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Le plagiat, encore et encore

juin 21st, 2017 Posted in Diplômes

(Avertissement : je n’ai pas écrit cet article pour me plaindre, ni pour dire « c’était mieux avant », mais pour m’interroger sur ce qui conduit à la culture du plagiat qui semble1 en augmentation)

J’avais parlé sur ce blog de plagiat à l’université il y a quelques années : une étudiante était passée devant un conseil de discipline pour avoir soumis à son jury de Master un essai anglophone glané sur Internet qu’elle avait ensuite passé à la moulinette de Google Translate afin de brouiller les pistes et de présenter un mémoire en français. Entre autres indices de cette origine, on apprenait qu’il y avait eu aux États-Unis d’Amérique un président du nom de Georges Buisson ! C’est le cas le plus grave sur lequel avait statué ce conseil de discipline, qui avait visiblement produit son petit effet puisque pendant quelques années, la pratique du plagiat semble avoir régressé. Jusqu’à cette année.

Le mauvais élève, caricature allemande de 1849

Il y a quelques semaines, un collègue a averti un jury dont je faisais partie qu’un mémoire qui nous avait été soumis était un pur plagiat, réalisé selon la technique mentionnée plus haut : texte emprunté à un universitaire étranger puis traduit automatiquement. J’avais trouvé ce mémoire bizarre, sans enquêter sur le possible plagiat, et je dois dire qu’il est rétrospectivement rageant d’avoir passé une heure ou deux à lire un texte à la fois terriblement mal écrit — quand Google translate produira des textes parfaits, on en reparlera — et créé de manière malhonnête. L’étudiante s’est vu signifier que sa fraude avait été découverte, et au lieu d’aller se cacher dans un trou, de s’excuser, de pleurer, d’implorer, ou toutes ces choses que l’on fait lorsque l’on est pris à tricher, elle a d’abord envisagé de maintenir la soutenance de son mémoire, et ce n’est qu’un ou deux jours avant la date fatidique qu’elle s’est dégonflée et a averti son directeur qu’elle préférait finalement annuler la tenue d’un examen qui forçait trois personnes à se déplacer pour évaluer un travail qui n’était pas le sien. Cette attitude, qui relève de l’impudence, est très inquiétante.
Toujours pendant la même session, j’ai eu à évaluer le mémoire incroyable d’un étudiant qui, pour commencer, ne l’avait pas relié et l’avait fourni sous la forme d’une centaine de feuilles volantes. La moitié de ce mémoire de niveau Master 2 reprenait presque mot pour mot le mémoire de l’année précédente. C’est une pratique courante, puisque le premier mémoire sert généralement d’ébauche au second. Mais le premier mémoire (dit « mémoire de M1 ») était d’une grande médiocrité et n’avait obtenu la moyenne que par mansuétude, ce que l’étudiant ne pouvait ignorer : il était passé, certes, mais il fallait tout changer. Il ne l’a malheureusement pas compris et semble s’être dit que, puisque c’était passé une fois, ça passerait une seconde. Ce manque d’exigence envers soi-même, à un âge où on étudie de son plein gré, dans un domaine auquel on est censé s’intéresser, est là encore très inquiétant.

Illustration de John Tenniel pour De l’autre côté du miroir, par Lewis Carroll, 1871.

