Profitez-en, après celui là c'est fini

La culture sur le réseau (1996)

janvier 18th, 2010 Posted in Brève, indices, Vintage

Philippe Douste-Blazy1 ne fait pas vraiment partie des ministres de la culture marquants, mais il a bien occupé ce poste sous les deux gouvernements d’Alain Juppé, entre 1995 et 1997. Or cette période est précisément celle qui a vu débarquer en France les premières offres grand public d’accès à Internet. J’ai retrouvé cette question posée au ministre par Univers>Interactif numéro 10 (juin 1996) :

La réponse est assez rafraîchissante, il suffit de la comparer aux déclarations plus récentes de Christine Albanel ou de Frédéric Mitterrand pour qui la diffusion de la culture sur le réseau est bien moins importante que le contrôle de cette diffusion et l’assurance que celle-ci sera légitimement marchandisée. En lisant ces mots je me dis que la mission du ministère de la culture a beaucoup changé, en quinze ans.

  1. Pour l’anecdote, j’ai eu ce monsieur comme employeur au ministère des affaires sociales au début des années 1990 : il était sous-ministre délégué à la Santé, débarqué de Lourdes, et il serrait la main à toute personne qu’il croisait dans les couloirs. Il était bien plus sympathique que la ministre, Simone Veil, qui semblait mal supporter qu’un subalterne lui adresse la parole, ou même un regard. []
  1. 4 Responses to “La culture sur le réseau (1996)”

  2. By Mannoni on Jan 19, 2010

    Il faut se souvenir que le premier site Web d’un ministère français est du à la volonté de Jacques Toubon, alors ministre de la culture et de la francophonie, qui a accepté la proposition que je ui avais faite d’ouvrir une exposition imaginaire …

    Il s’agit d’une exposition intitulée « Le Siècle des Lumières dans la peinture des musées de France ». Réalisée par le Ministère de la Culture et de la Francophonie (Direction des musées de France et Département de l’organisation et des systèmes d’information) et par l’Institut national de recherche en informatique et en automatique (INRIA), elle porte dans les crédits le joli nom d’« exposition imaginaire ».

    Bruno Mannoni, ancien DSI du ministère de la culture, rapporteur du rapport Carcenac et jeune retraité !

  3. By Jean-no on Jan 19, 2010

    Merci. C’est à peine croyable, mais la page existe toujours : http://www.culture.gouv.fr/lumiere/documents/musee_virtuel.html

  4. By Mannoni on Jan 19, 2010

    Ohé, le rôle de la culture est de conserver. La BnF archive le Web français, par exemple.
    Pour un site réalisé dans l’urgence en 1994, je trouve qu’il ne démérite pas !

    Il y a eu des ministres qui ont vraiment marqué ce ministère, je me souviens de Duhamel, Lang, Michel Guy, Jacques Toubon, Catherine Trautmann, Catherine Tasca.

    Pour un ministre, la plus sympa a toujours été Trautmann !

  5. By Jean-no on Jan 19, 2010

    C’est vrai, le rôle de la culture est de conserver mais j’ai fait quelques sites dépendants du ministère qui ont à présent disparu (quoique en voulant vérifier ce que j’écris ici je remarque que certains existent toujours).
    J’ai l’impression que le ministre le moins marquant a été François Léotard, car personne ne me croit jamais quand je dis qu’il a occupé le poste. Trautmann était peut-être sympathique mais je trouvais ses discours extrêmement laborieux (souvenir précis de l’inauguration du musée de la publicité/ucad notamment), et j’en parle à mon aise car je suis un orateur exécrable moi-même. J’ai croisé Aillagon et Donnedieu de Vabres pendant qu’ils occupaient le poste et à mon grand étonnement l’un et l’autre m’ont semblé très avenants. Celui dont j’ai le plus serré la main, c’est Lang : dans des conventions de fanzines, des soirées de graffiteurs, des salons de bd, etc., il m’est arrivé six ou sept fois de me retrouver nez à nez avec le ministre qui me serrait déjà la main avant même que je l’aie reconnu :-)

Postez un commentaire


Veuillez noter que l'auteur de ce blog s'autorise à modifier vos commentaires afin d'améliorer leur mise en forme (liens, orthographe) si cela est nécessaire.
En ajoutant un commentaire à cette page, vous acceptez implicitement que celui-ci soit diffusé non seulement ici-même mais aussi sous une autre forme, électronique ou imprimée par exemple.