K2000
septembre 19th, 2010 Posted in Ordinateur au cinéma, SérieLes séries télévisées produites par Glen Albert Larson ont tenu le haut du pavé dans le registre de la science-fiction, de l’aventure et de l’enquête policière pendant les années 1970 et 1980 : L’homme qui valait trois milliards, Battlestar Gallacatica, Buck Rogers au XXVe siècle, Magnum, Manimal, L’Homme qui tombe à pic, Un shérif à New York, Automan… Parmi les succès des productions Larson se trouve Knight Rider, en français K2000, qui a connu quatre-vingt quatre épisodes entre 1982 et 1986 puis a donné lieu, avec un succès inéagal, à un certain nombre d’hommages ou de tentatives de résurrections.
Je n’aurais pas le courage de revoir l’intégralité des épisodes de cette série, mais j’ai acquis une édition en DVD des cinq meilleurs épisodes de la série (enfin les cinq meilleurs selon l’éditeur).
Le prétexte est assez tiré par les cheveux, un peu comme toutes les séries d’aventure de l’époque.
Knight of the Phoenix (épisode pilote)
Michael Long, policier défiguré d’une balle reçue en pleine tête et officiellement décédé a été pris sous son aile par Wilton Knight, un industriel qui s’est chargé de le faire soigner, de lui obtenir un nouveau visage (celui de l’acteur David Hasselhoff) et un nouveau nom : Michael Knight. Le mécène de Michael a un projet. Épris de justice, il souhaite que son protégé agisse là où la police n’est pas efficace. Pour cette activité de chevalier des temps modernes à la limite de la légalité, il a même préparé une monture extraordinaire : la voiture KITT (Knight industries two thousand), véhicule à peu près indestructible (et qui ne semble jamais avoir besoin d’essence) doté d’un ordinateur de bord aussi intelligent que bavard. Le milliardaire Knight compte sur Michael pour aller combattre les injustices et prouver que, je cite, « un homme seul peut faire la différence ». Mais son bienfaiteur décède alors que Michael émerge à peine du coma. Wilton Knight était en phase terminale d’une maladie incurable. La fondation Knight est alors gérée par Devon Miles, bras droit de Wilton Knight, homme réfléchi affligé d’un accent britannique et d’une propension à parler de philosophie grecque, sujet pour lequel il ne trouve qu’un interlocuteur, KITT, l’automobile, car Michael, lui, n’est pas très intéressé par ce genre de questions. Devon Miles est interprété par une mauvaise copie de Michael Caine. Ce personnage est l’archétype même du faire-valoir venu du « vieux continent » et dont les hésitations, la sophistication et la culture sont sans cesse ridiculisés par l’impulsivité et le sens de l’action du héros au sourire franc, à la veste en cuir et à la chemise éternellement dépoitraillée.
Le dernier personnage récurrent de la série est Bonnie Barstow, la séduisante (mais très sage) mécanicienne de KITT, qui a été remplacée à son poste par une autre demoiselle au cours de la deuxième saison, April Curtis, avant de revenir pour les deux dernières saisons. Improbables soupirantes de Michael, Bonnie ou April semblent passer leur journée à attendre (dans le camion high-tech de la fondation Knight notamment) le retour du héros. De son côté, Michael peut être qualifié de coureur de jupons.
On pourrait voir dans Michael Knight un rustaud à l’intelligence assez médiocre (son automobile pense généralement plus vite et plus finement que lui !) qui tombe dans tous les pièges imaginables et qui considère, bien qu’il ait été lui-même policier autrefois, que la justice peut et doit s’exercer en dehors de toutes les règles de la société et qu’il a le droit légitime de juger seul de ce qui est bien et de ce qui est mal. Mais voilà, Michael Knight n’est pas un « redneck » quelconque, c’est le héros de la série qui constitue donc un bel exemple d’idéologie réactionnaire américaine.
