Jusqu’au 21 décembre prochain, de nombreuses chaînes vont proposer des programmes liés à la fin du monde, notamment les différents canaux de CanalSat (Frisson, National Geographic,…), et sourtout SyFy, qui crée même une chaîne éphémère sur le sujet. Pour ne pas rater les chefs d’oeuvre, je propose une petite liste de vingt films qui méritent à mon avis d’être vus.
J’ignore lesquels seront diffusés à la télévision dans les semaines à venir.
Ma liste est subjective et partielle — je n’ai pas vu Take Shelter, par exemple, dont on m’a dit beaucoup de bien, et je n’ai pas inclus des films que j’adore pourtant et qui peuvent être rattachés au thème tels que Alphaville, Farenheit 451, Rollerball, La Planète des singes, The Omega Man, New York 1997… J’aurais aussi pu évoquer les films de Miyazaki, bien sûr.
Histoire de ne pas avoir l’air de faire un « top » censé donner mes préférences dans l’ordre, je me contente de classer ces films par date de sortie.
Le dernier rivage (On the Beach), Stanley Kramer, 1959.
L’Australie est le dernier endroit au monde où il reste des survivants à une catastrophe nucléaire totale. Mais un nuage radioactif se rapproche, bientôt, chacun devra choisir entre une mort douloureuse et le suicide. Le gouvernement distribue des doses de cyanure.
Beau film mélancolique et désespérant, emblématique des peurs de la guerre froide, avec Gregory Peck, Fred Astaire, Ava Gardner et Anthony Perkins.
Le Monde, la chair et le diable (The World, the flesh and the devil), Ranald MacDougall, 1959.
Un mineur victime d’un effondrement parvient à sortir à l’air libre et découvre que l’humanité a disparu de la surface de la Terre. Il ne tarde pas à rencontrer une jeune femme, elle aussi épargnée. Tout se passe bien jusqu’à l’arrivée d’un troisième survivant…
Un huis-clos qui a pour cadre la ville de New York et qui traite du racisme et du rapport à soi-même et à autrui. Le personnage principal est interprété par Harry Belafonte.
La jetée, Chris Marker, 1962. Court-métrage
Pour échapper à un futur sans espoir, les survivants d’une guerre sont forcés d’aller chercher de l’aide dans le passé et dans le futur.
Ce grand classique a la forme d’un diaporama commenté par une voix-off.
La trame a été reprise par Terry Gilliam pour son Armée des 12 singes.
Docteur Folamour (Dr. Strangelove), Stanley Kubrick, 1964
Un militaire schizophrène déclenche la troisième guerre mondiale entre les pays de l’Otan et l’URSS. Malgré la volonté de paix de presque tous les autres protagonistes, la machine est impossible à arrêter.
Comédie grinçante dans laquelle Peter Sellers, complètement survolté, interprète plusieurs rôles dont celui du docteur Folamour, un scientifique nazi récupéré par les États-Unis.
Point Limite (Fail-Safe), Sidney Lumet 1964
À la suite d’une erreur, un bombardier atomique américain se dirige vers l’Union soviétique. Le président américain doit convaincre son homologue soviétique qu’il ne cherche pas à déclencher une guerre, peut-être au prix du sacrifice de New York.
Semblable à Dr. Strangelove par sa trame, Fail-Safe est un film bien plus sombre, servi notamment par le jeu de Henry Fonda, Larry Hagman et Walter Matthau.
Le cerveau d’acier (Colossus: The Forbin Project), Joseph Sargent, 1970
Le scientifique Charles Forbin met en place un nouveau système automatisé de défense des États-Unis : l’ordinateur Colossus. Quelques minutes après sa mise en service, cet ordinateur surpuissant se met en contact avec Guardian, son homologue soviétique. Pour remplir leur mission, qui est de protéger l’homme de lui-même, les deux machines fusionnent et asservissent l’espèce humaine.
Cette fable assez drôle pointe du doigt l’orgueil de l’homme, persuadé de tout maîtriser malgré l’absurdité de ses actions.
Silent Running, Douglas Trumbull, 1972
Freeman Lowell a la charge d’un vaisseau spatial qui contient les derniers végétaux terrestres. Le jour où, pour réduire les coûts, on lui demande de détruire ce trésor, il décide de s’enfuir, aux commandes de sa serre. Ses seuls compagnons sont des robots à qui il essaie d’apprendre à s’occuper des plantes et à jouer au poker.
