Profitez-en, après celui là c'est fini

Nos musées

février 22nd, 2011 Posted in Cimaises, Images, indices, Les pros

Intéressant débat cette semaine autour du droit de prendre des photographies dans les musées.
Sur Slate le 10 février, Vincent Glad a publié Musée d’Orsay : la carte postale contre le téléphone portable, un article traitant des happenings contre l’interdiction de prendre des photographies au musée d’Orsay. Jean-Marc Proust lui a répondu trois jours plus tard, toujours sur Slate, par l’article Musées : plaidoyer pour le no photo, dont le titre est suffisamment explicite. Enfin, le 18 février, André Gunthert a livré son analyse de la question sur Culturevisuelle dans l’article La photo au musée, ou l’appropriation dont je citerai cette réflexion : « Comme la majeure partie de la pratique photographique privée, ce qu’elle manifeste est d’abord de l’amour. Refuser aux gens d’aimer les œuvres à leur manière est un acte d’une grande brutalité et un insupportable paradoxe au regard des missions du musée ».

À mon tour je vais tenter de traiter du sujet.

La signalétique du musée du Louvre détourne des œuvres anciennes : cratère grec, peinture baroque, mosaïque romaine, etc. Certains jugeront le procédé un peu putassier, mais ce n’est pas mal réalisé. On ne le voit pas bien sur mon cliché mais l’objectif de l’appareil du photo du panneau « pas de flash » (à gauche) est en relief, et pour cause : c’est une caméra de surveillance, mise en abyme qui me semble intéressante. Le panneau qui interdit de toucher aux œuvres est curieux puisqu’il montre deux personnages faits de mosaïque, donc appartenant au même univers. Il s’agit, de plus, d’un homme et d’une femme : le message n’est pas si clair… Est-ce le contact physique entre personnes, le lien tactile, qui est interdit ? 

Pendant longtemps, les musées nationaux qui présentaient des œuvres entrées dans le domaine public n’appliquaient qu’une règle : les visiteurs pouvaient faire les clichés qu’ils voulaient, mais à la condition de bon sens de ne pas se gêner les uns et les autres, et à la condition de ne pas risquer d’endommager les œuvres. Pour ces raisons, l’utilisation de flashs ou celle de trépieds est généralement proscrite par le règlement intérieur des musées, ou en tout cas soumise à autorisation.
Cette situation pouvait être jugée légitime : après tout, ces musées sont constitués d’œuvres acquises par l’état, ce trésor appartient donc à chaque français, et d’ailleurs pas seulement à chaque français puisque des égyptiens, des italiens, des irakiens, des iraniens, des grecs ou encore des hollandais, entre autres, peuvent penser eux aussi qu’ils ont un petit droit symbolique sur les bas-reliefs, les sculptures ou les peintures que l’on trouve au Louvre, puisque beaucoup viennent du même pays qu’eux et y ont même parfois été dérobés. Quand à ceux qui ne croient pas trop à la fiction des nationalités, ils remarquent que l’art appartient au patrimoine de l’humanité toute entière.
Lorsque les œuvres ont des auteurs vivants ou décédés depuis moins de soixante-dix ans, il en va un peu différemment puisque se pose alors une question juridique de droits d’auteur. Question qui ne justifie pas nécessairement une interdiction de photographier, d’ailleurs, car s’il serait évidemment interdit à quelqu’un de diffuser sans autorisation une reproduction d’œuvre contemporaine — ce qui peut concerner une installation, une affiche publicitaire, un bâtiment, ou même l’éclairage d’une exposition —, il n’est pas pour autant interdit aux particuliers de photographier ladite œuvre, en tout cas si elle est située dans l’espace public. La tendance générale, autour du droit d’auteur (Sonny Bono act, droit de prêt des bibliothèques publiques, taxe sacem, lois Dadvsi et Hadopi, conjuration Acta,…) est d’étendre l’empire et la durée des droits, et de restreindre à un minimum les exceptions et les licences accordées au public.

