Quatre ans
mars 8th, 2012 Posted in Bande dessinée, Le dernier des blogs ?Et hop, le temps passe, ce blog a quatre ans1.
741 articles ont été publiés, dont seulement 103 cette année — moins nombreux que d’autres années, mais, j’en ai peur, souvent plus en plus gros. Il faut dire que j’ai un peu ralenti ma production, pour pouvoir travailler à mes autres publications. 120 articles supplémentaires sont à l’état de brouillon, parfois même de brouillon très avancé. 6835 commentaires ont été publiés, dont quelques interminables « trollings », comme la discussion qui m’oppose à une dénommée Sandrine depuis deux semaines.
Parmi les articles notables de l’année (que je les aime bien moi-même ou qu’ils aient fait débat), outre les habituelles visites d’expositions, les rapports sur des évènements et les reviews et les études littéraires ou cinématographiques, je recense : un article sur le Nouveau détective, un article sur la propagande États-unienne, sur les jeux vidéo et la violence, sur les mémoires d’étudiants en Art, sur le fichage biométrique, sur la tuerie d’Utøya, sur mon rapport à la religion, sur l’indélicatesse de certains critiques de bande-dessinée, sur mes démêlées avec Miss Tic (ou plutôt ses représentants), sur le 11/09/2011, sur la représentation de la crise économique, sur les vide-grenier, sur l’utilisation des petits oiseaux pour donner de la vie à un paysage, sur Steve Jobs, un article qui vous apprendra que sur Internet, il faut aussi avoir peur des petites filles, un article sur le fonctionnement du Petit Journal, sur les enjeux de la liberté de publication sur Internet, sur la politique du musée d’Orsay en matière de liberté de photographier, sur les lois Sopa, Pipa et Acta, sur la question de la supériorité des civilisations, sur la mécanisation des humains dans certains services, sur l’affaire Gallimard-Hemingway-Bon. Pour la première fois, je me suis risqué à publier un texte littéraire, sous forme d’e-book, La sœur de poche.
Enfin, j’ai exposé ma théorie sur le rapprochement que l’on peut faire entre processus neurologique du rêve et la fiction2.
J’ai eu la grande fierté de publier un article dans Le Monde Diplomatique et bien entendu celle de publier mon second livre (j’en reparle plus loin). Toujours à propos de bande-dessinée, je me suis engagé dans un cycle de conférences sur le dessin contemporain, qui a remporté un certain succès auprès des étudiants et qui a permis des rencontres très intéressantes, ce qui me donne envie de rééditer l’expérience l’an prochain.
Enfin, j’ai lancé deux nouveaux blogs : Fins du monde (travail qui va déboucher sur un nouveau livre) et Percevoir, qui me tient particulièrement à cœur bien que je n’y aie encore publié que peu d’articles3.
Une année bien remplie, ma foi.
Première critique de Entre la plèbe et l’élite
Le tatillon (mais juste) Manuel Hirtz4 a publié une critique de Entre La plèbe et l’élite sur le site The Adamantine.
Parmi les inexactitudes qu’il relève dans mon histoire générale de la bande dessinée (la première partie du livre), je suis vexé de devoir admettre la plus énorme : j’ai attribué à feu Claude Moliterni un cursus imaginaire de l’école des Chartes. Bien entendu, je ne l’ai pas inventé (on peut le lire sur le site du ministère de la Culture ou même sur le site de l’Encyclopaedia Universalis !), mais j’aurais évidemment dû m’abstenir de fournir ce genre de précision périlleuse, car ayant pas mal lu sur le personnage, j’avais toutes les raisons de penser que son curiculum vitae était à considérer avec autant de précautions que, disons, ceux des frères Bogdanoff5. Pour le reste, je plaide aussi coupable. J’ai mal orthographié quelques noms, pas trop j’espère, mais je n’en suis pas plus étonné que ça, je suis un rien dyslexique sur certains patronymes, et transformer Bellew en Belley, Winkler en Winckler et Hetzel en Hertzel, me ressemble assez.