Joli conte écologique partiellement inspiré de 2001: l’Odyssée de l’espace, notamment pour son rythme un peu soporifique.
Soleil Vert (Soylent Green), Richard Fleischer, 1973
La surpopulation est devenue un problème insoluble et la famine n’est évitée que grâce à une nourriture synthétisée à base de plancton, de soja et de lentilles, le Soylent. Un policier (Charlton Heston) enquête sur le meurtre d’un administrateur de Soylent.
Dans la droite ligne des inquiétudes du « club de Rome », un des premiers classiques du film d’angoisse écologique, avec Silent Running, déjà cité, et Zero Population Growth (1972).
Stalker, Andrei Tarkovsky, 1979
Les Stalker sont des hommes qui peuvent guider les curieux dans la « zone », un endroit mystérieux aux règles incompréhensibles mais où, dit-on, se trouve une chambre capable d’exaucer les rêves de celui qui y accède.
Sept ans après la sortie de Stalker avait lieu l’accident nucléaire de Tchernobyl, lieu dont les images actuelles rappellent furieusement celles du film de Tarkovsky.
Malevil, Christian De Chalonge, 1981
Quelques habitants d’un petit village français survivent à une explosion atomique. Ils s’organisent comme ils peuvent et doivent se défendre de survivants pillards puis d’une troupe d’homme et de femmes qui se trouvaient dans un tunnel et dans un train au moment de l’explosion et qui sont dirigés par deux hommes à moitié fous.
Rarissime exemple de science-fiction post-apocalyptique française, d’après un roman de Robert Merle et avec des acteurs tels que Michel Serrault, Jacques Dutronc, Jean-Louis Trintignant et Jacques Villeret.
Le dernier survivant (The Quiet Earth), Geoff Murphy, 1985
Un homme se réveille, seul au monde. Il rencontre ensuite une femme, puis un homme. Peu à peu, les trois comprennent qu’ils ont un point commun : ils devraient tous être morts — et peut-être le sont-ils, d’ailleurs. L’un d’eux a peut-être une solution : chercheur, il pense que ce qui arrive est lié à une expérience scientifique à laquelle il est lié.
Film néo-zélandais complètement atypique, inspiré de The World, the flesh and the devil, valable entre autres pour les scènes de solitude du personnage principal.
Jusqu’au bout du monde (Bis ans Ende der Welt), Wim Wenders, 1991
En 1999, poursuivi par la CIA et accompagné d’une fugitive, un homme parcourt le monde avec une machine capable de capter les souvenirs visuels, dans le but de les transmettre à sa mère, aveugle, qui se trouve en Australie, autant dire au bout du monde. Au même moment, un satellite indien s’apprête à tomber sur la Terre.
Jolie réflexion de Wim Wenders sur le souvenir et l’image, avec William Hurt, Solveig Dommartin, Max Von Sydow, Jeanne Moreau, et une foule de visages familiers comme ceux d’Eddy Mitchell, Chick Ortega, David Byrne ou Tom Waits.
Dernier Sacrifice (The Rapture), Michael Tolkin, 1991
Une jeune femme quitte son existence hédoniste et son compagnon échangiste après avoir rencontré la religion, qui lui semble donner un sens à sa vie en lui annonçant que le jour du jugement est imminent. Mariée et mère de famille, sa vie bascule une nouvelle fois lorsque son époux est assassiné. Elle décide de partir avec sa fille attendre leur « rapture », leur enlèvement par Jésus. Fatiguée d’entendre sa fille la supplier de l’emmener vite voir son père, elle la tue, mais n’arrive pas à se tuer à son tour. Lorsque résonnent enfin les trompettes du jugement dernier, elle n’est plus prête à accepter le Dieu qui l’a laissée abattre sa propre fille.
Film servi par le jeu intense de Mimi Rogers. Avec Patrick Bauchau et David Duchovny. Il est intéressant de noter que l’auteur de cette immersion dans la psyché des « born-again christians » obsédés par l’Apocalypse a ensuite été co-scénariste de Deep Impact et de Dawn of the Dead.
