Drame domestique

Ma cuisinière est morte… Ceux qui la connaissaient comprendront mon chagrin. Je l’avais acheté par correspondance en Allemagne de l’Est (à l’époque, ça existait encore) il y a 22 ans, pour la simple raison — nous étions alors très jeunes et très fauchés —que c’était le modèle le moins cher. C’était probablement à la cuisine ce que la Traban était à l’automobile. Je n’ai jamais regretté mon achat. Bien sûr, les plaques étaient devenues d’une lenteur qui aurait probablement parue insoutenable à n’importe qui d’autre mais j’étais habituée. Deux d’entre elles étaient même hors service depuis quelque temps. Mais le four, en revanche, était merveilleux, et immense avec ça.  Ce Noël, j’y avais fait cuire côte à côte une belle dinde et une grosse poularde.
L’incident s’est produit il y a une semaine environ. J’ai tourné par mégarde le bouton d’une des plaques endommagées, causant un court-circuit. Ma première idée était de réussir à isoler électriquement les deux plaques en berne pour pouvoir continuer à utiliser le reste. On m’a conseillé un site Internet qui lutte contre l’obsolescence programmée en proposant d’apprendre à tout réparer. Désormais, je n’hésiterais plus à consulter car ça m’a bien dégourdi sur le plan du bricolage électrique : http://www.commentreparer.com/

Le souci, c’est qu’après avoir ouvert le ventre de ma vieille copine, il m’est venu un doute sur la nature de l’isolant du four que j’ai trouvé très blanc : et si c’était de l’amiante ? Après recherche, je n’ai aucune certitude mais le doute subsiste puisque l’amiante a été autorisé jusqu’en 1997 et effectivement, utilisé comme isolant dans un grand nombre d’appareils ménagers (cuisinières, fer à repasser, sèche cheveux, radiateurs). L’isolant ne semblait pas endommagé et je ne l’ai pas touché mais une fois le doute installé, je ne me voyais plus  conserver ma cuisinière et encore moins patouiller à l’intérieur.

Du coup, j’ai acheté une petite cuisinière peu énergivore (classe A) avec des plaques vitrocéramiques… Je lui trouve l’air d’une sale bêcheuse et son four me parait ridiculement petit alors que je l’ai choisi pour son volume de 52 litres, supérieur à ceux des modèles concurrents.  Pourtant, je dois reconnaitre que c’est bien confortable d’avoir des plaques qui chauffent vite. Sans doute apprendrais-je à l’apprécier avec le temps mais pour le moment, j’en suis encore à regretter ma vieille bécane… Alors que si ça se trouve, et ce serait là une terrible ironie, la qualité de ce four dont j’ai tant vanté les mérites était due à une isolation en amiante !

7 comments

  1. sylvette’s avatar

    Ben alors quoi?? les photos ne s’affichent pas chez moi! Trahison!

    1. nathalie’s avatar

      Curieux car il n’y a pas de raison à ça.

    2. Jean-no’s avatar

      Je les vois sur ma machine

    3. Damien’s avatar

      Triste histoire en effet. Je m’associe à votre peine.
      Vous avez fait le bon choix pour cette histoire d’amiante, mais ne soyons pas naïfs : les industriels rivalisent d’ingéniosité pour produire de nouveaux matériaux miracles qui pourraient devenir l’amiante de demain (une fois les effets indésirables révélés).

    4. nathalie’s avatar

      Vous avez probablement raison. Je m’inquiète aussi du recyclage de ma cuisinière : j’ai prévenu les livreurs qui la reprenaient de la possibilité d’amiante mais ils m’ont avoué que pour ce qu’ils en savaient, les appareils électroménagers étaient broyés tel quel puis partaient on ne sait où, que toutes sortes de bruits couraient.

    5. Ardalia’s avatar

      Qu’elle repose en particules…

      1. Nathalie’s avatar

        :-)

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