Profitez-en, après celui là c'est fini

Un peu de mauvais esprit à propos de TEDx

janvier 16th, 2011 Posted in Les pros

On disait autrefois (et on l’entend encore un peu) que les États-Unis ont environ dix ans d’avance sur la France. Dans la pratique, cette affirmation signifie que lorsqu’une mode, une technologie ou une loi a été lancée aux États-Unis, il faut dix ans pour qu’elle soit reproduite en France.
Pendant ces années, on commence par être dubitatif (ils sont fous ces ricains !), puis on débat intensément (jamais de ça chez nous !), et enfin, sans surprise, on adopte la mode autrefois honnie, et on le fait généralement sans profiter ni du débat qui a eu lieu ni de l’expérience vécue par ceux qui nous ont précédé, on se contente souvent de faire les choses un tout petit peu moins bien. D’abord blasés, dubitatifs, cyniques, nous finissons par abdiquer et par accepter avec une certaine mollesse les évolutions (progressistes ou régressives) déjà dépassées outre-Atlantique.

C’est ainsi qu’on a adopté les lois anti-tabac californiennes qui nous révoltaient en leur temps (mais qui s’en plaindra à présent ?), qu’on a continué à acheter les disques de certains artistes pendant leur traversée commerciale du désert (sur ce point, les japonais nous dépassent puisqu’eux accueillent même les chanteurs français les plus insupportables), que l’on adopte le Patriot Act (sous le nom Loppsi 2) avec exactement dix ans de retard ou bien encore que l’on a élu un président qui se déclarait lui-même bushiste, atlantiste et favorable au surendettement intentionnel des foyers et à la prise de risques par les banques, alors même que son modèle George Bush quittait piteusement le pouvoir, que l’Amérique voulait changer radicalement de cap et que le caractère profondément malsain et catastrophique du système financier commençait à sembler évident pour tous.

Digression : dans son activité de ramasse-miettes, la France est aussi une terre d’accueil réputée pour les dictateurs à la retraite ou malades. On critique souvent ce point mais on a tort de le faire, car un dictateur ne peut pas quitter le pouvoir s’il ne sait pas où aller ensuite : que Zine Ben Ali passe sa retraite sur la côte d’Azur en craignant les demandes d’extradition et les procès internationaux n’a strictement aucune importance, si ce n’est symbolique, et il est un peu hypocrite d’arborer une mine de dégoût à ce sujet aujourd’hui. Dans le cas des régimes autoritaires ou despotiques « amis de la France », le problème n’est pas le destin du despote, mais le soutien que lui a apporté la « patrie des droits de l’homme » au fil des décennies, et, dans le cas précis de la Tunisie, jusqu’à ces jours derniers, puisque l’on se rappelle que Michèle Alliot-Marie, ministre des affaires étrangères, proposait que notre pays assiste les forces de sécurité tunisiennes, visiblement dépassées par les évènements. Pour faire bonne mesure, on peut rappeler que le soutien aux dictatures des ex-colonies n’a pas de couleur politique, on se rappellera par exemple que Dominique Strauss-Kahn voyait en 2008 la Tunisie comme un exemple politique à suivre.
La honte n’est pas de donner une maison de retraite au vieux lion pelé du cirque, la honte c’est d’avoir créé le cirque, ou du moins d’en avoir largement profité.
Fin de la digression.

La nouvelle ancienne mode qui arrive en France, ce sont donc les conférences TED (pour Technology, entertrainment, design) et leurs boutures, TED Active, TED Global, TEDx, TEDx Women, etc. Et puis, pour la troisième année aujourd’hui même, TEDx Paris, dont sont issues mes capture d’écran.
Nées il y a vingt cinq ans, ces conférences n’ont commencé à être populaires en France qu’une fois diffusées en vidéo sur Internet. Là, on a découvert des conférenciers venus de tous les pays du monde qui avaient à cœur de partager l’état de leurs réflexions les plus diverses, toujours positives, suivant des principes finalement très américains :  If you got nothing nice to say, then dont say anything, One person can make a difference and every person should tryLet’s make the world a wonderful place to live in,… Une Amérique à la manière de Frank Capra, de bonne volonté et humaniste, qui croit au happy-ends, d’un genre que les français considèrent souvent comme naïf, aux franges de la niaiserie.
Un point commun à ces conférences, tout à fait horripilant à mon sens, c’est leur affirmation redondante de ce que le bien n’est pas l’ennemi des biens, que l’on peut rendre le monde plus beau, moins sale, plus digne, sans jamais nuire à la marche du business, et au contraire, qu’il y a plein d’argent à se faire à bien faire. Bref, changer le monde mais surtout, sans rien bousculer, que tout change pour que rien ne change. Ce n’est pas totalement idiot, on n’attrape pas des mouches avec du vinaigre, mais peut-on arranger quoi que ce soit aux malheurs du monde en encourageant le système qui en est généralement la cause première ?
De temps en temps, un conférencier  menace : « les entreprises doivent se mettre au développement durable, il en va de leur survie », mais ça ne cogne jamais bien fort.

Je suis en train de lire Le Talon de fer, de Jack London, un captivant roman de science-fiction paru en 1907 qui raconte la naissance d’une révolution socialiste aux États-Unis. Le révolutionnaire, Ernest Everhard, est convié par les « Philomathes », une société informelle de « gens (de) biens » qui écoutent régulièrement des conférenciers disserter sur une découverte scientifique, sur des considérations philosophiques ou qui exposent leurs projets politiques. Or s’ils font mine de s’ouvrir aux nouvelles idées, les Philomathes ne cherchent rien d’autre qu’à pérenniser le système social qui les favorise, et à se distraire.

J’ai bien pensé aux Philomathes de Jack London, pas plus tard que tout à l’heure, en écoutant Jean-François Noubel disserter sur la fin de l’argent rare et sur son dépassement à coup de valeurs nouvelles échangeables par le téléphone mobile (!), proposition faite face au public de l’Espace Pierre Cardin grâce au mécénat charmant de Dassault Systèmes, Europe 1, SFR et Canal+, notamment. Quelle que soit la valeur des idées ou du projet des conférenciers, le simple fait qu’ils puissent avoir ce genre de sponsors prouve qu’ils ne risquent pas de changer le monde, car s’il existait la moindre chance du contraire, non seulement ces sponsors se retireraient, mais il est probable qu’ils feraient en sorte de décrédibiliser les tribuns et leurs idées.
Le prix des places pour assister aux conférences de TEDx Paris était de quatre-vingt-dix euros, c’est à dire environ cent dollars, soit le maximum autorisé par l’organisation TED. Sur le site de TEDx Paris 2011, je lis : « nous n’avons pas envie que TEDxParis soit perçu comme un évènement élitiste.. grâce aux “packs mécène” une centaine d’étudiants, en particulier des étudiants défavorisés, seront invités à participer à l’événement […] ».
Quatre-vingt dix euros, c’est tout de même une journée et demie de travail pour un smicard.
Je suis curieux de savoir une chose, à ce sujet : l’auditoire des conférences TED ne sait jamais d’avance qui va prendre la parole. Mais en est-il de même des sponsors si généreux en « packs mécène » ? La réponse à cette question peut nous renseigner sur le crédit qui peut effectivement être porté à TED.
Selon le site officiel, les règles de TED sont que les sponsors (qui peuvent appartenir à n’importe quelle branche économique à l’exception de l’industrie des armes, du tabac et de la pornographie) n’ont pas de contrôle sur le contenu des conférences. Le caractère bénévole de ces manifestations apporte une garantie quant au respect effectif de cette directive, mais comment est-ce que cela se passe dans les faits ? Il faut dire que le but expressément positif de TED apporte aux sponsors une garantie de ne pas se retrouver à financer des personnalités venues les dénoncer.