L’armée des douze singes (Twelve monkeys), Terry Gilliam, 1995
Un homme est envoyé dans le passé pour enquêter sur la naissance d’une épidémie qui a ravagé l’espèce humaine et contraint les survivants à vivre sous terre. Il s’oriente sur la piste d’un groupuscule de terroristes écologistes, l’armée des douze singes.
Habile reprise du scénario de La Jetée, ce film est servi par les performances de Bruce Willis et de Brad Pitt, notamment.
Last Night, Don McKellar, 1998
La fin du monde, prévue depuis des mois, aura lieu à minuit. Dans la ville de Toronto, diverses personnes se croisent et tentent de faire quelque chose de satisfaisant de cette toute dernière journée qui leur reste à vivre. L’un cherche à épuiser la liste de toutes les personnes à qui il voudrait faire l’amour, d’autres cherchent le grand amour, ou la paix, ou l’affrontement, ou continuent à travailler jusqu’à la dernière minute…
Film canadien au budget modeste, Last Night n’en est pas moins une œuvre très attachante et profonde sur ce que chacun d’entre nous peut essayer de grapiller au cours de sa vie. Pour l’anecdote, on y voit David Cronenberg en homme d’affaires obsédé par l’idée que ses clients soient tous avertis qu’ils seront approvisionnés en gaz jusqu’à la dernière minute.
Les Fils de l’homme (Children of men), Alfonso Cuarón, 2006
L’humanité entière vit dans un profond désespoir : aucun enfant n’est né sur Terre depuis dix-huit ans. L’Angleterre est devenue une dictature militaire obsédée par la régulation de l’immigration. Theo Faron se voit confier une mission : protéger la première femme à être tombée enceinte depuis près de deux décennies.
Adaptation du roman très sombre de P.D. James avec Clive Owen, Julianne Moore et Michael Caine.
Sunshine, Danny Boyle, 2007
Le Soleil s’éteint, la Terre refroidit et va mourir à son tour. L’unique solution est de redémarrer la combustion de l’astre à l’aide d’une bombe. Une première mission a échoué, une seconde expédition est envoyée, elle est la dernière chance de l’humanité. Même en cas de succès, ses chances de pouvoir revenir sur Terre sont minces.
Le film est parcouru par une fascination pour le Soleil, qui représente à la fois la vie pour les habitants de la Terre et une mort presque certaine pour ceux qui tentent de le sauver.
La Route (The Road), John Hillcoat, 2009
Un père et son fils errent dans un monde en train de mourir et dont les survivants pratiquent le cannibalisme. On ignore la nature du cataclysme qui cause la situation : hiver nucléaire, super-volcan ? On devine en tout cas à peine le soleil au travers d’une atmosphère de cendres.
Adaptation du roman éponyme de Cormac McCarthy, avec Viggo Mortensen, Kodi Smit-McPhee, Robert Duvall et Charlize Theron.
Les Derniers jours du monde, Jean-Marie Larrieu et Arnaud Larrieu, 2009
À Biarritz, Robinson (Mathieu Amalric) assiste passivement à la fin du monde. Il finit par tenter de rejoindre Paris où se trouve celle qu’il aime, dans une France totalement désorganisée et où ses compagnons de route cherchent tous et toutes à profiter de lui.
Un film à la fois bouffon et grave, apprécié par la critique mais boudé par le public et qui mérite une nouvelle chance, notamment pour les performances de l’acteur principal, de Catherine Frot, Karin Viard et Sergi López, et pour quelques séquences difficilement oubliables.
Melancholia, Lars von Trier, 2011
Une nouvelle planète, Melancholia, s’approche dangereusement de la terre. Chacun se découvre un nouveau visage en faisant face à la situation : une jeune femme dépressive reprend des forces, sa sœur bien plus solide s’effondre et le mari de cette dernière, un scientifique sûr de lui, perd tout courage lorsqu’il s’aperçoit que sa connaissance ne lui donne aucun contrôle sur les évènements.
Un film d’ambiance visuellement somptueux, avec Charlotte Gainsbourg, Kirsten Dunst et Kiefer Sutherland, mais aussi Stellan Skarsgård, Charlotte Rampling ou encore John Hurt.
Bonne sélection, j’imagine (je n’ai pas vu la moitié des films).