Dans la version originale, la voix de KITT est douce et peut rappeler celle de HAL9000 dans 2001 l’Odyssée de l’espace, en plus expressive. La voix française est nettement plus comique, ce qui modifie un peu les rapports entre le « chevalier » et sa Pontiac Trans Am. Mais que ce soit dans la version américaine ou dans la version doublée en français, Michael et KITT se disputent comme un vieux couple, l’humain se montrant têtu et intuitif, tandis que son véhicule est plus cérébral et plus habitué à bouder qu’à se rebeller, à faire des farces qu’à se montrer vindicatif. Grâce à ses capteurs et à ses bases de données, KITT a réponse à toutes les questions tandis que Michael apporte une réponse à toutes les situations.
Trust doesn’t rust
Dans le neuvième épisode de la série, Trust doesn’t rust (La confiance ne rouille pas), KITT se retrouve face à KARR (Knight Automatic Robot Revolution), une voiture créée avant KITT et dont l’existence avait jusqu’ici été cachée. Cette voiture-prototype avait dû être désactivée et remisée dans un garage du fait de sa moralité trouble : alors que KITT est conçue pour protéger la vie des humains à tout prix, KARR a pour priorité de protéger sa propre existence. Réactivée accidentellement par deux cambrioleurs, KARR est obsédée par une seule idée : ne jamais retourner en prison. Par reconnaissance, le véhicule se met au service de ses libérateurs qui en profitent rapidement pour monter des mauvais coups.
Après avoir découvert l’existence de son jumeau, KITT se montre un peu troublé : « Michael I have a strange feeling about this » — « You don’t have feelings » — « I know, that’s what’s strange about it ». Cet humour récursif rappelle furieusement certaines conversations entre David Bowman et Hal dans le 2001 de Kubrick, cité plus haut.
Une allusion directe est d’ailleurs faite au même film : les « bienfaiteurs » de KARR s’éloignent de la voiture pour parler d’elle. Ils pensent en être suffisamment distants pour échapper à sa surveillance, mais l’automobile les regarde sans rien dire, ce qui rappelle la célèbre scène de 2001 où HAL lit sur les lèvres de Frank Poole et de David Bowman pour savoir ce qui se dit à son sujet. Si les deux cambrioleurs s’éloignent de leur véhicule, c’est pour se mettre d’accord pour tromper KARR. En effet, l’automobile pensante réclame un spécialiste en cybernétique pour effectuer des réglages d’entretien, et propose le kidnapping de Patricia McPherson, la mécanicienne de KITT. Ses compères décident de prétendre qu’ils vont effectuer ce kidnapping mais ont l’intention d’abandonner KARR avant, dès que le véhicule les aura aidé à monter un dernier gros cambriolage. Après quoi les voyous oublient leur plan et enlèvent Patricia McPerson, ainsi qu’ils l’avaient promis, ce qui est typique des séries de l’époque dont les scénarios n’étaient pas très sérieusement relus et où les meilleures pistes pouvaient être oubliées en cours de route, ruinant la cohérence générale.
À la fin de l’épisode, KITT et KARR s’affrontent, fonçant l’un sur l’autre et attendant de voir qui se « dégonflera » en premier. Michael a en effet retenu que KARR était focalisé sur sa propre survie et serait donc premier à flancher, se jetant finalement d’une falaise pour éviter la collision avec son jumeau. Cette tentative de cyberpsychologie est idiote à deux égards. Tout d’abord, rien ne forçait KARR à sauter d’une falaise, son virage aurait pu se faire de l’autre côté. La seconde bêtise, c’est que si KARR ne s’intéresse qu’à sa survie, KITT est obsédé par la survie des êtres humains et, notamment, de Michael qui se trouve à l’intérieur de son habitacle : les deux véhicules ont autant de raisons de refuser la collision. Mais les scénaristes n’ont lu Isaac Asimov qu’en diagonale, ils donnent donc raison à la sagacité de Michael.