En dehors du propos des conférenciers, TED c’est aussi une forme : des conférences courtes, efficaces, percutantes, calquées sur les « keynotes » de l’industrie, elles-mêmes inspirées des prêches religieux, où l’intervenant va et vient sur la scène avec le même micro-casque que Beyoncé ou Lady Gaga, fait rire l’auditoire, et finalement, ressemble à un acteur de stand up comedy. Au premier abord, cette forme étonne, épate, plait : on n’a jamais le temps de s’ennuyer, on est loin des colloques universitaires et on ne se demande jamais avec angoisse si l’intervention parviendra à une conclusion.
Puisque les conférenciers sont souvent des gens objectivement intéressants et porteurs de beaux projets, on peut en tirer des choses, retenir des faits, des allégories, des comparaisons, des ordres de grandeur : si on dépliait le cerveau, il serait grand comme un rideau ; on pourrait faire tenir tous les humains debout dans la superficie de Los Angeles ; etc. L’ensemble est souvent accompagné de présentations powerpoint d’intérêt variable et agrémenté de success stories à nous tirer des larmes des yeux.
Mais tout est calibré : la durée des interventions, qui ont toutes été répétées et ne risquent pas de dérailler véritablement, la durée et le contenu des transitions que doit faire le présentateur, et même dans une certaine mesure, le contenu des informations : ne pas s’autocongratuler (mais faire parfois sa publicité en bonimenteur éhonté), ne pas faire étalage de ses vues religieuses, ne pas faire la promotion de produits commerciaux — enfin en théorie, car le nombre de marques citées ou de logos montrés aux conférences TED est souvent important et la plupart des conférenciers, même s’ils ne le disent pas, ont un livre à vendre, une société à promouvoir ou un brevet à vanter… Et puis surtout, ne pas faire de politique.
Vouloir changer le monde en s’interdisant de faire de la politique, voilà une drôle d’idée, finalement, puisque c’est la définition même de la politique : agir sur notre destin, sur notre organisation sociale. Mais voilà, le mot « politique » est devenu péjoratif, et cela s’est fait au profit d’une idéologie qui confie nos destins non plus à nous-mêmes ni à nos représentants, mais aux sociétés qui gèrent notre argent, notre approvisionnement en biens, nos emplois et parfois même nos rêves et les rapports que nous entretenons les uns avec les autres. En affirmant renoncer à la politique, TED est sans doute bien moins neutre que voulu.

À présent, lorsqu’on m’envoie un lien vers la vidéo d’une conférence TED, je ne me sens pas spécialement enthousiaste et il est courant que je néglige d’y aller voir, car même si les conférenciers sont des gens bien, que ce qu’ils racontent est passionnant, j’ai l’impression que je ne serais ni surpris ni édifié, que, au mieux, j’aurai le projet fugace d’acheter le livre qui correspond à la communication, mais que finalement j’oublierai assez vite ce que j’aurai entendu. Les éditions françaises (et peut-être d’autres) de TED, semblent un peu moins formatées, mais peut-être est-ce moins par goût de la liberté que par déficit de professionnalisme.

Je suis un peu dur, hein, mais j’ai du mal à croire qu’on sauvera le monde en transformant les (certes poussiéreuses) Académies européennes des XVII et XVIIIe siècles en shows télévisés calés au millimètre. Je suis en tout cas certain que toutes les paroles qui comptent, tous les projets forts, n’ont pas vocation à être exploités comme des radio-crochets intellectuels, dégoulinants d’esprit positif, de storytelling et, généralement, complètement inoffensifs.
Ceci étant dit, j’ai beaucoup apprécié la plupart des conférenciers de cette année, je ne suis pas à une contradiction près.

(mise à jour du 16/01/2011) Lire ailleurs : Critique de TEDx : un double crime sur la ligne Maginot !, une réponse au présent post par Stéphane Distinguin ; lire aussi ce résumé sur le blog Broccoli : voir la vie en vert ; À quoi j’ai pensé pendant, par David Abiker ; La liste de toutes les conférences TED passées

  1. 77 Responses to “Un peu de mauvais esprit à propos de TEDx”

  2. By Willy on Jan 16, 2011

    C’est marrant comme la conclusion me rappelle un talk (ou 2) de Robinson.. (pour les curieux : Sir Ken Robinson bring on the revolution

    Je partage votre avis parfois -lorsqu’un « lyrisme technologique » remplace le pragmatisme notamment-, mais c’est minimiser l’opportunité qu’offre ces conférences d’accéder à des représentations parfois éloignées des siennes, de saisir l’état d’avancées de disciplines (scientifiques en particulier) ou de bénéficier de belles prestations artistiques.

  3. By mry on Jan 16, 2011

    ta dernière phrase est ta rédemption donc.

  4. By Christian Fauré on Jan 16, 2011

    Ah! mon cher Jean-Noêl, que ce billet m’a fait du bien !
    Merci.

  5. By Deeheff on Jan 16, 2011

    Il est clair que les conférences TED ne sont pas « révolutionnaires » si on entend par cela de changer rapidement (violemment?) et radicalement notre société, néanmoins je pense que des changements profonds interviennent dans notre société de manière plus « soft », ceux intervenus grâce aux NTIC en sont la preuve: le changement ne s’est pas fait du jour au lendemain mais qui peut dire que notre société ressemble encore à celle des années 70? Et cette évolution s’est faite en total accord avec le système…
    Quant à la forme des conférences, il est vrai que tout est fait pour séduire le spectateur, mais n’est ce pas le résultat que tout professeur cherche à obtenir? Il faut « séduire » d’une certaine manière ses étudiants si on souhaite que le « message » soit reçu et ne se perde pas dans l’oubli…
    Je suis peut être pas assez cynique dans un monde qui l’est de plus en plus, mais je pense que des initiatives de ce genre, dans toute leur imperfection, sont quand même utiles.
    Un certain optimisme sert vraiment à motiver les gens, à faire changer les mentalités, peut être même plus que certains discours alarmistes.

  6. By renaud on Jan 16, 2011

    je n’ai pas très bien compris qui a accès à ces conférences.

  7. By Dorian on Jan 16, 2011

    Excellent article. Tout le monde s’accorde pour souligner les aspects positifs des TED. Il fallait aussi le pendant négatif ; je respire.

  8. By Jean-no on Jan 16, 2011

    @renaud : les conférences sont accessibles à certaines personnes invitées gracieusement, à certaines personnes qui ont déboursé 90 euros pour la place (les réservations ont été distribuées en quelques minutes malgré ce prix qui me semble personnellement élevé), et enfin, ce qui est plutôt démocratique pour le coup, à tous les internautes, puisque c’était accessible en ligne. Ceci dit, je n’ai pas trouvé où très facilement, il me semble que ce n’était pas indiqué sur le site officiel de l’évènement.

  9. By Hugues Sévérac on Jan 16, 2011

    Tout ceci est certainement très vrai, et en même temps très symptomatique d’une tradition française critique.
    A un moment, si on veut faire bouger les choses, il faut entrainer les gens, et pour celà, il faut positiver.