Une autre tendance a bouleversé les musées de France à partir des années 1980, l’obligation de se transformer en lieux touristiques véritables, si ce n’est rentables, aptes en tout cas de s’imposer non comme de simples espaces institutionnels de conservation et d’exposition, mais comme des lieux de passage obligés et des marques commerciales exportables et rémunératrice. À bien des égards, ça a été une bonne chose : les budgets ont augmenté et la qualité de l’accès aux œuvres a pu être améliorée. Mais il y a des cas troubles, comme la grande galerie de zoologie du museum d’histoire naturelle, qui est passée de l’état de musée scientifique tristement abandonné (et fermé plusieurs décennies durant) à l’état de musée pédagogique technicolor, vidé de ses extraordinaires collections (je ne connais pas les chiffres précis mais plusieurs dizaines de milliers d’oiseaux naturalisés ont été jetés) et où ne reste plus qu’un défilé de peluches sélectionnées pour leur beauté et parce que les enfants les connaissent (lion, girafe, etc.), choix qui donne à l’ensemble un aspect d’arche de Noé bigote et cinématographiquement éclairé, résultat un peu perturbant si l’on se souvient que lieu se nomme toujours « grande galerie de l’évolution ». Le débat est difficile à trancher : vaut-il mieux réaliser des expositions d’une grande qualité scientifique qui n’attireront pas de public ou bien faut-il chercher à séduire avec une présentation « pédagogique » sans intérêt scientifique ? La beauté ou la vérité ? La science austère ou la distraction spectaculaire et idiote ?
On voit très bien cette tension opérer pour tous les musées placés sous la tutelle de l’éducation nationale : le Muséum ; le musée de l’homme / musée du quai Branly ; le palais de la découverte / cité des sciences et de l’industrie.
Il me semble que les choix politiques tranchent généralement en faveur de la séduction.

Le chantier du grand Louvre, au milieu des années 1980. Les palissades étaient très réputées pour leurs graffitis.

J’ai commencé à fréquenter le Louvre il y a plus de trente ans. Ma grand-mère m’y emmenait souvent le dimanche, m’expliquant qu’il faudrait une vie entière pour connaître tout le musée — opinion que je colporte régulièrement à mon tour. Il me semble qu’il y avait une entrée du côté du jardin des Tuilleries et une autre du côté opposé, rue de l’amiral de Coligny. Le musée était lugubre et silencieux, son public était en grande partie composé des gardiens de salle. Ce n’était plus le cas dans mon enfance, mais on m’a raconté que pendant longtemps, ces gardiens étaient des infirmes de la guerre de 1914-1918, ce qui devait installer une ambiance particulière.
Certains ont crié au scandale lorsque l’on a édifié une pyramide de verre dans la cour du Louvre, se sont plaints que l’on voyait mal le bâtiment, mais ils avaient oublié (s’ils l’ont jamais su) que le lieu abritait depuis des années une fourrière automobile.
Pendant la durée du chantier, j’allais souvent là-bas photographier les palissades, car on pouvait y voir les premiers graffitis à la mode new-yorkaise de Paris. J’allais aussi dans le musée, et j’ai le souvenir d’un certain capharnaüm, de peintures disposées pèle-mêle… On pouvait par exemple découvrir un minuscule et précieux Astronome de Vermeer situé au dessus de trois rangées de scènes de genre sans grand intérêt — cela faisait pourtant un bon demi-siècle que Vermeer avait été redécouvert.
Certaines salles étaient exiguës, mal surveillées, et il n’aurait sans doute pas été difficile (et je suppose que c’est arrivé) de subtiliser une miniature d’un primitif flamand.
Peut-être noircicè-je le trait, mais il me semble que le Louvre était dans un état lamentable.
En devenant un musée moderne, aménagé pour accueillir des flots de touristes, le Louvre est devenu une marque et le temple a accueilli des marchands. La vieille boutique de cartes-postales recourbées par l’âge et de livres poussiéreux  a été remplacée par des cafés, des restaurants, des échoppes de reproductions et de beaux objets. Les activités du musée ont été mises en valeur, comme par exemple la très médiatique restauration des noces de Cana, de Véronèse, réalisé pour partie en public, jusqu’à compromettre la sécurité du tableau, d’ailleurs.

Située contre une énorme cimaise — celle qui portait les Noces de Cana de Véronèse autrefois —, la Joconde est tenue à distance de ses admirateurs qui la distinguent assez mal.