Seul bémol : Sunshine. Même si la photo est magnifique, le film perd tout intérêt dans sa deuxième partie, qui se résume au jeu du chat et de la souris avec un tueur psychopathe, thème rebattu ad nauseam par le cinéma et qui peut prendre place dans n’importe quel espace clos, ici un vaisseau spatial en partance pour le soleil, super…
même réflexion que l’ami(e) inaux ! sunshine devrait être enlevé de votre liste très intéressante. c’est un film pompeux, mal écrit, avec une fin navrante… préférer alors sur le même thème quasiment un film plus drôle, foissonnant Solar Crisis, qui a été très mal copié par danny boyle…
voir la chronique conjointe des deux films du blog 36.
Très jolie sélection — j’aurais peut-être essayé d’y glisser Threads. Threads est un téléfilm méconnu, filmé de façon très froide, avec quelques scènes géniales : les dirigeants emmurés dans leur bunker qui comptabilisent les impacts et commencent à empiler leurs morts dans l’annexe ; les policiers à qui l’on distribue des fusils (*) pour tirer sur les pillards, et que l’on voit quelques scènes plus loin abattre un adolescent dans le dos pour lui voler son butin ; et la scène finale, qui est juste géniale.
En tout cas, je ne connaissais pas The Rapture, et ça me donne envie d’en voir certains que je connaissais sans les avoir regardés. Malevil, notamment, a l’air d’être une merveille. A ce propos, est-ce que tu connais la quasi-adaptation dans la série des Lefranc, Les Portes de l’Enfer ?
(*) Pour un Britannique, un policier armé est quelque chose d’incongru et donc de très inquiétant.
Il y a aussi The Girl from Tomorrow, une série pour enfants un peu New Age. L’essentiel de l’histoire repose sur le contraste entre l’an 3000, d’où vient l’héroïne, et l’an 2500.
L’an 3000 est un paradis pour hyppie, où tout le monde porte des vêtements blancs d’hôpital psychiatrique (c’est en fait un peu glaçant) et où la technologie repose sur la maîtrise des ondes mentales.
L’an 2500 est un désert port-industriel gouverné par une entreprise capitaliste, où la guerre est rendue impossible par deux « Peace Plateforms » en orbite (des espèces d’Étoile Noire qui dissuadent les conflits, un peu comme la subversion dans la parodieDarth and Droids).
J’ai rarement vu des thèmes aussi sombres exposés ainsi dans une série pour enfants (il y a Il Était une Fois… l’Homme, et peut-être les scènes d’anéantissement d’Atlantis et Mu dans Les Mystérieuses Cités d’Or). J’aime assez la fable morale sur la sagesse intériorisée par opposition aux comportements superficiellement acceptables parce qu’imposés de l’extérieur. Je suppose que ça s’inscrit dans la veine de ces mouvements New Age et écologistes australiens, genre « Earth and Sun and Moon » de Midnight Oil.
@Ianux, @Gulzar : c’est marrant, beaucoup de gens sont allergiques à Sunshine. Vous l’avez vu au cinéma ? (pas moi). J’ai zappé l’histoire du tueur psychopathe, j’ai plutôt retenu l’ambiance.
@Rama : je veux voir Threads qui est assez renommé et qui est la réponse britannique à The Day After qui lui-même reprenait le principe de The Bomb, si je ne dis pas de bêtises (flemme d’ouvrir mon livre, où c’est écrit :-)).
Pas lu ce Lefranc, je demanderai à mon frère de me le passer.
Ta série a l’air très bien. Pour enfants, tu as des séries japonaises, aussi, par exemple Albator, dont on ne retient que les Sylvidres mais qui se passe dans un futur dystopique faussement démocratique où il est interdit de parler d’écologie, et aussi Conan, fils du futur, de Hayao Miyazaki, excusez du peu !
Ravi de retrouver ici Last Night, une très belle réussite sur le sujet, film touchant en effet, vaste et tout en finesse, mais aussi plein d’humour, qui mérite d’être plus largement connu. Je pensais retrouver cet esprit-là dans Seeking a Friend for the End of the World, mais quelle déception…
Pour Seeking a Friend for the End of the World, j’ai décidé d’attendre la sortie en DVD plutôt que d’aller le voir en salles 🙂
Oh, ça vaut même le coup d’attendre la promo hard-discount à 2,50 €… 🙂
ha ha il y à boire et à manger dans cette liste ! Mais aussi deux films pas vus dont un dont j’ignorais même le nom, et ça c’est chouette !
pour le principe : pareil pour sunshine, c’est vraiment juste un blockbuster fadasse (mais Szendy te rejoins dans L’apocalypse cinéma, livre agréable à lire que tu citais récemment).