Une grosse partie du reste du mémoire est constituée d’une dissertation sur des modèles théoriques en interactivité, visiblement issue d’une thèse de doctorat en Informatique des années 1990 dont l’intérêt majeur du point de vue de l’étudiant, à mon avis, est d’être librement accessible en ligne. La thèse en question est bien mentionnée comme source par l’étudiant, mais c’est bien le minimum que l’on puisse faire lorsqu’on recycle une telle proportion d’un texte. Le contenu de la thèse en question est inintelligible pour la plupart des humains, et surtout sans rapport avec le sujet du mémoire — qui entendait expliquer la manière dont les artistes « nouveaux médias » travaillent : c’est comme si pour commenter une régate de planches-à-voile on fournissait les plans d’un porte-avions de la seconde guerre mondiale, sans les comprendre soi-même mais en espérant que le lecteur, lui, verra le rapport, . Lors de la soutenance, l’étudiant a voulu nous rassurer : « oui, ça vient de ce texte, que j’ai crédité, mais tout a été écrit avec mes mots à moi ».
Et nous voici au cœur du malentendu : l’étudiant semble penser que ce qu’on attend de lui, c’est de paraphraser des textes qui ne sont pas de lui.
Au cours de la soutenance, je me suis rendu compte que pour chaque problème pointé du doigt; cet étudiant cherchait une raison, une excuse, voire quelqu’un sur qui reporter la faute : « Au secrétariat on ne m’a pas dit qu’il fallait relier le mémoire » — « le x avril je vous ai proposé un rendez-vous mais vous ne pouviez pas venir » — « Vous ne m’avez pas dit qu’il fallait écrire quelque chose d’intéressant » — « On m’a pas dit » — « Je savais pas »,… À aucun moment, l’étudiant ne se dit que la moindre des choses à faire est de se renseigner, d’observer les pratiques, et bien entendu de ne pas soumettre à un jury un texte qu’on n’aurait pas envie de lire soi-même. Il m’a demandé l’autorisation de passer en session de rattrapage.

Alice au pays des merveilles, illustrée par John Tenniel en 1865

La semaine dernière, enfin, j’ai assisté à la soutenance d’un mémoire que j’avais eu peine à déchiffrer car il était plutôt médiocrement rédigé. À mon arrivée, une collègue qui était aussi dans le jury m’a signalé qu’elle avait trouvé la trace de plagiats, qu’elle avait même identifié la source de ces plagiats et qu’il fallait sévir. J’avais lu la plus grande partie du mémoire dans le train, sans Internet, et je n’avais pas tenté d’enquêter moi-même mais j’avais bien remarqué que ce mémoire était (comme dit mon petit frère, marchand de livres de collection, lorsqu’il parle d’un livre réalisé à partir d’éléments de plusieurs) un « Frankenstein », c’est à dire un texte dont les différentes parties ne collent pas entre elles, dont la qualité rédactionnelle peut varier, d’un paragraphe à l’autre, alternant des phrases limpides et bien écrites et d’autres qui ne franchissent pas les limites de l’intelligibilité. Je ne vais pas décrire tout le contenu du mémoire et ses innombrables défauts (noms écorchés, contresens consternants, plagiats avérés), mais au moins raconter une anecdote : ce mémoire porte sur Alice au Pays des Merveilles (d’un auteur mystérieux nommé Lewiss Carrooll !) et à un moment du texte, on apprend qu’Alice est une « jeune fille incolore ». En fait, ce paragraphe était intégralement volé à un autre texte et quelques mots étaient modifiés, comme « candide », devenu, sans doute par la grâce du passage par une langue intermédiaire (mais pas l’anglais, cette fois), « incolore ».
La soutenance a dû être humiliante pour l’étudiante. Elle a commencé par lire un texte puis s’est interrompue et a semblé rester bloquée quelques secondes, avant de me regarder d’un air inquiet (j’étais le président de la séance), en me demandant si elle avait le droit de recommencer — comme si elle passait une audition de la High School of Performing Arts dans la série Fame. À la fin de son exposé (fort court, mais tant mieux), l’étudiante nous a dit qu’elle rêvait d’embrayer sur une thèse de doctorat, rien que ça. Cette manière de se sentir tout à fait légitime alors qu’elle présentait un texte sans queue ni tête (et ce n’était pas un hommage à Lewis Carroll), sans intérêt, et farci de morceaux de textes empruntés est, là encore, terriblement inquiétante. Elle avait si peu de doutes sur la bonne réception qui serait faite de son travail qu’elle avait fait venir deux amies à elle pour assister à la soutenance. Sa déception face à nos critiques ou le simple fait qu’elle ait voulu avoir un public montre à quel point elle était loin de comprendre ce qui ne va pas dans le travail qu’elle nous a soumis. Je vous laisse imaginer les lourds silences entre deux questions, et les larmes ensuite dans le couloir. Mais qu’est-ce qu’il faudrait faire ? Que faire de mieux que de dire ce qui, à notre sens, est un bon travail ? L’étudiante fautive s’est défendue en expliquant, comme le précédent cas mentionné, qu’elle avait certes paraphrasé des textes qui n’étaient pas les siens (sans les comprendre, parfois), mais qu’elle l’avait fait avec « ses propres mots ». Ce n’est pas le cas, puisqu’à aucun moment le mémoire ne trouve sa « voix », son ton singulier : des mots ont été échangés avec d’autres pour cacher leur origine, mais c’est tout. Le texte est aussi parsemé de citations dûment sourcées mais qui apparaissent sans raison et sans grande cohérence, contredisant parfois les affirmations qu’elles sont censées étayer et se contredisant entre elles.