  10. By Christophe D. on Jan 16, 2011

    « Les réservations ont été distribuées en quelques minutes malgré ce prix qui me semble personnellement élevé »

    Alors que tout est dispo librement en ligne (un grand merci à l’organisation pour cela, d’ailleurs). De nos jour, les gens sont décidément prêt à tout pour réseauter… Réseauter pour changer le monde, bien entendu !

    Rhooo, quoi !? ;-)

  11. By anita on Jan 16, 2011

    Bah, avant, pour faire une bonne dame patronnesse, fallait tricoter en caca d’oie, disait Brel, ça permettait de reconnaitre, à la Grand-Messe, ses pauvres à soi.
    Le TEDx est déjà plus coloré, c’est un progrès.
    Il en est sans doute de la philantropie comme du compost : aucun élément n’est en soi déterminant, mais leur mixage et leur progressive décomposition finissent par changer quelque peu la nature du terrain. A ce titre, je préfère quand même ce genre d’interventions au  » Enrichissez-vous et baisez-les tous » qui a fleuri pendant 20 ans.

  12. By Jean-no on Jan 16, 2011

    @Christophe : je ne comprends pas pourquoi l’URL du streaming n’était pas indiquée sur le site officiel (ou alors très très bien caché). Note que la disponibilité en ligne des conférences fait partie du cahier des charges qui permet d’obtenir le label TED.

  13. By Allelujapitchou on Jan 16, 2011

    Déjà la Patriot’Act c’est une loi qui « Donne tout les droits / j’fais ce que j’veux » au agents Américains quand ils sont en « mission’ contre des terroristes.

    USA PATRIOT Act (qui signifie : Uniting and Strengthening America by Providing Appropriate Tools Required to Intercept and Obstruct Terrorism Act ou en français : Loi pour unir et renforcer l’Amérique en fournissant les outils appropriés pour déceler et contrer le terrorisme).

    –> So La Loppsi 2 n’a rien à voir avec ça.

    Après crache sur la France je m’en fou c’est en majorité un pays de con, avec une histoire de merde.

    Concernant les Ted peut-être que tu te pose des questions, libres à toi.
    Seulement, il y’a moyen de changer le monde sans politique, regarde Bill Gates. Ok ?

    Ted à la base c’est fait pour Rêver, c’est fait pour s’exprimer fasse à un auditoire attentif, qui ne se moque pas, qui écoute, qui prend note.

    La Politique c’est la misère, car les solutions c’est que des solutions « Blablatique », le TED c’est pas ça, le TED c’est du concret ! Va regarder le TED de Los Angeles tu verras si y’a aucune solution pour changer le monde.

    –> Pour les com’s : Non les idées proposées ne mettent pas des années à être fonctionnelle.

  14. By Jean-no on Jan 16, 2011

    @Allelujapitchou : La politique c’est du blabla et le TED c’est du concret ? Euh…

  15. By Christophe D. on Jan 16, 2011

    On pourrait d’ailleurs en profiter pour publier le lien vers les vidéos : http://www.canalplus.fr/c-infos-documentaires/pid3717-tedx-paris-2011.html

  16. By Jean-no on Jan 16, 2011

    @Willy : je m’intéresse beaucoup aux sciences, notamment à l’état de l’art des sciences cognitives, de la psychologie sociale, de l’éthologie,… (et puis, dans les mesures exiguës de ma boite crânienne et du haut de mon niveau 3e en maths, j’essaie de comprendre les questions de physique des particules, de représentations des dimensions, etc.), et c’est vrai, je suis ravi de voir des gens parler de ces choses (et d’autres) au TED.
    Reste que tout ne passe pas par ce biais, toutes les sciences n’ont pas vocation à être transmises par ce moule qui ne saurait être qu’un apéritif, car la science, ce n’est pas de raconter une belle histoire (la prof voulait empêcher le gamin de devenir pompier, il est passé outre et six mois plus tard il lui a sauvé la vie), ce n’est pas de simplifier et de caricaturer son discours pour le faire tenir dans un quart d’heure, bons mots compris, c’est un travail de longue haleine. Je trouve très positif de faire de la pédagogie, et une conférence TED de temps en temps, ça me va très bien. Si cela devient un modèle dominant (et c’est en passe de le devenir), si du quart d’heure Warholien (chacun a droit à son quart d’heure de célébrité) on passe à chaque soutenance de thèse doit durer un quart d’heure, il y a un problème. J’aime beaucoup les profs « entertainers », j’en ai eu d’excellents, d’ailleurs, mais tout ne peut pas passer par là et même, j’ai peur que certaines pensées ne puissent qu’y perdre.

  17. By Jean-no on Jan 16, 2011

    @Christophe : effectivement. Je ne l’avais pas mis dans l’article car ce lien, sauf erreur, n’existait pas hier (il y avait une page de streaming mais pas encore d’archives)

  18. By Jean-no on Jan 16, 2011

    @Hugues Sévérac : Pour positiver, il y a Carrefour ! (Avec Carrefour, je positive). Mais pour faire bouger, il n’y a jamais eu qu’un moyen : la peur. Si un berger dit à ses moutons « les mecs, c’est super, le monde peut être un endroit formidable, la beauté est en chacun de nous », il apportera sans doute du plaisir à ses bêtes, mais aura beaucoup moins de chances de les faire bouger que s’il envoie son chien les y contraindre. L’image est un peu violente et un peu trouble, je l’admets, puisque la peur fait bouger mais ne rend pas intelligent, au contraire.
    Bon, j’avais prévu que je faisais du mauvais esprit !

  19. By Jean-no on Jan 16, 2011

    @Deeheff : les conférences TED sont confortables, cosy, car elles sont calées sur une routine du spectacle, des belles histoires, car elles sont répétées, conçues comme des spectacles… C’est distrayant, mais peut-on changer le monde dans une impression de confort ? L’idée me semble absurde. Peut-être est-ce que je manque d’imagination, mais je n’arrive pas à voir ici autre chose qu’un show sympathique où défilent des gens bien, qui ont des choses à dire, mais qui ne s’autorisent jamais ni à surprendre ni à bousculer, parce que le « positivisme » de la manifestation l’impose.
    Je pense, d’expérience (j’ai passé ma vie à étudier, à enseigner, ou les deux en même temps) que tout prof doit séduire son auditoire, mais il existe bien des moyens de le faire, et je ne pense pas que tous les cours se résument à un quart d’heure ni doivent se terminer par des anecdotes édifiantes qui semblent sorties des boniments des charlantans évangélistes : « et regardez ce jeune homme, il était voyou à Bogota, il avait une jambe de bois, on le donnait pour mort, et aujourd’hui il est professeur à Berkeley et il a une société très prospère ». La première fois c’est marrant, la deuxième fois c’est marrant, mais au bout d’un moment, ça lasse.

  20. By Hugues Sévérac on Jan 16, 2011

    @Jean-no:
    La peur ça marche assez mal pour faire de l’innovation
    http://www.youtube.com/watch?v=u6XAPnuFjJc

  21. By Jean-no on Jan 16, 2011

    @Hugues Sévérac : J’avais vu cette animation, bien sympathique. On utilise beaucoup le mot « innovation », mais c’est rarement pour décrire autre chose que de nouvelles niches marketing. Ce que je sais, c’est que les tunisiens se sont débarrassés de Ben Ali lorsque celui-ci a eu peur, lorsque la peur a changé de camp, puisque jusqu’ici c’étaient les tunisiens qui étaient dans la crainte. La peur n’est pas quelque chose que je trouve bien, ce n’est pas positif (et il est bien d’être positif de temps à autres), c’est totalement inintelligent, mais ça fait bouger, il est même impressionnant de voir à quel point ça fait bouger. Je ne dis pas que la peur est une solution aux malheurs du monde, mais le confort d’une salle de spectacle à 90 euros la place non plus.

