Profitez-en, après celui là c'est fini

Le Tétris-like de l’ennui

septembre 14th, 2009 Posted in Interactivité, logiciels, Personnel

boretrisAprès trente ans de pratique du jeu vidéo, j’ai réussi à me maîtriser presque complètement. Je n’essaie pas les jeux multijoueurs, j’efface ceux qui se trouvent sur ma machine, je n’ai jamais voulu toucher à la DS de Nathalie et je m’éloigne autant que possible de la Wii familiale.
Si je me tiens à distance respectueuse du jeu c’est que je me rappelle très distinctement des fâcheux épisodes (au sens que les psychiatres donnent au mot) que j’ai pu avoir dans le registre. Je peux me sentir comme un alcoolique repenti lorsque je jette un œil sur un écran de Pac man, Asteroids,  Sim City,  Démineur, Sim Ant, Space Invaders, Doom, Quake, Wipeout, Settlers, Joust, mais aussi des jeux sans doute moins bien retenus par l’histoire comme Defender of the crown, Metrocros, Scramble ou encore Phantasy III.  Rien que de lire ces noms que je viens moi-même d’écrire me donne des frissons : on ne s’en sort jamais vraiment !
D’ailleurs j’ai parfois des rechutes, il m’arrive de passer trois jours à ne rien faire d’autre qu’à regarder des pixels construire une civilisation médiévale (Settlers) ou à tenter de battre les meilleurs scores de jeux en ligne comme Bubble Cannon. Le tout dernier en date, c’était StoneXstone, un modeste jeu réalisé avec Processing qu’un dénommé Cheng Siu Yee a déposé sur Openprocessing.org. Cette fois-ci, je me suis tenu à une de mes résolutions qui est de m’empêcher de jouer à un jeu de ce genre tant que je ne l’ai pas reprogrammé moi-même, ce que j’ai fait.

Sur ma lancée, j’ai voulu créer une variante Tétris inspirée par StoneXstone. Le résultat est très ennuyeux, car c’est un jeu sans enjeu, sans but, sans fin : le joueur doit gérer, indéfiniment, des balles qui choient. Sa marge de mannœuvre en termes de stratégie est proche du zéro, il se retrouve mécanisé par une machine, sans aucune autre certitude que celle qu’il perdra lorsqu’il se sera lassé de jouer1. C’est finalement une déprimante métaphore de l’existence.
J’ai appelé ce jeu Boretris.

  1. On peut rapprocher ce principes de plusieurs programmes que j’ai réalisé pour et avec Claude Closky, comme Arcade (2003) ou dineurs (2002), sauf que là, le caractère absurde était voulu. []
  1. 5 Responses to “Le Tétris-like de l’ennui”

  2. By Wood on Sep 14, 2009

    Je comprends mieux pourquoi tu évites l’Iphone. Ce soi-disant téléphone est une véritable console de jeux.

  3. By Jean-no on Sep 14, 2009

    Oui, et même de jeux idiots typiques de ce qui arrive à me faire perdre du temps.

  4. By bobig on Sep 14, 2009

    je rencontre moi même des soucis de dépendances. Pire j’ai entrainé mon fiston dans cette dérive. un gros travail sur nous même est commencé…
    dans le genre piège à cons, le multijoueur m’a bien eu :(

  5. By Tom Roud on Sep 14, 2009

    Ah, c’est marrant, moi c’est Tetris qui finit par m’ennuyer ;) .
    Pour Boretris : pourquoi ne pas autoriser le joueur à choisir où les petites billes vont tomber ? (ça rendrait peut–être le truc trop facile). Où mieux : pourquoi ne pas faire tomber des pièces multicolores, le joueur devrait à la fois choisir où elles tombent et cliquer sur les petites billes.

  6. By Jean-no on Sep 14, 2009

    @Bobig : Mon fils est super plus raisonnable que moi à son âge, d’autant que sa mère lui impose des jours sans jeu… Il joue aux Sims, à Bully et à GTA. Il aimerait jouer à World of Warcraft mais bon, les jeux avec abonnement…

    @Tom : En fait on ne choisit pas où ça tombe mais sans le savoir on influe sur le lieu de la chute. C’est subtil mais c’est le cas. Par contre une fois la bille apparue on ne choisit rien. Il faudrait que j’essaie un même jeu mais sans clic et avec le choix, pourquoi pas.

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