La séquence du plongeon et de l’explosion de KARR est en fait issue d’un film prééxistant, The Car (1977), qui mettait justement en scène une voiture « animée » (dotée d’une âme, quoi) et meurtrière. Les véhicules vivants ne sont pas rares dans le dessin animé, mais un peu plus au cinéma. Outre The Car, on pense évidemment à la Love Bug (Un amour de coccinelle, 1968) et à Christine (1983), réalisé par John Carpenter d’après Stephen King. On pense aussi au méconnu mais très distrayant Maximum Overdrive (1986), réalisé par Stephen King lui-même, dans lequel des extra-terrestres prennent le contrôle de l’espèce dominante sur terre, à savoir l’automobile, avant de découvrir à leurs dépens qu’ils ne peuvent espérer survivre sans humains serviables pour remplir leurs réservoirs d’essence. À la fin du film, l’invasion extra-terrestre échoue, contrairement à ce qui s’est passé dans notre réalité si l’on veut bien considérer l’influence du pétrole et de l’automobile sur la politique internationale, les guerres, l’économie, la qualité de l’air et le paysage.
Toutes les fictions que je viens d’évoquer mettaient en scène des automobiles douées de volonté, mais toutes sont muettes. Les vaisseaux spatiaux parlants sont très courants dans les fictions, mais les automobiles, nettement moins. Je n’en ai trouvé qu’un seul exemple antérieur à K2000, dans la série My mother the car (1965) où, par magie, l’âme d’une femme décédée investissait l’automobile de son fils, un avocat, qui seul pouvait l’entendre, grâce à l’autoradio. Cette série qui n’a connu qu’une saison est régulièrement mentionnée dans les listes de « pires séries télévisées de tous les temps ».
En revanche, la « voiture parlante » est régulièrement tentée par les constructeurs d’automobiles depuis 1983 au moins avec les Renault 11 « electronic » et Austin « Maestro ». Je ne sais pas s’il existe des modèles parlants antérieurs et j’ignore qui de K2000 ou de l’industrie a influencé l’autre, si tant est qu’il existe un rapport de ce genre. Le public ne semble pas totalement conquis par les voitures qui parlent, mais cela ne décourage pas certains constructeurs. La marque Austin, pionnière dans le domaine, tente à présent de doter ses modèles Mini de phrases variées est familières telles que : « Doucement sur l’accélérateur ! On économisera de l’essence », « J’ai déjà hâte qu’on reprenne la route ensemble. A bientôt ! » ou encore « Si vous aimez tant le frein à main, rendez-lui donc sa liberté ».1
Soul survivor
Huitième épisode de la seconde saison, Soul Survivor met Michael Knight aux prises avec un jeune hacker de dix-sept ans, Randy. Au début de l’épisode, Michael s’initie à l’informatique, dit-il, en jouant à Pacman — on retrouve ici une confusion très fréquente à l’époque : programmer, utiliser un ordinateur, souder un circuit imprimé ou jouer à un jeu vidéo sont une seule et même activité : savoir faire une de ses choses, c’est savoir faire toutes les autres.
En roulant, Michael fait la rencontre d’une jeune femme victime d’ennuis mécaniques sur le bord de l’autoroute : « c’est juste le delco qui était débranché », explique-t-il. La jeune femme insiste pour inviter Michael à boire un verre chez elle, et ce dernier ne se fait pas prier. Elle lui passe un disque : « c’est de la musique européenne », dit-elle en s’obstruant les oreilles avec des boules Quiès alors que Michael regarde ailleurs. La musique émet des ondes subliminales qui rendent Michael faible, jusqu’à l’évanouissement (on pensera à la célèbre « drogue acoustique » ou « drogue Internet » qui émeut tant la presse ces temps-ci).
Une fois le héros hors d’état de nuire, le Whiz Kid Andy, muni de son joystick, peut pirater KITT, enfin il peut prendre le contrôle de sa partie mécanique, car son « cerveau » lui résiste. Lorsque Michael revient à lui, il ne trouve plus sa voiture, mais il « sent » pourtant qu’elle n’est pas loin… Au fond d’un garage, il retrouve, négligemment abandonné, un boitier clignotant : c’est l’ordinateur de KITT.