  22. By Bishop on Jan 16, 2011

    Personnellement cela me dépasse, c’est clairement pas un format fait pour moi. Se sentir « amusé » et « plus intelligent » 5 min pourquoi pas, mais qu’est-ce qu’on en retient réellement?

    Je trouve au contraire l’idée assez passive (là où je rejoins Jean-no) et c’est un peu de la poudre aux yeux. Après ce n’est pas sans intérêts, clairement, mais je ne trouve cela ni brillant ni palpitant.

    C’est un peu, pour avoir jeter un coup d’œil sur le site de Allelujapitchou et pour faire du mauvais esprit là avec Jean-No, dire que OWNI révolutionne le journalisme et que c’est le journal de demain. J’apprécie beaucoup leurs applications et leurs efforts de mise en forme mais pour le moment ce que je vois c’est une pauvreté complète de contenu (pour des gens qui lisent déjà médiapart, des blogs sur l’actualité technologique ou du net, ou même Le dernier blog) que ne cache pas les photos avec trois legos Star Wars.

  23. By Nicolas C. on Jan 16, 2011

    Et bien vue de Marseille et sous l’angle de Twitter, TEDx Paris semblait être hier « the place to be » (avec Tunis et Tours). Mais, je crois que quand on n’a jamais vécu à Paris, on développe une certaine méfiance à l’égard de ce genre de perception de l’importance des choses.

    J’ai suivi beaucoup de posts très exaltés, un peu galvanisés sans doutes (même si Tunis et Tours me paraissaient plus important pour être franc) et j’ai fini par aller voir les vidéos, plein de bonne volonté (je montre régulièrement des vidéos de TED à mes étudiants).

    Et là, patatra : l’ennui. Je n’ai pas regardé une seule intervention en entier.

    Je crois qu’effectivement le formatage conduit à l’ennui. C’est dommage pour le fond sans doute tout à fait digne d’intérêt.

    +
    Ce que je viens d’apprendre dans ce billet (sponsors, prix des entrées…). :/

  24. By Carola on Jan 16, 2011

    Puisque vous critiquez TED, il faudrait aussi vous attaquer à Lift : tout aussi « spectaculaire », tout aussi fait pour réseauter, et encore plus élitiste (pas de vidéos en ligne) la charité bien entendue commence par soi ;-)

  25. By Jean-no on Jan 16, 2011

    @Carola : eh bien je n’ai jamais assisté à une conférence du Lift en live, mais j’en ai vu quelques unes sur le web, vous êtes sûre qu’il y a une politique de non-diffusion des conférences ? Je ne suis pas lié à Lift (même si j’ai des amis qui y ont participé et d’autres qui vont le faire), si j’ai parlé de TEDx hier c’est surtout parce que c’était TEDx Paris hier :-)

  26. By Stéphane D/. on Jan 16, 2011

    Bonjour Jean-Noël et merci d’avoir lancé le débat. J’ai essayé de te répondre ici : http://www.persianletters.com sous le titre « Critique de TEDx : double crime sur la ligne Maginot »… A bientôt j’espère !

  27. By Carola on Jan 16, 2011

    L’intégralité des vidéos de Lift sur internet le lendemain de la conférence ? J’en doute…
    Je ne suggérais pas que vous étiez lié à Lift, je pense simplement que c’est une erreur de focaliser sur le fait que TED soit une conférence américaine, comme si c’était en soi un problème; ce genre de chauvinisme de base ne fait pas avancer le vrai débat.
    Pour info, le ticket d’entrée pour Lift est environ le double de TED si mes souvenirs sont bons; mais si vous avez des amis qui parmi les orateurs, vous ferez peut-être partie des happy few qui pourront y assister gratuitement… je reviendrai lire votre compte rendu :).

  28. By Hugues Sévérac on Jan 17, 2011

    Pour empêcher les gens de faire des bêtises et les obliger à refaire ce qu’ils savent faire, la peur marche pas mal. Mais ce n’est pas la peur qui a poussé les tunisiens dans la rue, au contraire.
    De même que ce n’est pas la peur qui ont permis le développement d’internet, de wikipedia et de google.
    Je suis d’accord que le format TED peut avoir un côté mièvre et infantilisant, mais c’est aussi une source de rêve, et je pense qu’en France, on gagnerait à faire rêver les gens pour les motiver.
    C’est l’histoire du verre d’eau à moitié plein, ou à moitié vide.

  29. By nicolas on Jan 17, 2011

    @Carola Travaillant pour Lift, je serai curieux de savoir ce que vous entendez par « ultra-élitiste » ?

    La plupart des vidéos des conférences Lift sont mises en ligne ici. Quand ce n’est pas le cas, c’est (1) que nous n’avons pas la vidéo (dans les premières éditions), (2) l’orateur nous a demandé de ne pas la mettre en ligne. L’an dernier nous avions fait un streaming live en direct et gratuit.

  30. By Jean-no on Jan 17, 2011

    @Carola : je ne connais pas la politique de Lift en matière de vidéos mais elles ne sont apparemment pas secrètes en tout cas. Les américains font plein de bonnes choses, je ne suis pas un anti-américain primaire, je m’étonne toujours de ce qu’on les suive sans réfléchir malgré un délai assez long.
    Sur le tarif : je trouve que 90 euros c’est de l’argent, mais je sais bien qu’un évènement non universitaire (autofinancé quoi) coûte et qu’il faut bien que l’argent vienne de quelque part. Ce n’est pas que je critique réellement, mais je remarque que cette manifestation (et celles qui y ressemblent) est par essence destiné à un public choisi.

  31. By Jean-no on Jan 17, 2011

    @Hugues Sévérac : c’est la peur qui a chassé Ben Ali de son pays par contre. La peur n’est pas quelque chose de positif mais c’est efficace.
    C’est la peur qui a fait naître Internet, au fait, la peur qui a fait partir l’homme dans l’espace, qui a permis la création de l’ordinateur,… Oui la peur peut être un moteur d’action mais effectivement, ce n’est pas un moteur de réflexion et c’est même au contraire un moteur de bêtise.
    Ceci étant dit, le rêve, l’entertainment, c’est bien, mais ça immobilise plutôt qu’autre chose, à mon avis – dont je suis bien incapable de pouvoir démontrer la justesse pour un sujet si vaste et si impossible à évaluer.

  32. By Carola on Jan 17, 2011

    Sur ces dernières remarques on est on ne peut plus d’accord. Je ne défend pas le tarif de TED, ni les raisons pour lesquelles ces événements sont payants. Je crois comme vous qu’il y a aussi une bonne part de cynisme dans le fait de solliciter le mécénat d’entreprises comme Dassault Systèmes, Europe 1, SFR et Canal+ et EN PLUS demander 90€. C’est peut-être là, le vrai sujet. On ne change pas le monde avec les méthodes de ceux que l’on prétend combattre.

