Mes discussions sur Twitter m’amènent souvent à croiser des Français nationalistes qui m’expliquent à quel point leur lignée est pure, à quel degré de profondeur se trouvent leurs racines nationales. À ma grande surprise, beaucoup pensent que l’identité française se trouve dans les gènes, et de manière tout aussi surprenante, ils tirent cette certitude du peu qu’ils connaissent des tests d’ADN dit « récréatif » qui sont en vogue dans de nombreux pays du monde, mais interdits en France1 et en Pologne.
Régulièrement, j’explique à ces personnes en quoi leur vision est erronée, avec des arguments mathématiques, logiques, sociologiques, généalogiques, historiques, archéologiques et même génétiques. Je vais les compiler ici, afin d’y renvoyer ceux que cela intéresse sincèrement.
Mathématiquement
Connaissez-vous le nombre de vos ancêtres ? Il est assez facile à estimer, parce qu’il existe une règle biologique pour l’instant indépassée : chacun d’entre nous est le fruit de l’union des gamètes de deux personnes, un mâle et une femelle. Ce point peut changer un jour, il est tout à fait possible que les biotechnologies mènent à créer des enfants qui seront le fruit de l’ADN de cent personnes2, ou bien d’une seule — des clones, quoi, et ça il me semble qu’on saurait déjà le faire3.
Donc nous avons deux parents, qui chacun ont deux parents, qui chacun ont deux parents et ainsi de suite, ce qui nous autorise à poser cette égalité :
nombre d’ancêtres == 2 puissance nombre de générations
En effet, à la zéroième génération, nous trouvons un seul individu (nous !), car 2^0=1.
À la première génération, nous avons deux individus (nos parents), car 2^1=2.
À la seconde génération nous avons quatre grands parents (2^2=4). À la génération suivante, 8 ancêtres, puis 16, 32,…4.
Or ces nombres suivent une progression exponentielle assez rapide, puisqu’ils doublent à chaque génération. À 10 générations, nous avons 1024 ancêtres. À 15 générations, 327685. À 20 générations, nous dépassons le million d’ancêtres, et à 30 générations, le milliard, à 33, les 8 milliards — soit le nombre actuel d’humains vivant sur Terre. Enfin, à 37 générations, nous atteignons le nombre de 137 milliards d’ancêtres, ce qui est plus que le nombre d’humains ayant existé sur Terre (~80 milliards).
Et 37 générations, ça n’est pas énorme. Le temps d’une génération dépend des époques et des lieux6, mais même si nous choisissons arbitrairement un nombre moyen tel que 27 ans, trente-sept générations représentent 1000 ans. Bien entendu, mille ans n’est pas rien, mais c’est peu comparé à l’âge de l’espèce Homo Sapiens, qu’on estime à 300 000 ans (soit 11111 générations, un nombre à plus de 3300 chiffres). Il y a mille ans, les Vikings christianisés s’établissaient en Angleterre ou en Russie, l’Europe sortait du Haut-Moyen-âge et n’était pas loin de l’ère des Croisades.
Comme nous l’avons vu plus haut, à 37 générations il est impossible que chacun de nos ancêtres n’apparaisse qu’une fois dans notre arbre généalogique (fussions-nous capables de tous les connaître). Nous avons tous ce que les généalogistes nomment des « implexes », c’est à dire des ancêtres que l’on retrouve dans plusieurs branches. Les enfants issus d’un mariage entre cousins du second degré7 verront deux de leurs arrière-arrière-grands-parents apparaître deux fois dans leur généalogie, ce qui fait qu’ils n’auront pas seize arrière-arrière-grands-parents différents, mais seulement quatorze.
Malgré les implexes, cependant, le nombre de nos ancêtres à quelques siècles de distance est important, et surtout, l’identité desdits ancêtres est invérifiable de manière absolue, car si l’état-civil a été institué par François premier il y a près d’un demi-millénaire, les branches d’un arbre généalogique s’arrêtent souvent plus tôt : enfant ayant un parent inconnu, ou les deux ; registres inexistants (la tenue des registres paroissiaux n’est généralisée qu’au XVIIIe siècle en France), perdus ou indéchiffrables. Et nous parlons de la France, qui a été particulièrement précoce dans le domaine, ce qui n’est pas le cas de tous ses voisins. Quel que soit le pays, passé une certaine époque, les seules sources dont on dispose concernent les gens jugés importants en leur temps : aristocrates (pour qui on a inventé la généalogie, puisqu’il fallait justifier les titres) ou grand propriétaires (que l’on connaît par leurs actes notariaux : ventes, héritages). Et ces sources sont parfois parcellaires, énigmatiques, contradictoires, voire mensongères, puisque les enjeux ont parfois conduit à des impostures.