Il me semble que c’est en devenant des marques, des labels, que les musées ont commencé à oublier un peu leur mission de service public. Les tarifs augmentent (le Louvre, c’est dix euros l’entrée — pour que l’établissement reste rentable malgré la gratuité pour les moins de 18 ans, il fallait bien trouver l’argent quelque part), les musées acceptent des sponsors intéressés (l’industrie du sucre pour une exposition sur l’agriculture antillaise ; Sanofi pour une exposition sur les virus ; la Sacem pour une exposition sur la contrefaçon, etc.) et des tensions apparaissent, le musée n’est plus « chose publique » mais devient une marchandise, un lieu bien balisé qui se protège de ses usagers, qui essaie d’empêcher à tout prix que ceux-ci s’approprient les collections, fusse par la banale action de prendre des photographies.
De manière superficielle, on pourrait trouver cela illogique puisque le Louvre ou Orsay ne sont pas des sociétés anonymes et ne versent pas de dividendes : où sont les enjeux financiers qui expliqueraient la tentation d’une telle forme de confiscation ? En réalité, derrière les musées se cachent de nombreux enjeux qui n’ont rien de symbolique : marché de l’art, marchés publics, communication, tractations internationales diverses (un « Louvre Abou Dabi » ?),…
Mais ça ne saurait à soi seul expliquer l’interdiction des photographies dans les musées, car la valeur financière de quelques clichés d’œuvres d’art réalisés dans ce genre de conditions est nulle et le sera toujours. Ce que les gens qui photographient dans les musées veulent emporter chez eux, ce ne sont pas les œuvres,  c’est plutôt le souvenir ou la preuve d’avoir cotoyé ces œuvres, c’est de pouvoir dire « j’y étais ».

Un panneau à l’entrée d’une église croate : pas de glaces, pas d’alcool, pas de cigarettes, pas de trottinettes, pas de chiens,… pas de photos.

Un indice.
En Croatie, les musées sont peu fréquentés — il m’a d’ailleurs semblé que leurs rares visiteurs étaient tous français ! —, malgré des collections archéologiques, historiques et artistiques parfois d’excellent niveau. L’entrée n’est pas chère et on prend les photos que l’on veut.
En revanche, la visite des églises non-archéologiques est devenue difficile. J’en ai même vu qui étaient gardées par des vigiles et dont l’accès était interdit aux touristes. Sur chaque église, un gros panneau sans ambiguïté indique tous les interdits liés au lieu, parmi lesquels, l’interdiction de prendre des photographies.
Or la Croatie, qui n’est indépendante que depuis vingt ans, est une ancienne république socialiste où la religion n’était certes pas autant brimée que dans bien des pays voisins, mais n’était pas pour autant bien vue. En reprenant un pouvoir temporel fort, favorisé par la croyance populaire que les guerres des Balkans étaient motivées par des divergences théologiques, l’église catholique croate a pu dicter ses conditions sur de nombreux points : rétrocessions de terrains confisqués et interventionnisme dans le débat politique notamment.
L’interdiction de prendre des photographies dans les églises croates, qui est une nouveauté, semble donc être l’expression d’un pouvoir temporel plutôt qu’une « sacralisation », d’une « sanctuarisation » de ces lieux dont les motivations seraient exclusivement spirituelles. Rien de surprenant, bien entendu, mais ça me semble être un indice très signifiant du fait que refuser les photographies, c’est avant tout asseoir sa domination sur un territoire.

Les conservateurs sont souverains quand au contenu des règlements intérieurs de leurs musées. Pourtant, ils seraient à mon avis bien inspirés de réfléchir attentivement aux implications philosophiques de la question. Ne sont-ils pas en train de participer implictement, à leur corps défendant je l’espère, à la tendance qui consiste à faire oublier aux citoyens que leurs institutions leur appartiennent ? Ce qui se joue là dépasse sans doute de beaucoup la question de la noblesse de l’art et de la vulgarité du tourisme.

  1. 23 Responses to “Nos musées”

  2. By samuel on Fév 22, 2011

    sont aussi parus entre autres :
    l’article de rue 89 : Pourquoi ne peut-on plus prendre de photos au musée d’Orsay

    cette analyse très intéressante sûr ce qui se joue dans l’interdit de la photo (foucault inside) Photographie, musée et pouvoir : formes, ressorts et perspectives

  3. By Benoît on Fév 22, 2011

    Le plaidoyer pour le no-photo n’en pas un. On peut en effet être dubitatif en voyant certaines personnes qui restent durant leur visite aux musées rivés sur leur caméra. Et pour l’avoir souvent remarqué ce n’est pas une image d’Epinal. Le propos est intéressant et semble se situer dans la veine situationniste « tout ce qui était directement vécu s’éloigne dans une représentation » (Debord, 1968). Mais l’auteur devrait aller plus et se souvenir que dans Potlatch les lettristes s’étaient déjà montrés partisans de l' »abolition des musées, et [de la] répartition des chefs-d’œuvre artistiques dans les bars. »
    Mais surtout dans le débat sur l’interdiction de photographier, comme il est justement di dans les commentaires, le propos est à côté de la plaque. Ce n’est définitivement pas aux institutions de dicter les bonnes pratiques culturelles.

