Profitez-en, après celui là c'est fini

Le journal électrique (1879)

août 17th, 2012 Posted in Brève, publication électronique, Vintage

La presse transmise par l’électricité n’a pas attendu Internet, ni même As we may think (1945), le célèbre article de Vannevar Bush, pour être imaginé. L’extrait sur lequel je viens de tomber est vieux de 130 ans, tout de même.

Le texte qui suit décrit la vie (future) en 1937, avec entre autres le chauffage électrique, le vote des femmes, les mariages « inter-raciaux », et, donc, la presse que l’on reçoit directement chez soi, comme un fax :

Mr Wanlee […] se rendit dans un coin de la pièce où une bande sans fin de papier imprimé, large d’environ trois pieds, sortait lentement de rotatives silencieuses et tombait en feuilles nettes dans un panier d’osier placé sur le sol pour les recevoir. Mr. Wanlee pencha sa tête sur la large bande de papier et commença à lire avec attention.
« vous prenez le Contemporaneous News, j’imagine, » dit l’autre.
« Non, je préfère le Interminable Intelligencer, » répondit Mr Wanlee
« Le Contemporaneous est trop proche de ma manière de penser. Pourquoi est-ce qu’un homme sensé lirait le journal de son propre parti ? Il est plus sage de se tenir au fait de ce que ses opposants politiques pensent et disent. »

The Senator’s daughter 1879, Edward Page Mitchell

L’auteur, Edward Page Mitchell, était journaliste. Auteur de science-fiction méconnu, il a imaginé une quantité d’objets ou de faits sociologiques qui ont fini par exister ou par devenir des lieux-communs de la science-fiction, comme la machine à voyager dans le temps (et même la question de la boucle temporelle), idée qu’il a eu quinze ans avant H.G. Wells.
Je reparlerai bientôt de cet étonnant inconnu, qui est quelque chose comme le chaînon manquant entre Edgar Allan Poe et Edgar Rice Burroughs.

(illustration : extrait de la peinture The Brown family, par Jonathan Eastman Johnson, vers 1869)

  1. One Response to “Le journal électrique (1879)”

  2. By Patrick Estève on Août 18, 2012

    Bonsoir,
    Merci infiniment pour ce morceau d’architecture : je ne connaissais pas. Il est toujours fascinant de découvrir que des esprits éclairés ont eu cette capacité à avancer si loin au-delà de leur époque pour décrire ce qui allait advenir dans l’évolution des sciences et des technologies. Cordialement, Patrick Estève.

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