Diogène, par Jean-Léon Gérome, 1860. J’avais envie de mettre cette image ici, c’est tout, je vous laisse inventer un rapport avec le texte.

Un autre collègue me disait qu’il lui semblait que pas un des textes qu’il avait eu à évaluer cette année, ou presque, n’était totalement vierge de plagiat, qu’il s’agisse de plagiats mineurs parfois involontaires — des citations mal contextualisées — à des cas de fraude pure et dure. Il m’a dit aussi que ça ne l’étonnait pas car c’est un peu vers ça que mène le système scolaire dans son ensemble. Cette réflexion m’a rappelé Ivan Illitch, pour qui l’école, paradoxalement, malgré son but originel et malgré les bonnes volontés de tous ses acteurs, est souvent une monstrueuse machine à empêcher d’apprendre, et cela m’a rappelé aussi une interview de l’historien israélien Shlomo Sand qui disait cette chose terrible : « Heureusement que j’ai été viré de l’école lorsque j’avais 16 ans. Peut-être que cela a contribué au fait que je puisse penser, parler ». J’ai pensé au cas Wikipédia, aussi : les enseignants interdisent à leurs élèves d’aller sur Wikipédia, leur demandent d’aller faire leurs recherches en bibliothèque, mais, dans le même temps, sanctionnent tout travail personnel ou original et n’attendent, qu’ils en soient conscients ou non, rien d’autre qu’une reformulation de sources glanées où c’est facile de le faire, c’est à dire en ligne. Or Internet et Wikipédia ne vont pas disparaître demain, il vaut mieux les comprendre, savoir les utiliser, comprendre leurs limites, que de se contenter de cacher qu’on s’est servi de cette si extraordinaire base de connaissances.

Our new age2 du 17 février 1962. Dix ans avant la première démonstration du réseau qui allait devenir Internet, l’auteur imaginait l’accès au savoir à distance… après Paul Otlet, Wilhelm Ostwald, Vannevar Bush, Douglas Engelbart, J.C.R. Licklider et quelques autres : l’idée était dans l’air.

Je dis souvent que je ne suis pas réellement allé à l’école, ce qui est une exagération, mais je n’ai pas eu un parcours typique, et je n’ai pas le baccalauréat. L’école, je l’ai vécue comme un moment à passer. Pas forcément un mauvais moment, d’ailleurs, j’en retire sans doute des choses, et heureusement, mais je retiens l’impression d’une perte de temps terrible, d’une roue de cage de hamster où certains courent avec entrain, où d’autres restent apathiques, et où un grand nombre, dont je faisais partie, n’effectuent que le minimum de tours nécessaires à gagner le droit de continuer, moins soucieux d’être stimulés intellectuellement — ce que les cerveaux d’enfants savent si bien faire — que d’éviter les pièges tendus. Car l’école, telle qu’elle fonctionne, repose sur le piège, la punition, la sanction. Je sais que l’expérience de l’école n’est pas si navrante pour tout le monde, que certains s’y épanouissent et en profitent, et je sais que les enseignants font tout ce qu’ils peuvent pour éveiller l’intérêt de leurs élèves et sont, malgré des conditions difficiles, engagés et bienveillants. Mais je sais aussi que je ne suis pas le seul à m’être beaucoup ennuyé dans ce cadre. Ce ne sont pas les personnes que je critique, mais la machine. Je le précise, car je n’aimerais pas qu’ont croie que je dénigre un métier de plus en plus difficile à exercer, car au contraire, j’admire ceux qui enseignent aux niveaux primaire et secondaire. Je pense en revanche que quelque chose ne fonctionne pas, que la philosophie même de l’école est à réinventer et que, malheureusement, les changements qui s’annoncent vont plutôt dans le mauvais sens.