    Penchons-nous plutôt sur les raisons invoquées par le musée d’Orsay :
    1.- le confort de visite
    2.- la sécurité des œuvres comme des personnes [sic]

    1.- le confort de visite
    Oui quelqu’un qui photographie peut gêner, comme quelqu’un qui parle, comme quelqu’un qui est devant nous, comme quelqu’un qui respire fort, comme quelqu’un qui…
    Non franchement quand on se promène dans les musées on voit bien au contraire que pour beaucoup faire des photographies fait partie de la visite, du partage de la visite aussi. Et si gêne il y a avec les photographies, c’est bien plus dans leur interdiction.
    A ce propos on remarque, et c’est un comble, que le site du musée présente plusieurs photographies prises dans le musée pendant la visite du public :
    http://www.musee-orsay.fr/fr/collections/bienvenue.html
    http://www.musee-orsay.fr/fr/visite/visiteurs-individuels/accueil.html
    http://www.musee-orsay.fr/fr/visite/groupes/accueil.html
    http://www.musee-orsay.fr/fr/visite/services/accueil.html

    2.- la sécurité des œuvres comme des personnes
    Passons sur la sécurité des personnes (?…)
    Pour la sécurité des œuvres, franchement je n’en sais rien. Je me pose la question mais je me dis que si le problème était réel, l’interdiction serait bien plus présente ailleurs, y compris à l’étranger ; or ce n’est pas du tout le cas.

    La véritable motivation à cette interdiction semble être ailleurs.

    >> Ne sont-ils [les conservateurs] pas en train de participer implicitement, à leur corps défendant je l’espère, à la tendance qui consiste à faire oublier aux citoyens que leurs institutions leur appartiennent ?
    C’est peut-être une histoire de verre à moitié plein ou à moitié vide mais j’ai plutôt l’impression du contraire. C’est d’abord une histoire ancienne.
    « Au premier pas que je fais vers les belles choses, une main m’enlève ma canne, un écrit me défend de fumer.

    Déjà glacé par le geste autoritaire et le sentiment de la contrainte, je pénètre dans quelque salle de sculpture où règne une froide confusion. […] »
    Le problème des musées, Paul Valéry, 1923

    Au contraire avec l’émergence du web, des associations réaffirment la domanialité publique des œuvres reconnues juridiquement comme telles et participent à la diffusion de reproductions et à la production de contenu éditorial, en phase parfois avec certaines institutions culturelles.
    Comme l’expliquait récemment Liam Wyatt « Les articles de Wikipédia sur les contenus du British Museum sont beaucoup plus consultés que les pages du site officiel sur le même sujet ».
    Par ailleurs à l’interdiction d’Orsay qui suscite une énorme hostilité, notamment sur la toile, s‘ajoute la difficulté de récupérer les reproductions d’œuvres sur leur site. Une telle position est à court-moyen terme intenable.

    Après il faut bien voir qu’il y a sans doute un réel problème d’écosystème pour les institutions publiques culturelles (mais pas seulement elles). D’un côté elles continuent de mener des missions de service public, de conservation, de documentation, d’ouverture au public, de numérisation, de diffusion… De l’autre leurs ressources subventionnées diminuent et on leur demande de plus en plus de s’autofinancer. L’exercice est difficile et induit parfois à certains des vues à court terme.