  33. By Jean-no on Jan 17, 2011

    On ne change pas le monde avec les méthodes de ceux que l’on prétend combattre

    Exactement. Et on aurait tort de penser qu’on peut ruser Babylone. Bon je ne vais pas dénoncer TEDxParis mais je remarque que les règles de TED ne sont pas respectées : interdiction d’être sponsorisé par des marchands de canons (ok, Dassault Systems est un éditeur de logiciels mais c’est aussi une filiale d’un marchand de canons), interdiction de dépasser les 100$ pour la place (100$ = 75€)…

  34. By Carola on Jan 17, 2011

    @nicolas : contente de savoir que les vidéos sont en ligne. Il n’en reste pas moins que c’est très cher et accessible seulement a un petit nombre -ultime rendez-vous de la geekitude fortunée. C’est précisément ce qui est reproché à TED dans ce billet : « cette manifestation (et celles qui y ressemblent) est par essence destiné à un public choisi ». Pour la dernière édition de Lift, il a beaucoup été question de logiciel libre, open source, etc mais la plupart des acteurs et usagers de ces technologies n’étaient pas en position de se payer la conf’. (Il y a eu beaucoup de discussions sur ce sujet sur les mailing lists dédiées). Quitte à faire une TED à la française, autant la faire différemment

  35. By Mr Anonymous on Jan 17, 2011

    Pour info, le tarif d’entrée au Lift s’échelonne entre 700 et 1500 € (le prix élevé, c’est pour faire « sérieux »). Donc, ça me parait être un événement éminemment élitiste, largement plus que le TED Paris.

  36. By Jean-no on Jan 17, 2011

    @Mr Anonymous : En fait après vérification sur le site, le tarif complet (pour ceux qui n’ont pas réservé tôt) est plutôt de 900 francs suisses, soit 700 euros, et le tarif réduit est d’un peu plus de la moitié, ce qui est moins que ce que vous dites mais qui reste considérable, même en comptant qu’il s’agit de trois jours de conférences et non d’un seul.

  37. By Hugues Sévérac on Jan 17, 2011

    @Jean-no
    Je suis tombé sur votre article sur wikipedia, et j’ai des scrupules à vous parler d’internet, mais je prends le risque (même pas peur !).
    Internet est bien parti du réseau militaire ARPANET, et on pourrait discuter s’il s’agissait de peur ou de volonté de puissance, mais ce qui est bien moins discutable, c’est que son développement s’est fait à partir du contenu spontané qui y a été placé, lequel a précédé le contenu commercial, et grâce à la collaboration de ceux qui y ont mis des normes interopérables, bref assez loin des militaires, et sur le temps libre de chacun.
    Je vais pas nourrir une vaine polémique, mais je suis un peu surpris de vous voir défendre la position de la peur comme un moyen d’action efficace, somme toute une idée assez rebattue, alors que justement un des enjeux de ce siècle où l’on va basculer dans l’économie du savoir, sera de savoir utiliser d’autres leviers.
    Ceci dit, derrière le rêve, je mettrais plutôt l’espoir que le divertissement. Wikipedia, ça fait rêver, non ?

  38. By Jean-no on Jan 17, 2011

    @Hugues Sévérac : le réseau Arpanet est né de la peur qu’une partie des US soit détruite, il fallait inventer un réseau décentralisé, ce qui fut fait. Le reste est une plus belle histoire on est d’accord. Par contre je ne parlerais pas de spontanéité, jusqu’à l’arrivée des opérateurs commerciaux (très récemment finalement), le net a une histoire bien connue, qui est intimement liée aux universités américaines, puis aux réseaux de recherche européens. Mais je comprends ce que vous voulez dire.
    Je ne crois pas qu’un seul moteur gouverne les actions humaines : la peur en est un, l’espoir, le plaisir, en sont d’autres…

  39. By Christophe D. on Jan 17, 2011

    « Il n’en reste pas moins que c’est très cher et accessible seulement a un petit nombre -ultime rendez-vous de la geekitude fortunée. »

    À Carola :

    Mais justement, c’est ce qui est très fort ! Le marketing créé autour de ces évènements ne valorise pas seulement les speakers, mais aussi les spectateurs.

    Selon le métier que l’on exerce, crier sur tous les toits qu’on était au TED, c’est très bon pour son image (en plus d’être bon pour sa collection de cartes de visite). En revanche, critiquer le TED comme ose le faire Jean-No, c’est prendre le risque inverse de passer pour un anti-tout. Et Jean-No le savait très bien avant de rédiger son billet (cf. Twitter), ce qui le rend encore plus intéressant.

    Il me semble qu’on pourrait même aller plus loin en s’interrogeant sur le principe du format conférence, aujourd’hui, à l’heure d’internet.
    Plutôt que de dépenser 100 000 € pour l’organisation d’une journée de conférence, chacun des participants au TED pourrait écrire son discours sur simple support blog, avec les mêmes images, les mêmes propos (probablement mieux tournés car plus posés à l’écrit qu’à l’oral) et les mêmes possibilités d’échanger avec les lecteurs -> coût proche de 0 € pour tout le monde. Et heureusement d’ailleurs car personne ne paierait 90 € pour avoir accès à un tel site, quant bien même aurait-il un contenu identique à la conférence d’hier.

    Non, je pense que ceux qui paient 90, 200 €, 1 000 € (+ frais annexes) pour assister au TED, LIFT, LeWeb, etc. ne le font pas uniquement pour entendre ce que tous ces speakers intéressants ont préalablement écrit. Ils se déplacement et paient leur billet d’abord pour se vendre eux même.

    Ce n’est d’ailleurs pas un crime d’essayer de se valoriser professionnellement, mais autant jouer cartes sur table au moment ou l’on en discute.

  40. By Carola on Jan 17, 2011

    Bien résumé Christophe. C’est bien le « cartes sur table » qui pose problème…
    Au moment où l’on prétend défendre la culture du libre, ce serait bien de penser à la soutenir concrètement —pas uniquement la récupérer comme c’est trop souvent le cas en ce moment–, car ceux qui la développent le font le plus souvent à leur propres frais. En faisant ces réunions valorisantes pour des happy few, on exclut de fait tout un tas de visionnaires pauvres -c’est fait pour, d’ailleurs.
    Si l’on fait un « business club » réservé uniquement à ceux qui ont les moyens de payer le ticket d’entrée, moi ça ne me pose pas de problème du moment qu’on se prétend pas « visionnaire révolutionnaire ». Et c’est un peu ce qui se passe ici. On se sert d’un discours « révolutionnaire » et « innovant » pour continuer à consolider le bon vieux monde et ses méthodes.
    Je ne dis pas que c’est facile de les changer -je dis que c’est nécessaire.

  41. By Antoine Schmitt on Jan 17, 2011

    A propos de l’influence des sponsors sur le contenu, j’ai une petite histoire croustillante..
    J’ai été sollicité il y a quelques mois pour exposer une oeuvre dans un événement artistico-marketing financé et organisé par un opérateur téléphonique français connu. Cette oeuvre, TIME SLIP, pioche des nouvelles dans les fils de news sur internet en temps réel pour afficher sur un afficheur à LED ces nouvelles conjuguées au futur… Et bien, il m’a été explicitement demandé de filtrer les news affichées de manière à « ne pas choquer le client », c’est à dire par exemple de filtrer toute nouvelle traitant de viols ou de sévices sexuels et, plus étonnant encore, toute nouvelle n’ayant pas la « bonne » orientation politique (sous-entendu de droite). N’en croyant pas mes oreilles, après réflexion, j’acceptais mais à condition d’avoir une description écrite des limites à ne pas dépasser (que j’avais bien l’intention de publier par la suite…).
    Finalement, cette oeuvre n’a pas été retenue dans la sélection finale, sans que je sache quels ont étés les critères de refus…
    A noter que la demande de filtrage n’a apparemment pas émané du client, mais d’un des niveaux intermédiaires de la pile des prestataires.