Enfin bref, toute personne qui vous dit « tous mes ancêtres sont français jusqu’à Charlemagne » a tort, car il ne peut pas connaître tous ses ancêtres jusqu’à Charlemagne. De la même façon, même si tous les ancêtres que l’on a identifiés sur quatre siècles sont bien originaires d’un même canton, ils ne constituent jamais l’ensemble des ancêtres que l’on a sur quatre siècles.
Mais il est certain aussi que toute personne dont la famille vit en Europe depuis des générations compte Charlemagne parmi ses ancêtres. Pour les personnes dont l’ascendance récente vient d’au delà des océans Atlantique ou Pacifique, de l’Himalaya ou du Sahara, et autres obstacles naturels, c’est différent, mais on a néanmoins des éléments pour affirmer que tous les humains actuels sont cousins à environ 4000 ans de distance — soit à l’époque du Moyen-Empire en Égypte pharaonique. Nous descendons tous de Montouhotep II (eh oui, frère humain, tu es de lignée royale) mais aussi, s’ils ont eu des enfants, du scribe, du potier ou du paysan qui travaillaient pour lui.
L’immobilité
Un argument courant pour contredire la question arithmétique est de rappeler que la mobilité des villageois était assez limitée il y a encore cent-cinquante ans. La généalogie le confirme : certaines familles semblent ne pas avoir quitté un village, voire une paroisse du village, pendant des siècles. Le simple paysan naissait, vivait et mourrait en n’ayant connu du vaste monde qu’un périmètre de quelques kilomètres carrés. Mais la question peut être renversée : c’est souvent les gens qui n’ont pas bougé dont on peut établir avec certitude la sédentarité séculaire, tandis que chaque branche interrompue peut être le signe d’une émigration. On perd parfois vite la lignée d’une personne partie se marier dans le village voisin (potentiellement tous ceux qui n’étaient pas le mâle aîné héritier8), et a fortiori celle des gens partis plus loin.
Des gens qui bougeaient, il y en a toujours eu. Colporteurs, marchands, bâtisseurs et artisans itinérants, éleveurs (forcés d’aller régulièrement vendre leurs bêtes à la Foire, ou de les déplacer lors de transhumances), pèlerins, certains serviteurs du roi ou de l’Église, messagers, et bien entendu militaires et compagnies de routiers (les mercenaires sans employeur), marins au long-cours, pirates…
Et puis de temps en temps, un aventurier qui quitte son pays pour aller s’établir dans un pays où il espère avoir plus d’opportunités qu’en restant dans le pays de ses parents. Ainsi j’ai un ancêtre venu d’Italie pour devenir le médecin des Reines Mary I et Elisabeth I, Giulio Cesare Adelmare, et un dénommé Sauvo (sans doute Salvo) qui est venu s’installer dans le pays angoumoisin à la même époque mais dans une toute autre partie de mon ascendance.
Si l’on ne trouve personne d’une des catégories précitées dans son arbre généalogique officiel et administratif, il est bien possible qu’il y en ait dans la généalogie réelle.
Les infidélités, et malheureusement aussi les abus sexuels, font qu’il est statistiquement difficile de garantir l’hérédité paternelle de qui que ce soit. Une armée en station dans une région, par exemple — et plus encore où les armées disposaient d’une forme de droit de pillage —, fait sans doute beaucoup pour la diversification du patrimoine génétique local ! On peut parler aussi de l’exil lié aux persécutions religieuses : huguenots qui ont dû quitter Nîmes ou Montélimar pour aller s’établir à Londres ou Genève, par exemple.