De retour à la fondation Knight, Michael fait installer KITT dans un poste de télévision transportable, ce qui lui permet de reprendre ses conversations avec son partenaire électronique. L’enquête porte rapidement sur le jeune Randy, dont on apprend qu’il est sous la coupe d’une belle femme plus âgée que lui : « avant de fréquenter cette femme, il n’avait jamais menti », explique sa mère.
Dans la chambre d’Andy, aucun indice : pas de posters au murs, pas de notes, pas de gribouillis, rien d’autre qu’un ordinateur. « C’était toute sa vie, il passait tout son temps sur cet ordinateur » explique sa mère. Michael est désemparer : où trouver des informations utiles ? « Il mettait tout sur son ordinateur, c’était sa seule passion », insiste la mère. Michael quitte alors le foyer de Randy, complètement désemparé : comment mener une enquête sans disposer d’indices ?
Cent kilomètres plus tard, le héros se rend enfin compte qu’il serait peut-être avisé de jeter un œil au contenu de l’ordinateur, ce qui lui permet d’effectuer un virage impulsif à sa manière. Comme on l’a déjà vu, Michael est nettement plus doué pour donner des coups de volant que pour réfléchir.
Sur l’ordinateur, se trouvent des jeux, des devoirs, et puis un mystérieux fichier nommé Orpheus. Michael et KITT finissent par retrouver la méchante Adrianne Margeaux, qui s’avère avoir été la maîtresse d’un membre de la fondation Knight qui justement fait voyager sa précieuse collection d’art dans le coin au même moment. Tout s’éclaire : Adrianne veut mettre la main sur les millions que représentent la collection et compte le faire à l’aide de Randy et de l’automobile. Randy commence à comprendre qu’il est en train de participer à des opérations suspectes tandis qu’Adrianne fait savoir à Michael que le jeune homme est entre ses mains, qu’elle le fera assassiner si on tente de contrecarrer ses plans. Ce qui ne l’empêchera pas d’aller en prison à la fin de l’épisode. le « cerveau » de KITT réintègre son enveloppe naturelle, la Pontiac Trans Am noire.
Ce que je trouve vraiment savoureux dans Soul Survivor, c’est l’épilogue : Michael conseille à Randy de ne pas passer toutes ses journées devant son ordinateur, et lui offre même le remède à sa mauvaise hygiène de vie : la télévision.
A good Knight’s work
Épisode 18 de la seconde saison. Victime d’un choc sur la tête, Michael a oublié tout de qui lui est arrivé depuis qu’il a changé d’identité. Il croit toujours être Michael Long et ne comprend pas pourquoi il a un nouveau visage ni pourquoi une voiture le suit partout et l’appelle par son prénom.
La perte de mémoire du héros est une situation assez habituelle dans ce genre de série et l’épisode n’a pas grand intérêt si l’on excepte le fait que le méchant, un révolutionnaire collectiviste qui compte vendre une arme secrète à un pays du moyen-orient (déjà !), se trouve être artiste de profession, ce qui est l’occasion d’une discussion entre Michael et KITT au sujet de l’art contemporain. L’automobile est révoltée par le manque d’intérêt des œuvres :
– « This place doesn’t look like an art studio, it looks more like an industrial accident »
– « We’re not here to critique the work »
– « Whatever happened to the sensual lines of Henry Moore ? Or the clean whimsy of a Calder ? Michael I ask you : is nothing sacred ? It is grotestque and absolutely humiliating »
– « I kind of like it »2
Et lorsque Michael détruit accidentellement une sculpture en y projetant un assaillant, KITT se permet une pique humoristique : « Thank you michael. You’ve improved it immensely »3.