    Concernant le Muséum d’Histoires naturelles, la « disneylandisation » des collections permanentes est, semble-t-il, sujet d’un éternel débat en interne pour un établissement dont la vocation première est scientifique. Toutefois la nouvelle galerie des enfants semble être une vraie réussite ludique, pédagogique et scientifique. Et les expositions vont dans le même sens. Je crois qu’au fond c’est la naturalisation comme support pédagogique qui nous gêne. C’est censé nous apprendre la vie et ça pue la mort.
    « Épingler un papillon n’est pas la meilleure façon de faire connaissance avec lui. Celui qui transforme le vivant en chose morte, sous quelque prétexte que ce soit, démontre seulement que son savoir ne lui a même pas servi à devenir humain.  »
    Raoul Vaneigem, Avertissement aux écoliers et lycéens, 1995

    Mais paradoxalement c’est là où cette morbidité est la plus présente que se trouve un des espaces du musée les plus intéressants. La salle des espèces disparues est un peu à l’écart. L’éclairage est très faible, les vitrines anciennes. Et s’il y a peu de monde dans la grande salle il n’y aura quasiment personne, sauf peut-être les fantômes de ces animaux, rares spécimens dont les espèces ont disparu à tout jamais du domaine du vivant.
    Méditation sur les merveilles de la nature et la folie des hommes.

  4. By Jean-no on Fév 22, 2011

    @Benoît : merci de ce long commentaire très fourni en matière à réflexion et à débat. Je rebondirai surtout sur un point : il est bien possible que la tendance parmi le public soit à l’appropriation, et ça ne me semble pas contradictoire avec ma crainte d’une confiscation de la chose publique par ceux qui l’administrent, justement, l’un pouvant être vu comme la réaction à l’autre et vice-versa.

  5. By Fabienne Xavière Sturm on Fév 22, 2011

    ce sont les flash qui à long terme peuvent devenir TRÈS dommageables pour certaines oeuvres, d’où cette interdiction générale et récurrente. Quant à la jungle des droits d’auteur…

  6. By Jean-no on Fév 22, 2011

    @Fabienne : oui, les flashs (comme la lumière du jour d’ailleurs) endommagent les peintures, les aquarelles, les gouaches,… Mais ils n’endommagent pas les sculptures, par contre. Et puis le flash est véritablement embêtant pour les autres visiteurs, aussi, son interdiction me semble très justifiée.

  7. By Paskal on Fév 22, 2011

    Hello

    cela me fait penser a cet « évènement » qui a lieu de manière recurente au musée d Orsay pour essayer de faire changer les choses…

    Contre-attaque au musée d’Orsay

  8. By Jean-no on Fév 22, 2011

    @Paskal : oui ! Voir aussi : Louvre pour tous

  9. By Paskal on Fév 22, 2011

    Globalement il me semble qu’une explication explicite pour ne pas utiliser le flash et risque d amende le cas échéant devrait permettre a ceux qui ne s en serve pas de ne pas être pénalisés !!

    c est vraiment dommage je trouve.

  10. By Jean-no on Fév 22, 2011

    @Paskal : je ne me rappelle pas avoir vu une seule fois un flash se déclencher dans un musée ceci dit ! Autant dans les spectacles c’est courant (et assez pénible), autant dans les musées… ?

  11. By Clément on Fév 22, 2011

    D’autant qu’une photo avec flash c’est souvent pas terrible… Du moins avec mon réflexe c’est jamais aussi bien que sans.

  12. By Paskal on Fév 22, 2011

    @Jean-no : oui tu as raison, plutot rare mais qd meme… : )
    @Clement: perso le mien s en sort bien sans flash ; = . Mais je saisis ce que tu veux dire.

  13. By Benoît on Fév 24, 2011

    Certainement les flashs peuvent endommager certaines œuvres sur le long terme. Mais comment se définit le long terme ?

    Est-ce qu’un seul flash est dangereux ? A partir de combien peut-on dire que le dommage est sensible ? Il convient d’en savoir plus.

    Si l’interdiction des flashs est systématique dans les musées, on constate qu’elle n’empêche pas toujours des flashs et dans certains cas ils peuvent être fréquents. Le degré de flashs accidentels pourrait être corrélé par plusieurs facteurs :

    – la lumière du lieu

    – la notoriété de l’œuvre

    – la sensibilité moyenne des appareils qui deviennent meilleure au fil des temps

    – la sensibilisation au visiteur

    Par exemple autant la galerie des impressionnistes d’Orsay, pour sa lumière, que la salle dame de la Licorne à Cluny, par son dispositif et ses avertissements, ne doivent pas accueillir beaucoup de flashs. En revanche dans certaines salles du Louvre, il y a en souvent.

    Peut-on pour des raisons de conservation des œuvres définir un seuil de tolérance ? Un meilleur avertissement avec une bonne signalétique est-il plus efficace ?

