutiques, et afin de gagner des mètres carrés pour l’espace commercial, le sens des escaliers a été changé, ils sont transversaux.

escalators

Ce ne sont pas des escaliers, d’ailleurs, mais des escalators assez étroits et donc très encombrés aux heures de pointe, car voilà : ce centre commercial modèle reste tout de même une gare, et c’est même la seconde gare la plus fréquentée d’Europe après la gare du Nord, avec un transit de près de cent trente millions de passagers par an. Sans doute à cause de cette affluence, ces escalators sont fréquemment en panne.

escaliers

Je découvre cette semaine une affiche qui propose aux gens d’éviter les escaliers mécaniques et de se rendre aux extrémités de la salle des pas perdus pour employer les sombres escaliers qui s’y trouvent.
Je dois dire que je trouve très drôle la formule « soyez acteurs de vos déplacements », qui indique en termes positifs et valorisants au « transit » (les gens qui viennent dans les gares pour prendre le train, ceux qu’on nommait autrefois « usagers ») qu’il ne doit pas gêner les « clients », c’est à dire les gens pour qui on a installé des escalators.

  1. 4 Responses to “Être acteur de ses déplacements”

  2. By KD on Avr 10, 2015

    Les usagers sont aussi dénommés clients par les différentes instances de la SNCF. La formulation est étrange mais comment assurer a posteriori une maladresse de conception dont on ne se rend compte qu’à l’usage ?

  3. By Skypu on Avr 11, 2015

    Déterminer qui exerce la souveraineté d’un lieu exige de prêter attention à quelques signes subtils, comme par exemple les odeurs.

    La souveraineté SNCF se caractérise à mon avis par cette infecte odeur de plaquettes de frein usagés mêlée à celle de fluide hydraulique qui règne dans la plupart des gares : le centre commercial sent-il la gare ? A contrario, les escaliers sentent-ils ?

    NB: Il y a le même risible aménagement à Montpar

  4. By peccadille on Avr 11, 2015

    Je copie colle le commentaire que j’ai fait sur Facebook, ajoutant ma petite touche à l’édifice. Je l’ai augmenté au passage.

    Depuis quelque temps, à la sortie du train Rouen-Paris, je fais un détour pour aller prendre les escalators centraux et éviter ceux « grandes lignes » trop encombrés et où, valises obligent, il est impossible de doubler. Parfois je prend ces escaliers, pas pratiques (ils ne m’emmènent pas où je veux …) et où un clochard se branle régulièrement à la vue de tous. Les gens détournent le regard, de toute façon ils sont pressés et « on ne peut rien » à la misère.

    Ensuite, il faut revenir sur mes pas, car je prends la 12, qui est coté grandes lignes. Bref, l’aménagement n’est vraiment pas pratique : je préfèrai l’ancienne gare Saint Lazare, pourtant si crade. A l’époque, je vivais en banlieue ouest : depuis les lignes 1 à 5, je filais tout droit vers la lentille de la 14, descendant d’une traite les escaliers. Je ne sais pas comment c’est maintenant le lundi matin : une foule dense et compacte, comme à l’époque où les travaux se conjuguaient à la grève et aux « problèmes techniques »? C’était mes premières années parisiennes et chaque matin, j’avais presque honte d’être là, « comme un mouton » à subir le rythme parisien effréné. Remarque, aujourd’hui, je vis dans Paris et le soir, j’ai honte de ma ville quand je vois les bouchons qui étranglent son centre…

  5. By peccadille on Avr 11, 2015

    Sinon (ça n’a rien à voir, donc j’ai fait un deuxième commentaire). Hier, j’ai lu ton billet et celui sur la double mésaventure de François Bon. J’admire votre talent à savoir tirer des choses ordinaires de la vie, celles dont les autres gens ne tirerait qu’une bouguonnerie ou une colère de véritable objet littéraire ou du moins bloguesque. J’admire cette capacité à rendre le quotidien passionnant.

Postez un commentaire


Veuillez noter que l'auteur de ce blog s'autorise à modifier vos commentaires afin d'améliorer leur mise en forme (liens, orthographe) si cela est nécessaire.
En ajoutant un commentaire à cette page, vous acceptez implicitement que celui-ci soit diffusé non seulement ici-même mais aussi sous une autre forme, électronique ou imprimée par exemple.