Et à certaines époques, pas si lointaines, on cachait parfois à des enfants qu’ils étaient adoptés, ou que la personne qu’ils appelaient leur père avait accepté le mariage avec une femme enceinte d’un autre. Souvent, les situations « honteuses » (enfants hors mariage, enfants issus d’un viol, personnes parties refaire leur vie après une condamnation ou un exode forcé) sont aussi celles pour lesquelles on n’aura pas de traces : on trouve facilement des laboureurs dans son arbre généalogique mais pas des bandits ou des prostituées. Or ces personnes ont existé.
Bref, sur quelques décennies, ou siècles, on peut avoir l’impression d’une absence de mobilité, mais dans la pratique, les choses sont un peu différentes.
Historiquement
Dès qu’on s’intéresse un peu à l’Histoire ancienne, on constate que les populations bougent. L’actuelle France, ou encore la Bourgogne et la Lombardie en Italie du Nord, tirent leurs noms de tribus germaniques ; l’Espagne a été fondée par les Wisigoths, un peuple venu de l’actuelle Roumanie, lui-même issu des Goths, venus de la mer Baltique ; l’Angleterre a été fondée par des saxons (venus de l’actuelle Allemagne, donc) ; les autres nations du Royaume-Uni sont celtiques, c’est à dire gauloises, issues d’un champ culturel qui dominait l’Europe de l’Ouest jusqu’à la poussée de germains et autres (qui, en France, ont limité la persistance de la culture celtique à la Bretagne) ; les Celtes/gaulois eux-mêmes sont apparentés à la culture de Hallstatt, venue des Alpes ; et bien avant ça, notre civilisation agricole, qui a repoussé les chasseurs-cueilleurs autochtones au Nord du Nord de l’Europe (les fameux Samis/Lapons) est d’origine moyen-orientale. Et bien sûr, si on remonte plus loin encore, on sait que l’espèce homo sapiens tout entière vient d’Afrique… Tout comme les néandertaliens et les denisoviens, même si eux sont venus en Europe et en Asie plus tôt.
Et ça c’est l’Histoire ancienne, voire très ancienne. Mais l’Histoire de la colonisation, bien plus récente, a sans aucun doute laissé des traces : quel nationaliste persuadé que sa famille est établie au même endroit depuis le paléolithique peut être sûr que son grand-père, ou un grand oncle, ne lui a pas fait des cousins à Oran, Dakar ou Hanoï ?
Ça, c’est le passé, mais il y a aussi l’avenir.
La mobilité depuis le XXe siècle
Si l’on est touriste, on peut désormais se rendre à l’autre bout du monde en vingt-quatre heures. Si l’on est réfugié d’un pays en guerre, on peut mettre bien plus de temps pour parcourir une distance bien moins grande, mais il n’empêche : le monde a rétréci, nous savons qu’il est fini, et même sans voyager, nous avons une connexion culturelle avec des gens qui parlent d’autres langues et vivent dans d’autres pays.
Économiquement nous sommes plus liés que jamais : un conflit local ici causera une augmentation des tarifs du pétrole partout… Ce lien est passablement déséquilibré — il y a les pays qui profitent, ceux qui pâtissent —, parfois invisible, mais c’est un lien puissant. Quand on supprime des forêts vierges en Indonésie, au Congo ou au Brésil, c’est pour exploiter le bois, planter du palmier à huile, extraire des minerais, au profit de consommateurs qui vivent ici. Culturellement aussi : nous voyons les mêmes séries, les mêmes films, nous avons les mêmes téléphones, les mêmes problèmes de chargeurs, nous mangeons tous des pizzas et des sushis californiens. Cela n’empêche certes pas les particularités culturelles, et heureusement, mais il me semble évident qu’entre un Français de 2023 et un Français de 1823, il y a bien plus de différences qu’entre un Français de 2023 et à peu près n’importe quel autre terrien de la même année, si l’on excepte quelques sociétés « premières » protégées (Île de North Sentinel, certaines tribus amazoniennes,…), ou quelques habitants de pays géopolitiquement enclavés, comme la Corée du Nord.
