Guide universel des pratiques numériques : comment passer son anniversaire sur Facebook

Il n’est pas toujours facile de savoir comment se comporter sur Internet, et particulièrement sur les réseaux sociaux. Je propose de rédiger un guide de bonnes pratiques, starting now avec cette question que chacun se pose : que doit-on faire sur Facebook le jour de son anniversaire ?

Un anniversaire est événement spécial pour chacun d’entre nous, et sur Facebook, ce jour est plus spécial encore, c’est Facebook qui le dit.
Les choses commencent peu après minuit lorsqu’une ou deux personnes nous souhaitent un bon anniversaire. Nous ne connaissons pas forcément bien ces personnes, alors ça nous inquiète : pourquoi les autres se taisent-ils ? En fait, ce n’est que le lendemain que Facebook signalera à tous nos amis que nous fêtons notre anniversaire. Se pose alors une autre question inquiétante : pourquoi ces personnes que nous ne connaissons que de loin en loin sont au courant de notre date de naissance, et que nous veulent-elles exactement ?
Le matin suivant, Facebook nous présente une vidéo animée de paquets, de gâteaux et de feux d’artifice. Cette vidéo affirme que toute l’équipe de Facebook (23 000 employés) tient à célébrer ce jour et à nous féliciter. Eh bien c’est faux, dès qu’on creuse un peu on s’aperçoit que personne chez Facebook n’est réellement au courant du jour de notre anniversaire et qu’il n’y a pas vraiment de discussions en interne à ce sujet.

Quel baratineur, ce Mark Zuckerberg !

Facebook nous propose alors un choix difficile : partager cette vidéo embarrassante qui aura pour vertu de bien montrer à tous nos contacts que ce jour est celui de notre anniversaire, ou bien ne pas la partager, parce que la publier laisse penser qu’on veut vraiment trop faire savoir au reste du monde que c’est notre anniversaire ? À chacun de chercher la réponse à cette équation au fond de son cœur. Une stratégie astucieuse consiste à partager la vidéo, assortie d’un commentaire railleur, comme par exemple « Ha ha trop bizarre cette vidéo que Facebook me propose, lol, mdr ». Mais cette astuce commence à être trop connue et ressemble à une quête désespérée d’attention, même lorsque l’amusement exprimé est sincère. Dans le même registre, avec les mêmes motivation, on peut publier des captures de publicités ciblées qu’on a reçues par e-mail, pour se moquer, ou s’indigner : « comment est-ce que cette boutique en ligne a obtenu ma date d’anniversaire ?! ».

Arrivent enfin de nouveaux messages d’amis plus proches que les deux stalkers bizarres de minuit. Une journée-marathon commence alors : l’œil rivé sur votre écran, vous comptez les absents et les présents en feignant l’indifférence.
Le lendemain, dès minuit une, trois ou quatre personnes vous souhaitent « un bon anniversaire en retard », en prétendant avoir raté l’information le jour idoine. Sont-elles sincères, ou bien cherchent-elles à se démarquer de la foule ? Vous ne le saurez jamais.

Ce sera alors le moment pour vous de poster un message disant que vous n’avez pu remercier individuellement chacun de vos amis et que vous êtes touché par tous leurs gentils messages. C’est une manière de faire remarquer à ceux qui ne vous l’ont pas souhaité à temps, ni même après, que votre anniversaire vient de passer (certains s’excusent alors en commentaires), c’est une manière aussi de faire croire que vous vous êtes trouvé submergé d’amour, et enfin, c’est une une tactique pour éviter de remercier individuellement des gens que vous n’aimez pas et qui ne vous aiment pas mais qui se sont malgré tout sentis forcés de vous laisser un message, comme vous le ferez pour eux un jour.

Tout cela a fait des dégâts. Vous ne digérez pas la blague d’un ami sur votre âge, ni le fait qu’un autre n’ait à aucun moment pris la peine de s’associer à la chorale qui célébrait votre anniversaire. Vous n’avez plus qu’à attendre trois-cent soixante quatre jours pour que ces personnes rattrapent ces impairs, mais ça ne changera rien : au fond de vous, vous savez bien que vous êtes seul.

Afin que les vrais héros ne soient jamais oubliés

Le 30 mars 2019, à Toulouse, devant le Tribunal, des policiers ont demandé à une dénommée Odile Maurin, cinquante-deux-ans, tristement connue pour son activisme au sein du mouvement « gilets jaunes », de bien vouloir se déplacer. Face au refus d’obtempérer de cette pétroleuse, les valeureux fonctionnaires ont tenté de manipuler le joystick du module de commande de son fauteuil roulant (car elle était en fauteuil). Sans doute l’engin avait-il été trafiqué, car aussitôt, son moteur s’est mis en route, le faisant avancer avec une brutalité telle qu’un CRS et un brigadier ont été heurtés.
Les blessures subies à la suite de ce choc n’ont pas occasionné d’interruption de travail et, en apparence, n’ont laissé aucune séquelles. Mais on le sait, les vraies douleurs sont psychologiques. Les genouillères rayées, ce n’est pas le genre de cicatrices qu’un agent qui chérit son équipement aime à arborer.

La justice a à peine puni l’extrémiste qui se prétend partisane de la « non-violence ». Elle écope de deux mois de prison, certes, mais avec sursis. Elle a l’interdiction de manifester à l’avenir, ce qui permet en théorie d’empêcher le récidive, mais avec quelles garanties ? À l’issue de son procès, Odile Maurin a déclaré à des médias complaisants qu’elle comptait bien persister à manifester malgré l’interdiction qui lui en a été donnée. Que faire lorsque la presse et la justice, contaminées par des idées séditieuses, ne font plus leur travail ?

Il me semble que la moindre des choses serait de décorer les valeureux agents outragés ce jour-là, tant ceux qui ont été attaqués avec l’ « arme par destination » qu’est le fauteuil roulant d’Odile Maurin, que ceux qui ont tenté de manipuler l’engin et ont été ensuite raillés par l’opinion publique pour leur maladresse.
Sous l’armure du CRS, il y a un petit cœur qui bat, une chair tendre qui ne demande que de l’amour. Chaque jour ces gens risquent leur vie pour défendre les valeurs de notre pays, et il faut que leur sacrifice soit salué.