    Et s’il convient d’appliquer un principe de précaution en interdisant toute photographie, comme le fait le musée d’Orsay, pourquoi les autres musées ne font pas de même ?

    Autant de questions auxquelles il conviendrait de répondre pour justifier l’interdiction générale de photographier.

    @Jean-no
    Oui sans doute le mouvement est ambivalent. Comme c’est écrit dans le billet, avec l’autonomie des grands musées parisiens on a parfois l’impression d’une transformation de ces établissements publics en entreprises commerciales. Symptomatique de cette ambivalence, la nouvelle politique tarifaire du Louvre en 2005 avait exclu de la gratuité certaines catégories du public qui en bénéficiaient auparavant (artistes, enseignants, étudiants en art étrangers…), et provoqué un mouvement de manifestation qui avait donné lieu à la naissance du site Louvre pour tous (http://www.louvrepourtous.fr/ ), qui aujourd’hui se définit comme « l’info citoyenne des musées ».

  14. By Ksenija on Fév 24, 2011

    Petites précisions. Certaines églises ont une entrée payante en Croatie, comme en Italie d’ailleurs. Pour une raison simple, ce ne sont pas des bâtiments publics, mais privés, appartenant à l’église (soit dit en passant, l’église catholique croate est le plus grand propriétaire foncier du pays). Ce qui est fondamentalement différent de la France, où les églises construites avant 1905 appartiennent à l’état ou à la commune. Elles appartiennent et sont à la charge de la collectivité.
    Il semble que la pratique des entrées payantes en Croatie soit récente (2008-2009) et il déjà question de faire payer des taxes aux lieux cultuels qui génère des revenus.
    (Toujours difficile explication sur la nature et les usages des lieux publics et des lieux « recevant du public ». Non, un cinéma n’est pas un lieu public, il appartient à une société privée, et non, vous n’avez pas le droit d’y faire tout ce que vous voulez. Je parle d’expériences…)
    Subséquemment et pour revenir au sujet, je partage ton analyse sur la « commercialisation/dépossession » des musées/institutions publiques au profit de marchandisation/monétisation des oeuvres.

  15. By Jean-no on Fév 24, 2011

    @Ksenija : sur la Croatie, note que je ne parle pas spécialement des églises à entrées payantes (les musées) mais d’églises à entrée filtrée. Puisque ce sont des propriétés privées, c’est effectivement possible, mais ça m’a beaucoup surpris, car dans de nombreux pays du monde où les églises appartiennent généralement à l’église, ces édifices n’en sont pas moins extrêmement ouverts aux visiteurs.

  16. By Bobby on Fév 26, 2011

    Je reviens du Palais de la Découverte (expo : survivants de l’extrême), et j’y vois un écho avec ton troisième paragraphe : outre la qualité fort discutable de l’expo, il y avait une borne équipé d’une caméra macro manipulable (et résistante, compte tenu du nombre fort élevé de gentils Gremlins), qui permettait d’observer « à la loupe » les peaux poilues des espèces vivant au grand froid. Hé bien ce n’était que de la fausse fourrure !
    WTF et quel intérêt « scientifique » ???

    Autre point, étant enseignant, je remarque que même habitant Paris, les étudiants ne se déplacent pas toujours pour voir les expos (même en lien avec les sujets…). Donc c’est encore plus dur pour les étudiants non-parisiens. Et comme lorsque je voyage, je prends régulièrement des œuvres en photos ou vidéo, des travaux rares, introuvables sur le Net pour l’essentiel (surtout des vidéos ou œuvres contemporaines) et franchement je n’y vois aucun méfait à transmettre et à compléter ma bibliothèque d’archives pédagogiques.
    C’est parfois un jeu du chat et de la souris qui s’installe avec les gardiens. Des diversions (lorsqu’on est plusieurs).
    Et quand la discussion avec un gardien ou responsables divers s’installent, on peut parfois sentir la bêtise crasse du « c’est le règlement » comme ultime point de conclusion stupide et lapidaire.
    Dernière anecdote pour finir :
    Santa Fé, USA. Musée folklorique, photo autorisée mais sans trépied ni flash. Hé bien je me suis fait presque « balancé » par une visiteuse qui m’accusait d’avoir usé du flash, alors que c’était la lumière rouge de ma mise au point !
    Juste un entre deux, c’est possible ?