Et malgré les murs, le protectionnisme, les nationalismes, les sécessions, ce mouvement ne va pas s’arrêter. Et le français qui croit aujourd’hui que son génome est de toute éternité relié à l’actuelle carte de France doit être prévenu : il aura sans doute des petits-enfants ou des arrière-petits enfants avec d’autre traits caractéristiques et une autre couleur de peau que la sienne : cet avenir-là aussi est écrit mathématiquement, toute personne qui a une descendance verra ses descendants faire des enfants avec tous les descendants de tous les autres humains.
Culturellement
Lorsqu’un syrien a attaqué des enfants au couteau à Annecy, beaucoup (moi le premier) ont immédiatement pensé qu’il s’agissait d’un énième attentat islamiste. Et puis on a appris que l’agresseur s’était réclamé de Jésus Christ, et qu’il était chrétien. Beaucoup ont alors émis des doutes sur cette identité religieuse, utilisant des arguments pseudo-théologiques (« les chrétiens ne tuent pas » — sur ce point l’Histoire a une opinion moins catégorique), rappelant qu’il n’est pas rare que pour passer des frontières et obtenir un statut de réfugié, certains se fassent passer pour les membres d’un groupe politique ou religieux maltraité dans son pays9. Enfin, constatant que le prénommé Abdalmasih (prénom très chrétien dans le monde arabe, puisqu’il signifie « serviteur du Messie ») était bien chrétien, certains ont alors dénigré la valeur de cette identité : pour eux, le vrai chrétien est quelqu’un qui leur ressemble. Souvent, les mêmes ignorent dramatiquement non seulement les textes et la philosophie dont ils se réclament (leur christianisme est « identitaire », et pas spécialement lié au contenu des Évangiles, lequel n’est nationaliste que dans le contexte de l’occupation romaine en Judée, et contient même de belles phrases sur l’accueil de l’étranger,…) mais aussi l’Histoire de leur religion : la communauté chrétienne de Syrie est établie depuis bien plus longtemps que la communauté chrétienne française, et le Christianisme, malgré des influences païennes européennes, est une religion proche-orientale.
La mondialisation humaine a commencé lorsque les premiers membres de l’espèce homo ont quitté l’Afrique de l’Est, et n’a pas cessé depuis. Nos langues, nos sciences, nos idées, nos inventions, sont le fruit d’une circulation perpétuelle qui ne cesse d’accélérer. Et même ce qui se trouve dans nos assiettes est le fruit d’un périple : les céréales viennent du Proche/Moyen-Orient, les courges viennent d’Asie, le maïs, l’avocat, la pomme de terre, les haricots, viennent des Amériques, l’alcool (« al-khôl ») distillé des pays arabes, etc., etc. : si la France avait vécu en autarcie depuis le paléolithique, on n’y mangerait que du gibier, de la farine de châtaigne et quelques raves.
Et ce n’est pas tout : une bonne partie des mathématiques nous viennent d’Inde et du monde arabe ; le papier, qui a changé le monde en permettant l’impression, nous vient de Chine, tout comme la poudre à canon. Le membre de Daech ou d’Al Qaeda qui se croit libre de toute influence occidentale mène quant à lui la guerre avec un téléphone mobile fabriqué en Chine, inventé aux États-Unis au terme de deux siècles de théorie de la communication et de l’électricité venues d’Europe (et soutenues par des sciences plus anciennes venues d’ailleurs) ; il utilise aussi l’avion (qui n’a pas été inventé à la Mecque il y a 1400 ans), l’automobile, etc. : il profite indirectement de millénaires de mondialisation.
L’ADN
Les services d’ADN « récréatif » relient les personnes à un territoire. Pourtant, aucun de ces services ne fournit les mêmes résultats que les autres, et la raison est bien simple : ils comparent l’ADN (du moins les 2% d’ADN qui distinguent un humain d’un autre) de leurs clients à celui d’autres clients situés dans une région donnée. Leur base de données est différente, ainsi que leurs critères : certains services, par exemple, n’utiliseront comme population de référence que des individus dont les quatre grands-parents sont issus d’un endroit précis. Ça ne veut pas rien dire, mais ça ne dit rien de plus que ça : ces « origines » sont une indication, mais il n’existe pour autant pas de gène qu’on puisse relier à une géographie ou une nation.