L’école ne récompense pas toujours l’honnêteté, remarquait Mark Twain dans Les aventures de Tom Sawyer (ici illustrées par True Williams en 1876)

Une fois arrivé dans l’enseignement supérieur, et très précisément dans l’université où j’enseigne désormais et qui n’est pas n’importe quelle université il est vrai (c’était la seule qui pouvait ouvrir ses portes à un non-bachelier comme moi), j’ai découvert qu’un lieu d’apprentissage pouvait servir de cadre à des gens qui veulent apprendre et chercher par eux-mêmes et pour eux-mêmes. J’ai pu choisir les cours que je suivais, me confronter à des idées, des personnes, des univers inattendus, et aussi abandonner les cours qui ne m’intéressaient pas, enfin bref, j’ai étudié pour moi-même, sans y être obligé et bien conscient qu’un diplôme en Arts plastiques n’offre, à moins de vouloir enseigner (métier qui m’est tombé dessus par surprise et qui ne faisait pas partie de mon projet d’existence), aucune garantie d’emploi : dans les métiers artistiques, on est jugé sur sa production, pas sur ses diplômes.
Et justement, à l’université, j’ai eu le sentiment de pouvoir être pris au sérieux pour ce que je pouvais apporter et non pour ma docilité et ma bonne intégration dans un système hiérarchique un peu ingrat.
J’ai aussi eu le sentiment, quelque part, de pouvoir tout faire, tout essayer : ce cadre m’a permis de m’épanouir bien plus que l’école des Beaux-Arts de Paris, où j’avais passé trois années désagréables. Tous les cadres, certes, ne sont pas adaptés à toutes les personnes ni à tous les moments.
C’est en repensant à ce que l’université m’a apporté que je trouve affligeant qu’on en profite si mal, qu’on continue, une fois libre d’apprendre pour soi, à faire comme si on était toujours forcé d’être là où on se trouve et donc, acculé à trouver des astuces pour surnager.

Our new age du 26 décembre 1965

J’aimerais comprendre les motivations de ces étudiants, ce qui fait qu’ils veulent à tout prix obtenir un diplôme sans en avoir envie et sans en être capables, ou en tout cas, en s’en jugeant incapables et en pensant ne pouvoir y parvenir qu’en trichant.
Est-ce qu’ils sont là faute d’être ailleurs ? Pour avoir un statut d’étudiant ? Parce que l’harmonisation des diplômes, qui facilite la mobilité des étudiants d’une formation, d’une université voire d’un pays à l’autre3 leur permettra de postuler à des formations qui les intéressent plus ? Est-ce que c’est un effet secondaire de l’augmentation du niveau de recrutement des gens qui passent certains concours administratifs, notamment pour être professeur des écoles4 ? Est-ce que (et c’est paraît-il la tendance mondiale) le diplôme est en train de devenir le seul but d’un cursus universitaire ? Le but devrait être d’apprendre, et le diplôme ne devrait être qu’un moyen d’en rendre compte. Sinon, effectivement, pourquoi ne pas prendre des raccourcis malhonnêtes ?
J’imagine que toutes ces raisons peuvent se rencontrer, mais une chose me semble certaine : un étudiant qui plagie trompe ses enseignants, nuit à l’université et fait perdre du temps à tout le monde, mais il le premier à qui il fait perdre du temps, c’est à lui même qu’il cause le plus de tort et c’est avant tout lui-même qu’il trompe.