  42. By Jean-no on Jan 17, 2011

    @Antoine Schmitt : hum !

  43. By zorro on Jan 17, 2011

    Merci Christophe D. pour cette analyse, ça fait du bien.

    Moi aussi j’ai fait le calcul et si 1.000 personnes paient 90€ ça fait quand même 90.000€ l’évènement, ce qui fait 15.000€ par heure et tant que j’y suis 250€ la minute et 4.17€ la seconde.

    Sinon pour moi TED c’était un truc hors de prix… une sorte de Davos réservé aux very very VIP des plus Happy Fews qui adorent « l’entre-soi ». J’ai regardé sur le site et j’ai vu des tarifs comme $5,200 pour le tarif « standard » (!) ou $10,400 pour les « donors ».
    http://www.ted.com/pages/view/id/444

    Du coup le fait de limiter le tarif des TEDx à moins de 100$ c’est peut-être parce qu’ils ne veulent pas que les autres gagnent autant qu’eux avec leur « marque » ou « label » ;-)

    Je n’y connais rien en marketing mais mon intuition me fait penser au fonctionnement du luxe. Le côté rare, cher et inaccessible retransmis en direct pour faire rêver (baver) le plus grand nombre c’est le principe d’un bon défilé Herpès, non ? (La valeur inestimable d’y être se mesurant au nombre de « spectateurs » distants). Une démarche pas trop compatible avec la volonté de changer le monde ;-)

  44. By Carola on Jan 17, 2011

    @Antoine Schmitt : je crois savoir quel était cet événement ! (indice : objets vivants)
    C’était triste à voir; les oeuvres d’art numérique exposées comme des « innovations » étaient vieilles de plusieurs années. Et l’on sentait une partie des orateurs assez gênés par certaines énormités qui ont été prononcées. Quelques uns ont d’ailleurs fait de courageux efforts pour contrer les plus grosses, sans tout de même s’y opposer franchement -cela devait être interdit par le cahier de charges ;-).

  45. By zorro on Jan 17, 2011

    Que dire quand on voit le matériel distribué aux heureux élus pendant la conférence…

    http://www.flickr.com/photos/fxbodin/5360382300/ (je précise que je ne suis pas cette personne)

    Le sticker « I was there » (!) résume tout… il y a ceux qui l’ont… et les autres…

    Sinon d’un point de vue plus fondamental il y a un truc qui me chiffonne avec le côté « témoignage » (émotion) ou « expérience », c’est que ça n’appelle pas vraiment de débat d’idées. On gobe ou pas. D’ailleurs on ne pose pas de questions. J’aurais bien demandé à l’agriculteur si les rameaux qu’on coupe et qui sont l’énergie du futur de l’arbre ne vont pas lui manquer…

    Mais ça doit être ça le principe du storytelling… finalement les 3 petits cochons on nous demande pas d’être pour ou contre… juste de bien écouter et de retenir que le béton c’est mieux que la vie de bohème… (la peur encore ?)

  46. By tehu on Jan 17, 2011

    Je trouve cet article moins réussi que celui sur Wikipedia. Il hésite entre attaquer la montagne côté forme ou côté fond. Oui c’est élitiste (surtout le TED original), oui c’est très formaté « à l’américaine ». Je crois surtout que Ted veut rester en amont du politique, sur la diffusion du savoir.

    J’ai lu que Ted que serait le descendant indirect des conférences itinérantes qui parcouraient les USA entre les années 1920 et 60. Sous un chapiteau, on « éduquait les foules » en alternant divertissement et savoirs. Je ne retrouve plus le nom exact, hélas.

    Un contre-exemple français ? Les videos de Franck Lepage, qui est aussi un admirateur de L’Éducation Populaire.

  47. By Jean-no on Jan 17, 2011

    @tehu : La filliation ne m’étonne pas, ce genre de conférences me rappelle L’Elixir du docteur Doxey mais aussi les prêcheurs religieux ou les conférences de coaching…
    En fait je n’attaque pas spécialement le fond, le fond c’est ce que je trouve bien.

  48. By _omr on Jan 17, 2011

    Pour ce TEDx Paris, au delà du reste, c’est le sous-titre qui me chiffonne : « Futurs Singuliers ». Ce mot « singulier » peut-il vraiment qualifier les futurs évoqués dans des conférences comme celle-ci ?

  49. By Jean-no on Jan 17, 2011

    @_omr : ça sonne comme un sous-titre trouvé un peu vite :-)

  50. By Hervé Torchet on Jan 17, 2011

    Pardon d’intervenir en passant, mais je trouve que TEDX partage une caractéristique avec Leweb : illustrer que, sous des dehors généreux, le web « sérieux » est un pur business réservé à des élites d’initiés et de friqués qui, au mieux, se donnent bonne conscience (et de ce fait se font plaisir comme le montre la conclusion de ce bon article) en développant ou en écoutant de beaux discours. Changer le monde en commençant par rendre les élections censitaires, cela ne s’appelle pas un progrès. Dommage pour ceux qui, comme, moi, ne pratiquent internet que pour la gratuité et pour le partage du savoir.

  51. By Jean-no on Jan 17, 2011

    @Hervé Torchet : je ne sais pas s’il faut qu’on se lance ici dans un comparatif de tous les salons professionnels ! Je ne connais LeWeb que de très très loin, mais à tort ou à raison j’y vois un lieu où des grosses boites qui ne comprennent rien à Internet viennent essayer de se renseigner et que les ogres commerciaux viennent tenter de se faire passer pour « cool », un endroit où on entend plein de gros mots du genre « start-up », « management », etc., un lieu où il n’y a pas tellement de place pour les « losers » comme Pierre Rabhi, entendu à TEDxParis samedi, qui est passé du statut d’ouvrier spécialisé à celui de paysan en Ardèche et dont le message consiste à rappeler qu’il faut vivre avant de mourir. Quoique je pense du formatage de TEDx, je ne peux avoir que de la sympathie pour ce genre de personne, de parcours, de discours (idem pour les scientifiques qui viennent raconter leurs recherches, qui sont le gros des participants à TED ou à Lift d’ailleurs), alors que voir des « winners » parader, c’est beaucoup de crans au dessus dans le registre du lamentable. Je n’ai jamais prêté attention à ce machin, ceci dit, je peux me tromper, mais j’ai l’impression que c’est vraiment très loin de mon monde.

  52. By Thierry on Jan 17, 2011

    Je ne connaissais pas. Du coup, je ne vois pas bien en quoi c’est nouveau.
    Ce n’est pas une synthèse entre la tradition littéraire anglo-saxonne des guides type « Comment devenir riche en 10 leçons » et les conférences telles celle de George Clooney sur sa valise organisée comme sa vie dans le film « Up in the Air » ?

  53. By Jean-no on Jan 17, 2011

    @Thierry : Dans la forme, ça y ressemble pas mal, oui. Par contre ce qui s’y dit se veut vraiment d’une portée majeure, et c’est vrai qu’on y voit des chercheurs en pointe venus parler de leurs recherches, par exemple. Le sous titre de TED, c’est « ideas worth spreading » : des idées qui méritent d’être diffusées. Par exemple à TEDx Paris, il y a eu un paysan venu expliquer en quoi l’agriculture naturelle devait s’inspirer de la forêt, écosystème autosuffisant et efficace. C’était plutôt convaincant et intéressant.