J’ai trouvé assez passionnant que myHeritage — un des plus importants services du domaine —, ne parle pas d’un ADN spécifiquement français, mais au contraire voie les français qui se pensent de « vieille souche » comme le fruit d’influences génétiques limitrophes diverses : anglaises, germanique, ibérique, italienne. La France est et a toujours été un carrefour.
Tous métis
Un jour, on produira des clones d’humains. On le fera parce qu’on le peut, et tout ce qui se peut finit par se faire. Mais en attendant ce jour, chaque personne est le fruit de deux ADNs distincts. Au pire, dans des familles franchement dysfonctionnelles selon tous nos critères, ces personnes peuvent avoir cinquante pour cent de gènes en commun : un frère et une sœur, un père et sa fille, une mère et son fils. Comme on le sait, une trop grande proximité génétique démultiplie les chances de souffrir d’affections qui ne se déclarent que si deux allèles identiques se retrouvent. Dans de nombreux villages des sociétés traditionnelles, les anciens conservent la mémoire des lignées non pas pour en garantir l’homogénéité mais au contraire afin d’éviter au maximum la consanguinité, et ça ne vaut pas que pour les sociétés traditionnelles : dans la minuscule société islandaise, les gens utilisent une application pour vérifier leur degré de parenté avec les gens qu’ils rencontrent. Enfin il existe d’autres sociétés traditionnelles où il est de coutume que certaines personnes, notamment celles d’un certain rang social, se marient en dehors de leur tribu — le mariage a alors une utilité particulière, il permet de nouer des alliances, de concentrer des richesses,… Et de renouveler un peu le stock génétique du village.
Mais bon, voilà : chacun de nous est le fruit de deux ADNs distincts, et il faut qu’ils le soit, et en ce sens, nous sommes tous « métis ».
- L’amende est théoriquement de 3750 euros, mais il semble que personne n’ait été condamné à ce jour. Parmi les arguments qui justifient cette interdiction, on trouve la paix des familles (le test permet de découvrir que certains enfants n’ont pas les parents biologiques qu’ils croyaient), le risque de panique que peuvent provoquer des diagnostics médicaux, et enfin la fuite de données extrêmement personnelles. On notera un effet contre-productif à la loi : de nombreux français envoient leur ADN à des sociétés qui ne sont pas sur le sol français, rendant leur usage bien plus incontrôlable. [↩]
- Heureusement, on comprend pour l’instant encore assez mal ce qui donne telle ou telle caractéristique physique (voire psychologique), mais on peut tout à fait imaginer qu’on parvienne un jour à créer (ou en tout cas à y faire croire) des humains de la même manière qu’on configure son avatar dans un jeu vidéo, en choisissant sa couleur de cheveux, de peau, sa taille, etc.
Un bon livre de SF en rapport : Le goût de l’immortalité, par Catherine Dufour. [↩] - Je ne sais pas s’il existe des clones humains créés pour servir de réservoir à organes parfaitement compatibles, comme dans The Island, mais je crois que la barrière qui interdit une telle chose est morale plus que technologique.
On pense aussi qu’il est possible de fabriquer une ovule fécondée à partir des ovules de deux femmes différentes, ce qui aboutirait forcément à un enfant de sexe féminin. [↩] - Les nombres (1, 2, 4, 8, 16, 32, 64, 128, etc.) sont assez familiers, puisque ce sont aussi ceux des unités en informatique, pour la simple raison que les ordinateurs calculent les nombres en base 2 (deux états, le 0 et le 1). [↩]
- Chaque nombre correspond au nombre d’ancêtres de la génération donnée. Si on veut compter aussi leurs enfants, petits enfants, etc., la formule n’est plus 2^générations mais 2^générations + 2^(générations-1) -1. [↩]
- On estime le temps d’une génération entre 22 et 32 ans [↩]
- Pour des raisons de concentration patrimoniale (domaines, titres), le mariage entre cousins n’était pas rare dans les couches aristocratiques, même s’il fallait demander une dispense à l’évêque ou au pape. Je remarque en revanche que dans les villages dont j’ai pu établir la généalogie, par exemple dans le Finistère Nord ou en Croatie, un soin important semble avoir été porté à éviter au maximum ce genre de mariages, et ce même lorsque le peu de patronymes laisse croire que tout le monde est issu de la même famille. [↩]
- De nombreuses sociétés traditionnelles pratiquaient ou pratiquent encore la virilocalité, ou patrilocalité : les hommes restent là où ils ont grandi, et épousent des femmes venues d’autres communautés. Dans certains pays, ces femmes perdent leur nom de naissance, rendant parfois leur parcours intraçable. [↩]
- Certains ont même parle du concept de Taqyia, qui permet à un djihadiste de se faire passer pour non-musulman afin de préparer un attentat… Ceux-ci n’expliquent pas bien pourquoi l’auteur des agressions continuait à se réclamer du christianisme pendant et après sa tentative de meurtres : le terrorisme n’a de logique que s’il est revendiqué ! [↩]
Il n’y a pas de race française, mais il y a bien un gène français, parfaitement identifié et identifiable dans les recherches génétiques.