Plus gênant, puisque c’est une fausse précision à nouveau, j’ai cru à tort que l’éditeur Hetzel avait publié Paul d’Ivoi, et je l’ai écrit sans même me donner la peine de le vérifier, en me fiant à un air de famille entre les couvertures des ouvrages, inspirées les unes des autres6. Je suis étonné d’avoir inclus Andy Capp dans une énumération de strips américains, car je n’ignorais pas son origine britannique. Je suis moins étonné d’avoir crédité plusieurs fois Lee Falk d’être le dessinateur de The Phantom, car je n’ai jamais retenu les noms de ses collaborateurs, ni même fait très attention au dessin de cette série — ce qui ne m’excuse évidemment en rien. Sur l’évidence qui m’est reprochée de signaler que Futuropolis de Pellos peut être relié à H.G. Wells, qui inspirait effectivement peu ou prou toute la production de fiction spéculative, je ne sais pas si je devais me retenir de l’écrire, les liens avec La machine à explorer le temps, Quand le dormeur s’éveillera et The Shape of things to come (dont une adaptation au cinéma venait de sortir) me semblent particulièrement frappants alors que cette parenté n’est pas souvent signalée, tandis que le rapport au Metropolis de Lang, peut-être plus superficiel, l’est assez systématiquement. Et puis j’aime mentionner Herbert George Wells, parce qu’il est injustement mal connu en France.
Pour le reste, je suis plutôt content d’avoir été bien lu, mon propos me semble bien compris (ouf !) et mes chronologies du rejet de la bande dessinée et de son processus de légitimation sont jugées bien informées et bien documentées.
(illustrations : extraits de deux aventures du Fantôme (The Phantom), éd. Opéra Mundi, par Lee Falk et Ray Moore, 1966. En cette journée mondiale des droits des femmes, j’avoue que je goûte, avec un rien de perversité, le dernier dessin, où on voit une femme renoncer à sa vie de demi-déesse pour devenir futile et séduisante, pour que tout rentre dans l’ordre, quoi)
- C’est le cas aussi de Graphism.fr, de l’ami Geoffrey Dorne, blog qui a été lancé exactement le même jour de la même année que Le Dernier blog. [↩]
- Au passage, Stéphane Degouttin m’a signalé qu’il avait lui-même écrit un texte au sujet assez proche. [↩]
- Au passage, je signale que Nathalie a déménagé son blog ménager qui devient Homebook, et en a créé un nouveau, OkO. [↩]
- Manuel Hirtz et Harry Morgan publient régulièrement des addenda à leur célèbre Le Petit Critique Illustré, ouvrage qui passe en revue tous les supports de critique et de théorie de la bande dessinée. Souvent impitoyable et assez drôle, Le Petit Critique Illustré a connu deux éditions, en 1997 et 2005. [↩]
- Au dos de Chroniques du temps X (1981), les terribles jumeaux s’étaient par exemple vantés d’être titulaires d’un doctorat en sémiologie, qu’ils n’ont jamais eu, puis, en quatrième de couverture de Dieu et la science (1991), s’étaient attribués par anticipation les titres de docteur en physique et en mathématiques, alors qu’ils venaient seulement de s’inscrire en thèse. [↩]
- Pour ce qui me concerne, à dire vrai, Paul d’Ivoi était un auteur J’ai lu, je n’ai jamais eu aucune édition belle-époque de cet auteur entre les mains, je ne connais que des reproductions de couvertures. [↩]
4 Responses to “Quatre ans”
By Wood on Mar 8, 2012
Joyeux blogniversaire !
By Bastien on Mar 9, 2012
Joyeux anniversaire à ce blog, et merci pour cette quantité d’articles ô combien intéressants. Je vérifie mon Netvibes chaque matin, dans l’espoir d’y trouver un nouvel article à déguster avec mon café et ma cigarette :)
By matthieu on Mar 9, 2012
oui, bon anniversaire !
c’est toujours un grand plaisir de lire les articles, tous les matins je guette mon flux rss :)
By Jean-no on Mar 10, 2012
@Matthieu : merci !
@Bastien : merci aussi ! En songe, tu m’as engueulé parce que j’avais laissé « au combien » dans ton commentaire, alors je l’ai corrigé :-)