Cette conversation inattendue sur la qualité esthétique de travaux artistique rappelle une fois de plus 2001, l’Odyssée de l’espace, lorsque Hal parle de ses dessins avec David Bowman et le félicite de ses progrès : « I think you’ve improved a great deal ». Il est difficile de croire que les rapprochements entre K2000 et 2001 relèvent du hasard tant les clins d’œil sont nombreux. Ici, le « méchant » de l’histoire (l’artiste) se nomme Frank Poole, qui est aussi le nom de la première victime de HAL dans 2001.
Knightmares
Épisode 10 de la seconde saison. Sans grande saveur non plus, mais on y remarquera encore une citation assez évidente de 2001 : KITT est désactivé de force. Les lumières de son tableau de bord s’éteignent alors une à une pendant que sa voix ralentit.
On pense ici à la scène où David Bowman désactive Hal9000, dont les modules de mémoire s’éteignent un a un et dont la voix se met à ralentir, jusqu’à se perdre complètement.
La postérité de K2000
Les scénarios de Knight Rider sont assez télescopés et il n’est pas rare qu’un des protagonistes du récit agisse comme s’il avait connaissance d’une conversation tenue par d’autres et que, théoriquement, seuls les spectateurs et les scénaristes peuvent connaître. La psychologie des différents personnages est assez sommaire, les méchants ricanent et grimacent pour qu’on sache que ce sont du méchants, à l’exception de ceux qui commettent de mauvaises actions non par goût du vice mais parce qu’ils y sont forcés pour quelque raison : eux finiront toujours par se repentir.
L’ensemble ne vole donc pas haut et les trouvailles intéressantes sont rarissimes — la bande de lumière rouge qui se trouvent sur le capot de KITT est sans doute l’unique bonne idée visuelle de la série. Pourtant, Knight Rider a beaucoup marqué ses spectateurs et a inspiré une quantité d’œuvres comparables qui mettaient en scène des véhicules de science-fiction : les hélicoptère de Blue Thunder (1984) et Airwolf (1984), la moto de Street Hawk (1985), le camion de Highwayman (1987) et l’automobile de Viper (1994)4.
Aucun producteur de ces séries n’a retenu l’idée d’un véhicules « pensant ». Dans la foulée du succès de Knight Rider, Glenn A. Larson s’est cependant essayé une autre fois à créer un personnage à intelligence artificielle avec la série Automan (1983), inspirée par Tron, et dont nous avons déjà parlé.
La série originelle de 1982 a été suivie de plusieurs téléfilms — Knight Rider 2000 (1991), Knight Rider 2010 (1994), Knight Rider (2008) —, et de deux séries — Team Knight Rider (1997) et Knight Rider (2008). Plusieurs adaptations au cinéma ont été annoncées par le passé, sans aboutir jusqu’ici. Un film est en tout cas annoncé pour l’année 2012.
- Tom’s Guide, La voiture du futur, septembre 2009. [↩]
- Cet endroit ne ressemble pas à un atelier d’artiste, on dirait plutôt un accident industriel – nous ne sommes pas là pour critiquer le travail – qu’est-ce qui est arrivé aux lignes sensuelles d’Henry Moore ? Ou à la fantaisie de Calder ? Michael, je te le demande : est-ce que rien n’est sacré ? Je trouve ça grotesque et humilant – Moi j’aime plutôt. [↩]
- Merci, Michael, tu l’a immensément amélioré. [↩]
- De toutes ces mauvaises séries, ma préférence va à Airwolf, en français Supercopter, car ses personnages principaux ont un peu plus d’épaisseur que ceux des séries habituelles au genre et à l’époque. [↩]
65 Responses to “K2000”
By Wood on Sep 19, 2010
Le truc de la bande lumineuse rouge animée est repris des Cylons de Battlestar Galactica.
Example : http://www.youtube.com/watch?v=61ybqkaS478
By Jean-no on Sep 19, 2010
@Wood : bien vu !