  54. By Thierry on Jan 17, 2011

    Sur le fond, ce serait un espèce de Think Tank ouvert à tous alors?

  55. By Jean-no on Jan 17, 2011

    @Thierry : oui, je pense qu’on peut décrire ça comme ça. Et c’est encore plus ouvert à tous qu’on pourrait croire car chacun peut obtenir la licence pour organiser son évènement TED dans son coin, mais en suivant certaines règles. Donc certaines de ces rencontres sont très modestes, d’autres sont vraiment « the place to be in »

  56. By greg on Jan 17, 2011

    J’aime beaucoup le coté antinomique de ta note.
    Tu critiques pour finalement dire que c’est bien.
    Après tout l’idée de TED reste de diffuser des idées, d’être utilisé comme haut parleur pour toucher des « intellectuels »…
    Il faut bien débuter quelque part, tu ne crois pas ?

  57. By Jean-no on Jan 17, 2011

    @greg : je suis, comme tu le devines, partagé, puisque les côtés positifs de TED me semblent difficiles à nier et, effectivement, cette formule est une formule, il faut bien en inventer pour faire des choses. Si j’ai réagi avec une certaine brutalité, c’est parce que j’ai l’impression que TED va se généraliser comme un modèle et qu’il sera bientôt impossible d’imaginer un colloque universitaire sans rires enregistrés (je force le trait mais je suppose qu’on peut comprendre ce que j’entends par là)

  58. By Hugues Sévérac on Jan 17, 2011

    Pour ceux qui ne l’auraient pas déjà vu, je vous recommande cette présentation:

    http://www.ted.com/talks/hans_rosling_reveals_new_insights_on_poverty.html
    (ne ratez pas la fin)

    Elle fait suite à celle du même auteur l’année précédente, et commence en disant que la demande qu’il avait faite l’année précédente a été acceptée. On peut penser que son exposition dans TED y a contribué.

    http://www.ted.com/talks/hans_rosling_shows_the_best_stats_you_ve_ever_seen.html

    Pour moi ça prouve qu’un concept comme TED est pertinent: accessible gratuitement à tous à travers l’internet, correctement financé pour faire venir des interlocuteurs de qualité, basé sur une dimension ludique pour faire porter le message loin en s’appuyant sur du buzz.
    Pourquoi se plaindre de ne pouvoir y assister en direct quand on peut se réjouir de pouvoir le voir gratuitement sur le net ?

  59. By GDC on Jan 17, 2011

    Merci pour votre esprit critique. N’ayant pas assisté aux conférences votre point de vue est très intéressant. C’est dommage qu’il y perde en crédibilité quand vous utilisez le registre des amalgames
    Je ne pense pas que les conférenciers aient des sponsors. Ce sont plutôt les organisateurs;
    N’ y a t-il ni chômeurs, ni étudiants dans les concerts (les places y sont moins chères mais pas tant que ca..)
    Enfin l’important dans tout ca c’est que l’information circule..

  60. By Jean-no on Jan 17, 2011

    @GDC : de nos jours, l’information est surabondante et circule sans trop de problèmes, du moins chez nous. Savoir comment elle circule, savoir qui communique vers qui et pourquoi a donc son importance.
    Vous remarquerez que dans mon billet j’ai signalé le fait que TED refusait absolument aux sponsors le droit de dicter le contenu des conférences, et je suppose qu’ils s’y tiennent, quoique je remarque que certains conférenciers sont aussi sponsors, comme Larry Page et Sergei Brin. Les choses sont souvent plus compliquées dans les faits. Quand un évènement est sponsorisé par un géant du Pétrole comme Shell, par General Electic, par Wallmart, par Google, Cisco, Cogent,… on a le droit et le devoir de se poser des questions et de se demander l’influence que de tels parrains peuvent avoir sur les conférences elles-mêmes. Par ailleurs, je pense que les conférenciers sont rémunérés, contrairement aux organisateurs qui sont bénévoles. L’argent concerne donc plus les conférenciers que les organisateurs.
    Il existe des concerts à 90 euros, mais il n’en reste pas moins que ça représente une belle somme. Le choix d’organiser les choses à l’Espace Pierre Cardin plutôt qu’à la maison de la mutualité joue à mon avis sur le tarif : apparemment, mieux vaut 1000 fois 90 euros que 2000 fois 45 euros… (écouter un type aussi important que Noam Chomsky à la Mutualité, autofinancé, c’était 18 euros), et je pense que la raison se trouve dans les commentaires de Christophe D., plus haut : les spectateurs de TED sont réputés « participants » (pourtant, contrairement à un colloque universitaire, les gens ne posent pas de questions), ils ont droit à un badge « J’y étais » et au sentiment agréable d’avoir fait partie du happy few – la diffusion web massive ajoute au sentiment : non seulement on n’est que 1000, mais des dizaines de milliers de gens le savent… Ce n’est pas forcément critiquable ou grave, mais ça pose question.

  61. By Alice on Jan 17, 2011

    Bonjour,

    J’ai répondu sur là : http://www.persianletters.net/?p=251#comment-101

    Merci en tous cas pour l’ouverture de la discussion.

  62. By Jérémy Vey on Jan 18, 2011

    @Jean-No : petit moment gel… Quand tu parles de peur (plusieurs fois dans tes commentaires) ça me fait penser à la saga Star Wars ;)
    Que la force soit avec toi Jean-No !

  63. By Jean-no on Jan 18, 2011

    @Jérémy Vey : j’aime beaucoup Star Wars mais ma référence pour le coup ça serait plutôt Mon oncle d’Amérique, d’Alain Resnais, qui parle du cerveau et du comportement.

  64. By thibaut on Jan 18, 2011

    Est ce qu’il faut forcement séduire pour interesser? je n’espère pas.

    (j’ai lu, en diagonale, un article sur la ted dans libération ce matin, impressions mitigées également… :) )

  65. By jacques on Jan 18, 2011

    hé bien ! ça fait quelques articles que j’ai envie de le dire (et qu’on ne prend pas toujours le temps) : tu as bien fait de faire un dernier blog.

    et je trouve qu’owni lui va très bien effectivement.

    J.

  66. By Benoit on Jan 18, 2011

    Je relève votre crainte en ce qui concerne les défenses de thèse. Quel grand écart que de craindre qu’elles deviennent formatées en 15 minutes, car les orateurs du TED ne défendent pas une thèse mais jètent quelques idées. Parce que finalement, quand je vous lis, vous usez assez des mêmes ressorts qu’une conférence TED, c’est à dire idées, avis personnel, sentiment et amusement. Alors doit-on craindre que les thèses elles-même ne soient plus que des billets de blog formatés ? Il est en effet plus simple d’écrire un billet qu’une thèse, il est aussi plus simple de faire une conférence TED (quoi qu’en fait, ce n’est pas simple) qu’une longue conférence soutenant un sujet complexe. C’est ainsi que fonctionne désormais l’information et le débat, c’est ainsi que les gens veulent les recevoir. Et vous participez à ça.

