Profitez-en, après celui là c'est fini

Workshop « la mort » à l’école d’art du Havre

octobre 3rd, 2014 Posted in workshop

Petit bilan en images d’une session intensive («workshop») de quatre jours consacrée au thème de la mort, à l’école supérieure d’art du Havre…

la_mort_9

Pour l’atelier, j’ai lancé un modeste blog intitulé « la mort », que je compte bien continuer à alimenter même si son but premier était d’évoquer la richesse du sujet pour inspirer les étudiants.

la_mort_8

Le dernier jour, Miki Okubo, qui a été en quelque sorte la marraine de cette semaine de travail, est venue nous montrer un petit film sur la mort de sa grand-mère et a nourri tout le monde avec des makis qu’elle a préparés et des cookies en forme de pièces de dix yens comme celles que l’on incinère avec les défunts pour qu’ils paient leur passage vers le monde de leurs ancêtres — un étudiant s’est intéressé à une tradition proche : dans l’antiquité gréco-romaine, on plaçait dans la bouche ou sur les yeux des défunts des pièces destinées à payer à Charon pour la traversée du Styx.

la_mort_3

Parmi les rendus, nous avons eu des étendards en cyanotype pour inventer un rite funèbre ; un cimetière pour souris ; un jeu de cartes « memory » évoquant toutes les personnifications mythologiques de la mort ; un sarcophage réfrigéré pour « furby » évocateur de l’état de semi-vie évoqué dans Ubik, de Philippe K. Dick, ou dans le film Dark Star, par John Carpenter ; des matérialisations diverses de fantômes.

la_mort_5

Mais aussi des objets moins littéralement rattachés au sujet, comme la mort du papier ; la mort et la renaissance d’un instrument de musique abandonné (qui, imparfaitement réparé, a un son lugubre) ; la mort dans les jeux vidéo ; ou encore la mort sur Second Life.

la_mort_6

L’utilisation des cendres cinéraires est revenue à plusieurs reprises, par exemple avec des bougies mélangées aux cendres et vendues avec un argument publicitaire humoristique : « éclairez vos proches », « Panne de courant ? Sortez mamie du placard ».

la_mort_7

On a aussi eu une pyramide de cendres ; une évocation de la théorie du microcosme et du macrocosme ; des tombes pour les morts célèbres du cinéma ; un cœur de friandises (plus réussi que ne le laisse croire la photo) ; un dispositif pour expérimenter l’état de mort imminente.

la_mort_1

Bien sûr, de nombreuses illustrations et récits séquentiels ; le mode d’emploi d’un système d’urne funéraire destinée à matérialiser le processus du deuil ; des photographies évocatrices du souvenir et de l’oubli des défunts ; un dispositif multimédia permettant de créer de la musique funèbre en fonction de paramètres objectifs.

Une guillotine pour suicidaires (qui n’a été testée — avec un succès inquiétant — que sur une courgette non-consentante) ; un cierge avec un visage ; une évocation du cas des gens qui se trouvent entre la vie et la mort et, enfin, un petit livre sur les morts ridicules retenues par l’histoire.

Le workshop a été l’occasion pour beaucoup de raconter leur rapport à la mort, de se souvenir d’anecdotes chinoises, philippines, japonaises, de s’intéresser au transhumanisme, à l’écologie, aux représentations,…
Une semaine bien remplie, donc.

etudiants_salle_extension

Ont participé : Maëva Gigon, Flora Huguenin, Antinéa Vinson, Laura Burdzy, Élodie Cutullic, Louise Ganot, Caroline Lefebvre, Julie Boullier, Dominique Gong, Anthony Pépin, Lison Pin, Louise Sanz-Pascual, Chloé Agnus, Philippine Hazard, Tiphaine Lehoux, Yacine Merchi, Alexis Picart, Lazare Barbage, Étienne Kazinetz, Jean Loisel, Lise Pigeon, Guillaume Ernoult, Alexandre Ferguth, Cécile Marie, Nicolas Tretout, Caroline Laguerre, Marjorie Ober, Maryse Poulvet, Camille Trimardeau, Loïc Deporte, César Henry et Flavien Planson. Bravo à tous !

(lire ailleurs : de l’art et des morts, par François Bon)

Postez un commentaire


Veuillez noter que l'auteur de ce blog s'autorise à modifier vos commentaires afin d'améliorer leur mise en forme (liens, orthographe) si cela est nécessaire.
En ajoutant un commentaire à cette page, vous acceptez implicitement que celui-ci soit diffusé non seulement ici-même mais aussi sous une autre forme, électronique ou imprimée par exemple.