By Sous la poussière on Sep 19, 2010
En matière de voiture parlante, le seul autre exemple que j’ai en tête est une série de dessins animés quasi contemporaine de K2000: Pôle Position
By Jean-no on Sep 19, 2010
@souslapoussiere : Tiens, je n’ai aucun souvenir de Pôle Position !
By jean-michel on Sep 19, 2010
Voici deux ans que tu nous avais avoué l’ambition d’écrire quelque chose sur K2000, et je me rends compte après ce long délais que tu n’as même pas évoqué la carrière musicale de ces deux protagonistes en duo.
By Jean-no on Sep 19, 2010
@Jean-Michel : je suis passé un peu à côté de la carrière musicale de David Hasselhoff à dire vrai.
By jean-michel on Sep 19, 2010
Je ne trouve pas de traces vidéo de ce dont je parlais dans le précédent commentaire. Mais le morceau était en fait un trio avec Michael Knight, une certaine Julie Antoni, et KITT « Les Kids de Kitt ». J’ai le souvenir très précis de la prestation… Reste à savoir si l’émission était présentée par M. Drucker ou P. Sébastien.
@souslapoussiere: Bien joué pour Pôle Position.
By Axonn on Sep 20, 2010
Pour les voitures parlantes, je tiens à ajouter Bumbo
Oh, mais ironiquement dans le film Transformers, Bumblebee, qui est le seul à vraiment utiliser sa forme de machine pour interagir avec les humains, est aussi le seul à avoir sa fonction « parole » en panne !
Mais dans la lignée de la coccinelle de Walt Disney, j’ai l’impression qu’on a beaucoup plus d’exemples de véhicules pensants ne parlant pas que parlant.
Dans ma jeunesse également, je me souviens aussi des Biker Mice. Comme leur nom l’indique, des souris géantes avec des motos intelligentes.
Les Power Rangers Turbo avaient deux voitures intelligentes, en fin de saison.
Les deux exemples précédents sont non parlants. Un exemple de parlant : Masked Rider, qui a une moto et une voiture, toutes les deux parlantes.
Mais aucun des exemples que je viens de citer n’a à mes yeux le niveau de symbiose entre le héros et le véhicule, et surtout de dépendance (c’est le véhicule qui fait le héros). En fait, ce qui ressemble le plus à K2000 dans mes connaissances, c’est l’armure d’Iron Man dans le dernier dessin animé (dans lequel elle est un gentil ordinateur parlant d’une voix chaleureuse, et rappelant gentiment au héros que ce n’est pas bien d’outrepasser les protocoles de sécurité).
By alexperchov on Sep 20, 2010
en parlant de la renault 11 « electronic », voilà un film industriel de la marque datant de 1983 qui présente les dernières avancées technologiques de l’époque et offre une représentation intéressante très « tron » des données informatiques… http://www.dailymotion.com/video/x89mui_renault-11-electronic_auto
By abelthorne on Sep 20, 2010
En matière de véhicule parlant, on peut citer aussi Heat Vision and Jack (1999), série parodique avec Jack Black dont seul le pilote a été tourné. Elle récupère un certain nombre de concepts qu’on retrouve dans des comics ou des séries TV, à commencer par la moto du héros qui fait beaucoup penser à KITT.
On peut voir le pilote sur hvaj.com ou YouTube.
By Bastien on Sep 20, 2010
Il y a aussi la série « Thunder in Paradise » (très mauvaise, avec Hulk Hogan, 1993) qui reprenait l’idée d’un véhicule futuriste et high-tech. Je ne me rappelle pas par contre si il était doté de la parole ou non, mais il ne me semble pas.
By Clément on Sep 20, 2010
Pas vraiment une voiture parlante certes, mais on peut citer Christine de Stephen King, adapté sur grand écran par John Carpenter.
By Jean-no on Sep 20, 2010
@Clément : Je ne l’avais pas oublié !
By kwyxz on Sep 20, 2010
Michael Knight en tombeur ringard, c’est pour le clip de « Jump in my car » dans lequel Hasselhoff revient avec humour sur les deux rôles qui l’ont rendu célèbre: celui du conducteur de KITT, et Mitch Buccanon le sauveteur poilu.