  1. Je dis qu’elle le semble, car de même que la détection de certaines maladies augmente grâce à des examens de dépistage de plus en plus performants, les moteurs de recherche ou les systèmes de détections des plagiats permettent de plus en plus aisément de lever certains doutes. []
  2. Our new age (1957-1973), par Athelstan Spilhaus, était un strip dominical à mi-chemin entre vulgarisation scientifique et prospective, que diffusaient une petite centaine de quotidiens et qui a amplement contribué à construire un imaginaire du futur aux États-Unis. John Fitzgerald Kennedy a un jour dit à l’auteur que les seules notions de sciences qu’il avait acquises lui venaient de la lecture de Our new age dans le Boston Globe. []
  3. Dans de nombreux pays, le Master est un diplôme extrêmement prestigieux, car il signifie soit que l’on a obtenu une bourse d’excellence, soit que l’on est issu d’un milieu suffisamment aisé pour s’acquitter de frais d’inscription aux montant extravagant. Les pays comme la France où les études sont pour quelque temps encore quasiment gratuites et accessibles à un grand nombre attirent les étudiants de pays où les mêmes cursus sont hors de prix. Une partie des étudiants plagiaires dont je parle viennent de pays de ce genre, mais d’autres sont tout ce qu’il y a de français. []
  4. Je me souviens avoir eu une institutrice qui n’avait que le certificat d’études, et avait ensuite été formée à l’école normale. C’est sans doute la meilleure institutrice que j’ai eu. On rassure les parents sur le niveau des enseignants en augmentant le niveau d’étude auquel ils sont recrutés, mais pourquoi ne pas faire durer plus longtemps l’apprentissage de leur métier de professeur ? []
  1. 9 Responses to “Le plagiat, encore et encore”

  2. By Wood on Juin 21, 2017

    Une question se pose quand même, par exemple dans le cas de l’étudiante qui avait invité deux amies à sa soutenance. Si elle s’attendait à être reçue c’est qu’elle n’avait visiblement rien compris à la façon dont le système fonctionne, et à ce qu’elle était censée faire.

    Et si l’étudiant n’a rien compris, la faute n’en revient-elle pas en partie à ses professeurs qui n’ont pas su lui expliquer ?

  3. By Jean-no on Juin 21, 2017

    @Wood : dans ce cas très précis, l’étudiante n’a pas fait toutes ses études dans ma fac et est arrivée par équivalences. Néanmoins ta remarque est juste : quelque chose n’a pas fonctionné. Pourtant notre guide de l’étudiant insiste lourdement sur le sujet, et les cours de méthodologie aussi. Mais ça n’arrive pas jusqu’au cerveau, sauf la fois où il y a eu un conseil de discipline avec exclusion et tout : le mot est très vite passé. Mais quatre ans plus tard, tout est à refaire. Lors d’une réunion, hier, les titulaires du département ont décidé de créer un groupe (une task-force, comme on dit en Macronie ? Ou un think-tank ? Ou un groupe quoi) pour mettre au point une stratégie, car effectivement il en va un peu de notre responsabilité. Un peu seulement, car tu ne peux pas accuser celui qui se fait voler du vol dont il est victime ! Les étudiants ne sont plus des mômes, ils doivent se considérer responsables de leurs actions.

  4. By Wood on Juin 21, 2017

    Oui, vous n’êtes pas responsables de la malveillance, mais il y a aussi un problème d’ignorance. L’étudiante n’a pas compris ce qu’on attendait d’elle, ni comment le système fonctionnait.

  5. By alexandre on Juin 21, 2017

    Paul Valéry décrivait dans « le bilan de l’intelligence  » notre système scolaire qui a pour seul but de classer, et les fâcheuses conséquences que vous avez pu observer chez certains de vos étudiants (manque de curiosité, de passion pour les sujets étudiés). Peu de chose ont changé depuis à part que le phénomène s’est propagé jusqu’à l’enseignement supérieur.

