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STRP / Expo+ (2) Kiosk – Artifacts of a post-digital age

avril 19th, 2009 Posted in Voyage à Karlsruhe et Eindhoven

La seconde partie de l’exposition d’œuvres interactives du festival STRP est intitulée Kiosk – Artifacts of a post-digital age. Le commissariat de l’exposition est assuré par l’essayiste Domenico Quaranta et par Yves Bernard, pionnier du cd-rom interactif avec la société Magic Media (1994), enseignant à l’École de Recherche Graphique et initiateur de l’Interactive Media Art Laboratory (iMal) à Bruxelles.
On est entre de bonnes mains.

La particularité de cette partie de l’exposition, c’est que les œuvres montrées sont à vendre. C’est mal indiqué, je ne l’ai compris qu’à la lecture de la brochure, une fois rentré chez moi. Les deux curators avaient organisé une exposition similaire (dans son vœu d’associer les arts numériques au marché de l’art et aux collectionneurs) l’an passé à Bruxelles, intitulée Holy Fire: Art of the Digital Age. Les titres Holy Fire et Kiosk sont empruntés à des romans de Bruce Sterling.
À mon avis qui n’engage que moi, ce rapport au commerce disqualifie totalement les « artistes numériques » français, dont la plupart ne semblent pas chercher à produire des œuvres destinées à des collectionneurs non-institutionnel (sauf des livres). De fait, l’exposition acueille des britanniques, des belges, des italiens, des américains, des russes, des allemands, des norvégiens et des néerlandais, mais pas de français.

Sachant leur statut d’objets commerciaux, on comprend pourquoi tous ces travaux sont de format plutôt modeste et pourquoi on a un peu l’impression d’un entassement, à la façon d’un salon des Beaux-art, disons. Cette échelle est plaisante dans le cadre d’un festival, car ces manifestations ont la méchante habitude d’imposer au public de grosses machines tape-à-l’œil dénuées de rafinement et où, malgré les promesses d’interactivité, on se sent passif et spectateur avant tout. L’exposition Kiosk permet d’établir un rapport entre la personne et l’œuvre et de montrer des installations qui n’ont pas peur du décoratif.

La liste des artistes est à elle seule assez étonnante puisqu’on y trouve Manfred Mohr, un pionnier de l’art programmatique — je n’étais pas né quand il a commencé sa carrière ; des artistes plus récents mais eux aussi devenu historiques, Peter Vogel et Jim Campbell ; des célébrités du Net.art balbutiant, Alexei Shulgin, Olia Lialina et Mark Napier ; De jeunes artistes (dont certains ont déjà une vraie carrière) comme Golan Levin, Driessens & Verstappen, Marius Watz, Siebren Versteeg, Bjön Schülke, Sakurako Shimizu (une créatrice de bijoux inspirés par l’informatique), Aristarkh Chernyshev, Tonylight, Boredomresearch (Vicky Isley & Paul Smith), Alessandro Capozzo et Katja Noppes.

Les propositions sont très diverses, parfois interactives, parfois animées, parfois sonores,… Je ne vais pas tout décrire. Mes photographies ne sont pas fameuses, on trouvera de bien meilleures évocations de cette exposition sur le compte FlickR d’Yves Bernard et sur We Make Money Not Art.

  1. 2 Responses to “STRP / Expo+ (2) Kiosk – Artifacts of a post-digital age”

  2. By sf on Mai 2, 2009

    À noter que plusieurs pièces de LAb[au] sont visibles en ce moment (jusqu’au 6 juin) dans une galerie de Paris:
    http://www.facebook.com/event.php?eid=175731570611
    c’est très décoratif, en effet, mais en même temps, très reposant.

  3. By Jean-no on Mai 2, 2009

    Oui chez Numeriscausa : « mOtifs ». Exposition personnelle du collectif LAb-[au], du 30 avril au 06 juin 2009.

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