Une simple recherche sur Youtube devrait faire votre bonheur.
By Clément on Sep 20, 2010
@Jean-no
Ca m’apprendra à ne par lire les articles en entier !
By sein on Sep 21, 2010
oui, comme tu dis c’est « un bel exemple d’idéologie réactionnaire américaine ».
Oui, K2000 est une production financée par le complot militaro-financier-pétrolier américain.
Comme tous les films dont le héros se permet de juger et agir sans réflêchir 3 heures.
By Jean-no on Sep 21, 2010
@sein : précisément. Réfléchir est une perte de temps, selon certains, mais un moyen de ne pas se tromper selon d’autres. La philosophie de Michael Knight est plutôt moins raffinée que celle de Jack Bauer, c’est dire.
By sein on Sep 21, 2010
Précisément. Il faudrait interdire tous ces films ou les acteurs ne réfléchissent pas trois heures avant de prendre leur voiture.
Et même, une voiture, n’est-ce pas le symbole de la déchéance de l’intelligence? Les héros ne devraient que rouler en vélo. Le symbole même de la vraie intelligence.
Nous sommes tous des réactionnaires Américains! Et en plus on aime cela. C’est honteux.
Ah mon rêve d’homme à l’esprit épanoui et non réactionnaire, libéré de l’influence du trust militaro-financier-pétrole internationnal:James Bond en vélib!
By Jean-no on Sep 21, 2010
@Sein : j’ai écrit quelque part qu’il y avait quelque chose à interdire ? Je ne crois pas. L’image du James Bond en vélib’ est bonne, tu vois que tu peux avoir des idées !
By pierre on Sep 21, 2010
C’est vrai que tu n’interdit jamais. C’est pas ton genre. Tu dit seulement » idéologie réactionnaire » et tu « encourages » les autres faire le sale boulot.
« James Bond en vélib » c’est une idée facile. A la portée de tout le monde. Il suffit d’être un veau du politiquement correct. Et être convaincu que c’est cela l’intelligence.
By Jean-no on Sep 21, 2010
@Pierre : qui est-ce que j’encourage à faire un boulot quelconque ? Je considère les fictions comme l’expression de la culture dont elles émanent, de l’inconscient ou du conscient de ceux qui les produisent,… où est-ce que j’ai appelé à la censure ? Je ne fais pas partie des gens qui pensent qu’on peut ou qu’on doit lutter contre ce genre de fait. Mais je ne veux pas tellement discuter de ça avec toi, tu te remets à tourner en boucle… Je ne sais pas exactement ce que je représente pour toi, mais je n’ai aucune envie d’endosser un quelconque rôle, ne serait-ce que parce que tu n’es pas un adversaire très gratifiant.
Sur James Bond en vélib’ : tu as raison, c’est un peu nul, j’essayais maladroitement d’être positif, pure flatterie sans but…
By pierre on Sep 21, 2010
Désolé pour les fautes, je pensais à autre chose.
By sein on Sep 22, 2010
oh! Quand tu écris que K2OOO c’est « un bel exemple d’idéologie réactionnaire américaine » tu ne tournes pas en boucle!
Le genre de phrase pour laver le cerveau des esprits disponibles qui date de la guerre froide!
Elle est ressortie pour tous les films d’action américains, depuis des générations.
Qu’est-ce qui ne serait pas un film d’action « idéologie réactionnaire américaine » pour toi?
Un film d’action dont le héros serait un panda qui nous parlerait de ses problèmes de libido avant de monter sur son vélo avec son sac à BD.