Ainsi, Fischer en 2021, p.232 (https://theses.hal.science/tel-03092247/document) :
« Cependant, bien que nous ayons pu mettre en évidence des particularités (liées à la géographie physique et culturelle ainsi que des cas particuliers liés à l’origine des individus), nos résultats sont cohérents avec un pool génétique ‘Gaulois’ mettant en avant un gradient nord-sud pour la composante Yamnaya (…) Nos travaux vont clairement dans le sens d’une évolution locale et graduelle des populations de l’âge du Bronze, probablement en lien avec des changements économiques, sociaux et politiques.»
Ou encore, p. 233 :
« L’ensemble des données démontre aussi, que ce soit en Angleterre, en France ou en Espagne,
une certaine continuité génétique entre les groupes de l’âge du Fer et les populations actuelles. Le mythe de « Nos Ancêtres les Gaulois » serait-il, finalement, une réalité ? Nous ne pouvons en aucun cas nier la continuité génétique entre ces populations et la population française moderne »
P. 219 :
« Les diverses analyses réalisées (ACP, f-statistiques, qpAdm) mettent en évidence :
– une continuité génétique entre les populations françaises de l’âge du Fer et la population moderne française»
Ou encore Ricaut, 2012 (https://www.scirp.org/journal/paperinformation.aspx?paperid=17708) :
« La diversité génétique européenne était déjà largement établie à l’Age de Bronze »
Ensuite, ce papier explique bien pourquoi votre ADN provient de votre peuple, tous les apports extérieurs disparaissent au fil du temps pour privilégier les autochtones : « à contrario de l’héritage généalogique, l’héritage génétique est réduit » en en gros, se cantonne à votre localité et à votre peuple (c’est moi qui rajoute). https://gcbias.org/2017/12/19/1628/
Tout cela conjugué démontre que :
– non, nous ne sommes pas tous métis (mais métis entre quoi et quoi au fait, ça veut dire quoi métis, si les ensembles de base n’existent pas ?),
– la mobilité était marginale avant le XXe siècle,
– que l’on se fiche pas mal du nombre d’ancêtres mathématique vu que tous les ancêtres se recoupent puisque nés à peu près dans la même région,
– que les infidélités n’ont aucune importance (si le père est le facteur, il est peu probable entre les années – 1000 à 1950 qu’il soit un ami d’origine étrangère en France métropolitaine, et infiniment plus probable qu’il soit lui même gaulois)
– que si nos ancêtres lointains (-3 000) viennent d’Orient, vu qu’ils sont restés ici, ont fait souche, se sont adaptés, se sont développés ici en plusieurs milliers d’années, cela ne valide absolument pas le fait de faire venir des millions de personnes qui s’adaptent peu à la population française, et montrent plutôt le désir inverse. Ce n’est pas parce qu’un changement long et peu conséquent a eu lieu sur des milliers d’années que cela valide un changement rapide de cette envergure, c’est encore un sophisme. [Tant qu’à faire de mettre des limites sans queue, ni tête, on pourrait vous rappeler qu’on descend tous des bactéries et donc on espère que par respect envers vos lointains ancêtres, vous n’utilisez pas d’eau de Javel (Moi aussi je peux décaler les limites temporelles d’une manière idiote)].
PS : My Heritage n’a pas réalisé de décodage spécifique français mais ce n’est pas le cas chez 23 & Me qui propose des ADN locaux et régionaux en France.