@rama : attention, malevil est un condensé de ‘grands’ acteurs français qui cabotinent de bout en bout, dans un film c’est assez épuisant quand ce n’est pas servi par Audiard (notons que Merle a refusé d’être crédité au générique, déçu). Et si Threads est en effet le plus puissant des post-bombe cités, on peut y ajouter le curieux film d’animation particulièrement pessimisteWhen the wind blows.
@d. : il y a du boire et du manger mais j’ai essayé de sélectionner des films ambitieux ou avec quelque chose d’un peu marquant. Mais bien sûr ils sont très différents. Sur Malevil, je te trouve dur, et je ne trouve même pas les acteurs si cabots. Je n’ai pas vu When the wind blows mais la bande dessinée dont c’est tiré m’avait énormément surpris.
nan mais si on n’est pas un peu outranciers, on s’ennuie quand on raconte des histoires – d’ailleurs je renchéris exprès en déclarant que malevil c’est nul.
et puis ne mettre ‘que’ 20 films, en mélangeant le nanar et le grandiose, tu cherchais les commentaires…
je n’avais vraiment pas envie de regarder When the wind blows qui a une esthétique à mon sens assez laide, mais j’ai été très agréablement surpris car c’est vraiment dark dans sa dérision des consignes de survie gouvernementales – et je relance dans le genre : il y a le collage situationniste The atomic cafe qui est plus ludique mais édifiant, car il démonte l’idée de survie à la bombe uniquement à partir d’images de propagande pro-nuke…
@d. : Je n’ai pas vu The Atomic cafe. J’ai d’autres lacunes, comme Miracle mile (Appel d’urgence) dont on m’a souvent parlé.
Je ne sais pas si on a le droit de dire qu’il y a des nanars dans ma liste, à part peut-être Colossus.
ha ha, selon la règle édictée en début de mon précédent commentaire, et pour le plaisir de la contradiction gratuite (mais pas méchante, je le précise), je persiste – et en l’occurrence j’aime beaucoup Le cerveau d’acier que je ne vois pas comme un nanar.
par contre The quiet earth en est un, qui n’est sauvé que par l’exceptionnelle performance de l’acteur seul au début – dès qu’il n’est plus seul on sombre dans le pire kitsch des 80s (mais les 80s sont globalement un échec de l’humanité). Silent running, en plus d’être poussif, est assez tartouille également. Et si Sunshine n’avait pas eu les moyen esthético-numériques d’aujourd’hui, je ne donnerais pas cher de sa peau sur l’échelle du nanar.
ceci posé, un nanar c’est pas toujours désagréable, loin de là…
(et Miracle mile, bien que trop romantique pour moi et de 89, est d’assez bon aloi en effet avec sa fin sans concession)
@d. : Faut définir le nanar, alors ! The Quiet Earth m’a vraiment étonné.
J’aime la SF 80s car elle est méchamment sous-estimée, coincée entre la SF dépressive des 70s et l’arrivée des effets spéciaux convaincants des années 1990 : les gens se souviennent E.T., le mal-aimé Dune, Terminator et Blade Runner, mais il y a aussi des films parfois complètement bizarres comme Cherry 2000, Repo Man, D.A.R.R.Y.L ou Outland, Starman, They Live,… qui méritent d’être revus à mon avis.
Par ailleurs, deux de mes films favoris de toujours sont des années 1980 : Princess Bride et Local Hero.
ah oui, on pourrait essayer de définir le nanar… mais c’est comme pour mes amis avec qui on discute de rock’n’roll : l’essentiel est de ne pas être d’accord en aimant au fond les mêmes groupes, juste pour faire durer la conversation – et reprendre un petit blanc.