  17. By Bastien on Fév 26, 2011

    Au musée d’art contemporain de Lyon, tout du moins lors de l’expo Quartet, on m’a signifié qu’il est interdit de se balader avec un stylo, ni même un crayon à Papier. Bien sûr on explique qu’il s’agit de protéger les oeuvres de dégradations. J’énonce l’idée saugrenue de vouloir prendre des notes ou faire des croquis. On me réplique qu’il y a un catalogue à la boutique, qu’il est volumineux et très bien fait.

    D’une certaine manière il semble que le conformisme attendu d’un visiteur est un peu le même que celui organisé dans les gares sncf qui te préoccupent tant. On circule dans un parcours souvent aussi sinueux et doucement contraint que celui des magasin ikea. De d’oeuvre en oeuvre nous cheminons mollement vers la boutique.
    Enfin la critique des musées est facile et ancienne, à celle-ci s’ajoute le tourisme de masse. Il semble que l’on pense pour nous les mêmes solutions à l’emporte pièce pour faire traverser certains musées et la Gare du Nord. Cela sollicite finalement la même compliance un peu résignée.

    Un expérience différente dans les églises, tout aussi absurde mais qui me réjouit, est celle des églises italiennes : les tableaux sont à la place pour laquelle ils ont été peints (ce qui est déjà pas mal, T’serstevens par exemple était pour la fermeture des musée et que l’on renvoie les tableaux à la place où ils avaient un peu de sens), mais la pénombre qui rend difficile de les observer. On introduit son obole dans une machine et voilà le tableau qui surgit. L’effet de l’illumination est souvent saisissant. Puis la lumière s’éteint relativement à la somme introduite. Le voilà disparu ce fameux Caravage. On fouille ses poches pour trouver plus de ferraille ou on resquille en attendant d’autres amateurs. En fait c’est un Peep-Show d’art sacré. C’est assez plaisant.

    Mais je m’éloigne de la question de la photo. Le message semble très clair : on est prié de progresser dans le parcours sans rechigner ni penser à visiter à sa manière, circulez, il n’y a rien à voir!

  18. By Bobby on Fév 26, 2011

    Même remarque pour moi à Lyon, mais aussi à PSone à NYC. J’ai rigolé tellement je croyais à une blague au début !
    Du coup j’ai dû expliquer à chaque gardien de salle que si je sortais mon smartphone, c’était pour noter les noms des artistes qui m’intéressaient (et tenter vainement souvent, de retrouver les images de leurs travaux quelque part)

  19. By Bobby on Fév 26, 2011

    (j’ai dû « expliquer ») pardon, pas de fonction edit.

  20. By Jean-no on Fév 26, 2011

    @Bobby : corrigé !

  21. By Benoît on Mar 30, 2011

    Dans un billet du site La tribune de l’art, Didier Rykner revient sur la question de l’interdiction des photos au musée d’Orsay :
    http://www.latribunedelart.com/photos-dans-les-musees-il-est-interdit-d-interdire-article003053.html

    On peut y lire notamment : « Les spécialistes de la conservation que nous avons consultés sont formels : le flash ne peut détériorer les peintures (contrairement aux dessins et aux pastels) »
    Cela amène de l’eau au moulin de la question de l’impact physique des flashs sur les œuvres. Certes, ça manque de données factuelles et l’étiquette « spécialiste » fait souvent un bien pauvre argument mais la louable démarche, l’intégrité de l’auteur et le propos nuancé (il y a des cas où les flashs sont dangereux pour la conservation des œuvres) tendent à laisser penser que l’argument de la sécurité des œuvres avancé par l’établissement est au moins discutable.

  22. By pontleve on Oct 11, 2011

    c est normal d interdire les pohotos certaines oeuvres et createurs ne le veullent pas

  23. By pontleve on Oct 11, 2011

    il est biern d ineterdire les photos certains createurs ne les toleres pas

  24. By Jean-no on Oct 11, 2011

    @pontleve : Merci de soigner un peu vos posts si vous voulez participer à la discussion (j’ai hésité à vous publier à vrai dire).
    De quels créateurs parlez-vous ? Les musées du Louvre et d’Orsay ne concernent aucun artiste vivant actuellement, puisqu’Orsay est le musée du XIXe siècle et que le Louvre concerne toutes les périodes artistiques depuis l’antiquité jusqu’au début du XIXe siècle.

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