Vous avez pris le temps de lire l’article et je vous en remercie (ce n’est pas l’attitude la plus courante sur ces sujets passablement affectifs).
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Que les gens d’époques où la mobilité était difficile aient une certaine homogénéité génétique est évident. Mais ça ne veut rien dire de plus.
Sur l’affirmation « tous métis », mon raisonnement est que nous ne sommes pas des clones, nous sommes tous les fruit de deux ADN distincts.
Sur la question des migrations modernes, je ne suis ni en train de valider ni en train de refuser, elles sont un fait, et s’y opposer en brandissant le mythe du français « biologique » est assez curieux, les problèmes ne seront jamais de cet ordre, ils sont économiques d’abord, culturels et symboliques ensuite.
Sur les bactéries : a priori vous ne pouvez pas vous reproduire avec.
Sur myHeritage et 23andme, absolument, ce dernier a une certaine précision mais elle n’est pas non plus nationale, elle est parfois ultra régionale !
Je suis issu de quatre sangs : Cauchois, Flamand, Minervois et Corbiérais. Je suis châtain, dolichocéphale, hétérosexuel non contrarié. Je suis cisgenre, même aux solstices. Si mes origines sont aussi diverses, c’est parce que la nécessité de trouver du travail a conduit mes quatre grands-parents à quitter leurs villages dont la pureté génétique, que les Ennemis de la Nation appellent consanguinité, remonte au moins à Charlemagne. Mon arrière-grand-père maternel fut nommé caporal le jour-même de sa mobilisation en août 1914 : en arrivant à Narbonne, il fut immédiatement repéré comme l’un des rares types à parler le Français en plus de l’Occitan. Dans ma propre génération, non seulement aucun d’entre nous n’est baptisé, mais en plus nous nous sommes tous, absolument tous, exilés à la Ville pour nos études supérieures. Etudes beaucoup moins utiles que la génétique, j’en conviens, et dont nous sommes tous ressortis totalement contaminés par une logorrhée judéo-bolchévique que les Ennemis de la Nation, encore eux, appellent ouverture au monde. A titre personnel, je n’ai rien fait pour rectifier le tir, j’ai même franchi le Rubicon ultime de l’indignité puisque mon épouse est Anglaise et nos deux enfants sont Bordelais.
Mon cas est d’autant plus incurable que, de tout cela, je n’ai même pas honte.
bigre, bordelais, carrément !!!
Oui Bordelais. Tu imagines la souillure ?
Comme toujours avec toi, j’apprends quelque chose. Je sais depuis longtemps que l’extrême-droite utilise le name-dropping littéraire, en allant chercher dans d’illustres écrivains français des phrases hostiles aux étrangers en général et aux Sarrazins en particulier. Mais je ne les avais pas encore vus convoquer la science de la génétique. Le procédé est exactement le même : ce que nous disons ne repose pas sur une sensibilité politique mais sur une vérité validée par les grands esprits tutélaires de leur époque ou par une démonstration mathématique, il n’y a donc pas à le discuter, mais à le constater et à en tirer les conséquences.
Je vais m’autociter en reprenant une réponse faite à un ami sur un réseau social, toujours sur ce sujet :
Toutes ces questions d’identité butent vite sur des impasses logiques chez les promoteurs de la « pureté »… Je constate par mes discussions récentes que l’ADN (pas très bien compris) est devenu un argument chez ces gens, alors que j’aurais cru que la popularité de ce thème aboutirait exactement au contraire.
Ce qui est triste c’est qu’ils ne défendent rien : ni la culture, ni l’histoire, ni la langue, ni le paysage, ils réduisent l’identité de leur pays à la fréquence moyenne de chaînes d’ADN parmi une population contrainte à une forme de consanguinité par manque d’opportunités de voir le monde et parce qu’ils vivaient dans des organisations sociales figées… On fait difficilement plus interchangeable et inintéressant.
Il semblerait que la peau blanche des « caucasiens » soient en grande partie liée à l’hybridation inter-espèces sapiens/néandertalien.
Bref, les aryens sont les plus métèques de la seule espèce homo survivante sur terre. Et en plus *interspécifique*, on n’est pas loin de la zoophilie !!