  67. By Jean-no on Jan 19, 2011

    @Benoit : les conférences TED imposent à l’orateur de s’imposer un moule qui n’a rien de personnel, puisque (et encore plus dans le TED officiel américain) la manière de s’exprimer, de lancer des boutades, et le caractère positif du discours, constituent une forme assez raide : personne ne casse l’ambiance, les conférenciers participent à un programme de variété philosophique, et on ne pose pas de questions à la fin – dommage, c’est pour 50% de l’intérêt d’une conférence, que de débattre, non ? Tout est à prendre ou à laisser, gentil, bien fichu,… Tout se vaut un peu, finalement.
    Le blog c’est le contraire ! Un blog, c’est la maison de celui qui l’écrit, on y est totalement libre de ton, de longueur de textes, de propos, c’est donc une forme plutôt libre à mon avis, qui ne contraint pas énormément la pensée de celui qui y écrit.
    La question est de savoir si l’on peut s’exprimer sans faire de l’entertainment. TED participe à mon avis à un mouvement positif (aiguiser la curiosité sur de nombreux sujets, rendre les conférences efficaces) mais aussi à quelque chose de moins positif : imposer un format court, spectaculaire, storytellé, ultra-américain, aussi. C’est à double-tranchant.

  68. By Christophe D. on Jan 19, 2011

    Mon agrégateur RSS est un TED quotidien ;-)

  69. By charless on Jan 20, 2011

    @Jean-no: Je trouve tres bien d’avoir enfin un avis negatif de TED (bien que je suivent ces conferences avec interets depuis maintenant quelques annees).
    Je suis tout a fait d’accord sur certains points : la forme courte tend a simplifier les idees, a faire des conference un show plus qu’autre chose et ne permet pas de transmettre toute les idees (etant moi-meme physicien et mathematicien il y a beaucoup de sujet qu’on ne pourrait commencer a aborder en 15 minutes).
    Donc la forme porte le plus lourd des aspects negatifs de TED a mon sens.

    En revanche, je trouve le debat sur l’elistisme de la conference completement absurde : c’est gratuit et accessible a tous point barre (que ce qui veulent avoir un Pin’s payent 90 euros).
    Je pense aussi que les aspects positifs de la forme ne sont pas assez exposes : j’ai vu des « ignards complets » s’interesser a autre chose que la tele-realite (et vu le nombre d’ignards dans nos pays « civilises » c’est une bonne chose). Je vois ces conferences comme un resume rapide de certaines idees « nouvelles ». La forme courte oblige l’orateur a exposer les aspects percutant et a attire l’attention sur ce qui rend son sujet interessant. Il ne m’est pratiquement jamais arrive de regarder un TED sans suivre le lien « plus d’infos » et sans me documenter d’avantage sur ce dont il est question.

    Pour ce qui est de changer le monde effectivement ce n’est pas le meilleur moyen mais je trouve quand meme fort que vous ne reconnaissiez pas que les entreprises sont aujourd’hui (meme si c’est souvent deplorable) plus puissantes que les gouvernements, que la politique est devenue (ou a toujours ete?) une boutade entre showman (les vrais debats de fond qu’on peut avoir a la maison n’y changent rien) et que la technologie a permis plus d’avancee sociale que n’importe quel discours, en parler et en faire la publicite n’est des lors pas completement inutile.

    Encore une fois je vous remercie d’avoir ouvert ce debat, meme si TED se veut tout beau tout sourire, la volonte de plaire a tout prix et certaines contraintes economiques ont clairement des consequences moyennement apreciable sur la qualite d’ensemble.

  70. By nicolas on Jan 30, 2011

    La question des prix est toujours problématique quand on organise une conférence, notamment de plusieurs jours. En gros l’équilibre est simple… il ne s’agit pas de faire « sérieux » comme le mentionne un des commentaires… car le prix reflète le coût: pris en charge des frais d’hébergement et de transport des orateurs (si on veut un peu de diversité, il faut faire venir d’ailleurs), parfois le cout de la prestation de certains orateurs (ce qui n’est pas le cas dans Lift car les orateurs), le prix de location du centre de conférence et son infrastructure (chaise, table avec prise électrique, wifi, cabine de traduction, sanitaires, chauffage…), la rémunération et parfois l’hébergement de toutes les équipes impliquées (de l’éditorial à la logistique en passant par les techniciens audio-video, les traducteurs/trices, etc. ), le système de vente de billet, le streaming vidéo pour permettre aux gens qui ne sont pas venus d’assister tout de même aux conférences, une fondue à 600 personnes (on est en Suisse)…

    En regard de ces éléments, le modèle économique est simple : pour faire diminuer le prix du ticket, on peut avoir des sponsors ou partenaires… et plus il y en a c’est clair que plus le prix du billet descend (mais il y a aussi une contre-partie car rares sont les partenaires qui soutiennent sans « contre-affaire » qu’il s’agisse de visibilité, d’organisation d’ateliers privés, de stands, etc.

    Face à cet équilibre, il est évident que le prix est élevé mais nous essayons des mécanismes permettent de moduler les choses et d’avoir une certaine diversité dans l’audience (je parle ici surtout de Lift à Genève) sans que cela ne soit une conférence grand public :
    – avoir un partenaire public ou une fondation comme nous l’avons eu qui prend en charge l’accès à la conférence pour 20 étudiants,
    – proposer un volontariat qui permet de participer à la conférence pendant une certaine durée (sur une activité spécifique de type prise de note durant les conférences, aide à la logistique, etc.) et en échange avoir accès à certains moments de la conférence.
    – avoir un partenaire public ou privé qui invite des entrepreneurs ou des freelance
    – des laboratoires de recherche/universitaires/écoles prennent en charge tout ou partie du prix des étudiants/chercheurs/enseignants/assistants avec un tarif préférentiel
    – moduler le prix selon un modèle à la easyjet en étant peu cher très en amont (autour de 350 euros) et plus cher proche de la conférence (pour mieux gérer la trésorerie)
    – proposer des modèles incitatifs dans lesquels des participant potentiels voient leur prix d’inscription baisser si certains s’inscrivent via leur blogs ou leur recommandations, etc.

  71. By Jean-no on Jan 30, 2011

    @nicolas : Évidemment, c’est forcément très difficile de trouver un modèle économique pour ce genre d’évènements, surtout sur plusieurs jours. Je pense que tu n’as pas terminé une phrase (« car les orateurs ») -> ne sont pas rémunérés, tu veux dire ?

  72. By nicolas on Jan 30, 2011

    @Jean-no oui c’est cela… mauvais copier-coller :)

  73. By Clément on Fév 21, 2011

    Je réponds vraiment sur le tard.

    @Jean-no
    @Nicolas
    Pourquoi ne pas venir en parler à Lift justement ? Je veux dire, ne pas casser du sucre uniquement sur le dos de TED, mais plutôt de s’intéresser au format particulier de ces conférences et de ce que cela implique ?

  74. By Jean-no on Fév 21, 2011

    @Clément : je n’ai pas vraiment les moyens pour Lift à vrai dire !

  75. By Benoît on Juin 29, 2011

    Tiens à propos des conférences TED, une (courte) conférence TED :
    Mensonges, sacrés mensonges et statistiques (à propos des conférences TED)
    Avec en bouquet final un magnifique pipotron dédié, le tedpad :
    http://get-tedpad.com/

  76. By Jean-no on Juin 29, 2011

    @Benoît : c’était inévitable, les conférences TED sont si formatées qu’il n’est pas absurde de s’amuser à faire ce genre des stats :-)
    Dans le genre, j’aime bien le générateur de discours du général Jaruzelski.

  77. By Stéphane Deschamps on Juil 31, 2012

    Tiens Jean-No, un mec qui a bossé pour Al Gore et qui explique que la concision sert pour faire passer des idées, etc.
    http://vimeo.com/41522481

    Food for thought, c’est le cas de le dire.

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  2. Jan 16, 2011: Critique de TEDx : un double crime sur la ligne Maginot !

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