mais que penser de quelqu’un qui aime les années 80 ? et les films romantiques ? pire, les films romantiques des années 80, et qui produit deux des quelques blogues que je fréquente régulièrement et avec plaisir ? tu remets en cause tous mes paradigmes, je suis perdu…
(tiens roger, mets-en un petit pour la route – et considérons le temps de le licher la question de savoir si The quiet earth n’est pas qu’une pâle copie de The world, the flesh and the devil)
Ne pas être d’accord et se retrouver autour d’un petit verre, ok, mais pas d’un verre de blanc, je déteste ça 🙂
J’étais pré-ado en 1980, adulte (et même papa) en 1990, ces années ont donc beaucoup compté pour moi, en musique (New Wave, Hip Hop) d’abord, et en cinéma, aussi. Je pense qu’il s’y est passé pas mal de choses, même si on n’avait pas un sentiment fort d’être dans une période de changement…
oui l’avantage que j’ai sur toi est que je savais déjà qu’on est de la même génération, c’est toi le personnage public… et pour les 80s, au delà de ma détestation surjouée de tout ce qui s’y est fait en culture, j’ai plus à charge encore : ce sont les années honnies de thatcher et reagan (et mitterrand, diraient d’autres mauvaises langues), les années fric et yuppies cyniques, qui sont les racines de la récession sociale actuelle.
rien que ça.
alors que les 70s mon ami, quel festival ! (un festival fantasmé et raté, certes, mais qui a pondu Zardoz et La montagne sacrée qui, euh… bon.)
Oui les années 1980 c’est tout ça. Mais ça me semble justement intéressant de les étudier, de voir comment c’est venu. Et puis c’est aussi une période de contre-yuppies. Le film Loca Hero, par exemple, je doute qu’on arriverait à en refaire un de ce genre aujourd’hui. L’individualisme économique est aussi une époque intéressante en termes de libertés : radios « libres » ici et TV câblée aux US, qui tendaient le micro à des gens qui avaient fait d’autres choix de vie,… On n’aurait pas imaginé le « mariage pour tous » sans les années 1980, à mon avis.
J’aime les 70s, mais il y a une part de fantasme, ce que j’aime dedans, je ne l’ai pas vécu à l’époque.
c’est vrai que sans NRJ et Direct8, ma vie ne serait pas la même… mais ne pourrait-on pas considérer que ces micros tendus sont pas plutôt les derniers feux des utopies 70s (on est d’accord que ces dates sont données là à la serpe et dans leur sens symbolique, pas chronologique) ? avant rachat ou construction de groupes de médias hégémoniques ?
le résumé de Local hero est tentant, mais la bande-annonce me refroidit – je te crois donc sur parole.
le lien avec le « mariage pour tous » était inattendu à ce moment de l’échange – c’est rigolo, ça ressemble un peu à un point godwin à l’envers !
@d. : chaque époque naît de la précédente, après tout. Mais il me semble qu’il y a toujours deux faces à chaque changement, et ce que sont devenues les radio libres en est un assez bon exemple. Bien sûr, la tartine tombe presque toujours finalement du côté beurré. Je me comprends 🙂
je te t’entends cinq sur cinq… (je les ai vu en concert, deux fois !) (mon dieu)
(c’est dingue quand même : on pense à une (vague) référence culturelle, on tape dans grosgle, on trouve et ça semble naturel – sans se demander si c’est normal que qq’un ait mis un vidéo correspondante à notre (vague) pensée en ligne, alors même qu’on a été élevé au sobre larousse)
Merci pour cette sélection ! Je l’ai regardée car je cherche un film bien précis de sf des années 80-90… Américain je crois sur le thème d’un SOLEIL QUI GROSSIT et chauffe de plus en plus… Je me souviens qu’un père essayait de protéger ses gosses ados contre un espèce de truc qui entrait dans la tête par télépathie et qui manipulait ceux qui y avaient succombé, et ça modifiait la peau des gens … Le père résistait et il me semble même qu’il avait monté une sorte de groupe de résistants… C’était de plus en plus difficile entre le climat qui devenait fou + ce truc qui les traquait… Et la chute, c’est les deux gosses qui succombent a la télépathie, sont d’un coup super zen et souriant, le père triste de pas les avoir « sauvé », et d’un coup les gamins ont la peau qui pèle les cheveux tombent et leur peau devient de l’argent… Le soleil explose et bien évidemment le père meurt et pas les gosses…. Hahaha dsl pour mon explication ! Je l’ai vu ya 15 ans au moins une seule fois ! Mais il m’avait sacrément marqué vis à vis du thème surtout… Dites-moi que quelqu’un sait de quel film je parle hellllp Hahaha ! Merciiiii ! Lilou
@Lelou Kemoji : Aucun souvenir !