  6. By Zou on Juin 22, 2017

    Oui enfin pas besoin d’être très au courant pour savoir que le plagiat, et encore plus à l’université, c’est « pas bien », héhé. Et cela quelque soit le « système »… De l’ignorance? Plutôt une mauvaise combine.

  7. By Jean-no on Juin 22, 2017

    @Zou : ça semble de bon sens, mais l’incompréhension de certains étudiants quand on leur fait remarquer que quelque chose cloche prouve qu’ils pataugent un peu, concernant ces notions.

  8. By r on Juin 29, 2017

    Le fait qu’une étudiante qui ne comprend pas quel est le travail demandé, pense en plus faire une thèse est problématique. Mais ce n’est si isolée que ça. On voit en sciences dans des laboratoires de recherche, des étudiants en thèse qui n’ont pas un bagage suffisant pour y arriver mais aussi qui n’ont pas l’air de comprendre ce qui fait la qualité des travaux publiés (les idées, les méthodes, le sens critique…). En anglais, ils ont un mot pour ces comportements : ‘delusional’. Mais ça ne se retranscrit pas strictement en français. Internet me propose délirant mais j’irai plutôt vers déni de la réalité. Ça impressionne toujours de voir comment certains peuvent naviguer à vue et s’en sortir, alors même que leur carte est complètement fausse. Les gens autour sont sympas, s’écrasent, personne ne veut que des étudiants plein d’entrain échouent, prennent leur part de responsabilité, réfléchissent pour les autres… Tandis que certains abusent mais ne s’en aperçoivent même pas. Aucune idée si c’était mieux avant par contre.

  9. By r on Juin 29, 2017

    en voilà une bonne analogie
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Culte_du_cargo
    Comme ils n’ont pas compris les codes sous-jacents, les étudiants reproduisent ce qu’il leur apparaît comme l’illusion de la connaissance. Comment leur en vouloir, ils ne trichent pas sciemment mais sont victimes de leur incompréhension. Fautles secouer assez tôt en fait, c’est triste.

  10. By Guillaume Sørensen on Jan 20, 2019

    C’est sans doute la qualité de la formation aussi.

    A l’UCL, on nous mettait sans cesse en garde contre la paraphrase, et même les reformulations devaient être sourcées, c’est à dire que très tôt (dès les premiers mois de fac, soit parfois à 17 ans, né tard dans l’année comme moi) on apprend qu’une reformulation n’est pas originale et ne peut donc se valoir comme travail. De même, on nous exhortait à la plus grande précaution une fois « seuls », c’est à dire une fois les citations et liens rendus à la référence solide de notre travail. Il fallait être humble, et surtout bien faire sentir que nous n’étions rien, face à ses géants qui nous précédaient. Du reste, il faut vraiment être con, et dans la merde, et arrogant, pour croire qu’un professeur ne remarquera pas une traduction foireuse; à choisir, j’aurais demandé un délai (ce qui se fait assez souvent finalement) ou j’aurais, quitte à tricher, reformulé dans un français correct les traductions.

    Si le plagiat n’est pas absent en Belgique, il est très sévèrement puni: les crédits sont non diplomables pendant cinq ans, et l’étudiant est mis sur liste noire, impossible de changer d’université. Or, tout crédit non sanctionné par un diplôme sous 5 ans est perdu. On imagine donc à quel point être pris pour plagiat en M2, c’est perdre 2 ans d’études. Et pris pour plagiat en 3e année, c’est perdre 3 ans.

    Ensuite,chez nous, lé mémoire, sauf mémoire de master en un an, est automatiquement un travail fait sur deux ans, avec un promoteur. Le point d’étape est fait avec lui/elle au bout d’un an, et il n’y pas de jury en fin de mémoire, c’est seulement pour les thèses. Le mémoire est donc un « gros travail » en fac de lettres d’environ 120-150 pages, et régi par une branche et un domaine particulier.

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