By Jean-no on Sep 22, 2010
@sein : le héros « Glenn A Larson » est très reaganien, c’est à dire persuadé qu’il a raison non parce qu’il réfléchit à la situation mais parce qu’il agit et qu’il est persuadé de ne pas pouvoir avoir tort, quoiqu’il fasse. Ce genre de héros un peu con (et un peu passé de mode d’ailleurs) n’est pas typique des fictions populaires américaines : les héros de John Ford, référence absolue du western, sont nettement plus cérébraux et sont généralement loin d’avoir la « gagne » – comme les héros de Frank Capra n’ont pas la « gagne » : ils ont raison, ils font des choses bien, mais leur récompense n’est jamais une grosse bagnole et une piscine, ils sont récompenser humainement (le soutien des amis et/ou le baiser final), ou même spirituellement, par la conscience d’avoir fait ce qu’il fallait, à l’exception de toute autre récompense. Bien que des héros façon « Michael Knight » soient inspirés du western, on est à mille lieues de films tels que Stagecoach, The river of no return, Rio Bravo, The Man Who Shot Liberty Valance ou High Noon. L’idée dominante est que la médiocrité intellectuelle du héros puisse être une qualité récompensée dans l’action est une idée récente dans la civilisation américaine (mais qu’on peut rapprocher facilement du cinéma fasciste italien des années 1920), qui date à mon avis du début des années 1980 ou peut-être de la décennie précédente. Dans ce cadre là, on remarque très souvent l’emploi d’un faire-valoir « vieux continent » qui est indécis, se retient d’agir, et parle bizarrement : Higgins dans Magnum (héros moins bête que Michael Knight cependant), par exemple.
Voilà, c’est ma vision subjective de l’évolution du prototype du héros dans la fiction américaine.
By sein on Sep 22, 2010
Si tu penses que les « critiques d’art » n’ont pas une mémoire sélective, tu fais erreur.
Si tu penses que « l’idéologie réactionnaire américaine » ne peut pas être spirituelle, tu fais une erreur.
Si tu penses que « la spiritualité » française n’a pas été et n’est pas réactionnaire, tu fais erreur.
Si tu penses que l’idéologie réactionnaire est un monopole Américain. C’est une erreur ou de la mauvaise foi.
Placer ce genre de phrase dans la présentation de film, ou feuilleton est déplacé ou volontaire.
By Jean-no on Sep 22, 2010
Je ne vois pas pourquoi je dirais que les critiques d’art n’ont pas une mémoire sélective (et le principe même de la mémoire est d’être sélective). Sur le mot « spirituel », que j’ai employé un peu vite, il faudrait s’entendre, je ne parle pas de religion bien sûr mais d’une opposition au matérialisme. Il existe des fictions où le héros n’a comme satisfaction que de savoir qu’il a fait quelque chose de bien, d’autres où il obtient (en s’en défendant souvent) une gratification matérielle (filles, voiture, argent). Dans la fiction américaine il y a un glissement net, autant dans les épopées héroïques que dans la comédie romantique (comparer It happened one night ou l’immoral His girl friday à Pretty Woman par ex). « Réussir » semble de plus en plus souvent synonyme de « réussir à consommer », ce que je trouve triste pour ma part, mais tes précédentes prises de position politiques me laissent penser que tu ne peux même pas vraiment comprendre le problème, tu es trop angoissé par la frustration pour accepter une autre voie (en tout cas c’est ce que renvoie ton discours). La réaction n’est pas un monopole américain, le mot a d’ailleurs été inventé en France.
Pour ce qui est de ta dernière réflexion, ma foi, tu me permettra de ne pas en tenir compte, d’autant que je ne la comprends pas très bien.
By sein on Sep 22, 2010
Mémoire sélective: j’entendais par là que les « critiques d’arts » auraient plus tendance à retenir les films qui correspondent à leur grille. Et oublier ceux dans lesquels ils ne trouvent pas une raison de se valoriser eux-mêmes. D’ou « l’oubli » de films « basics » d’il y a une ou deux générations. Ils reviendront plus tard!
Merci pour le cours sur le sens de « spiritualité ». Mais,Je pense, même pouvoir faire une différence entre spiritualité et collectionnite.
Maître panda, tu pourrais me préciser les problème que je ne peux pas comprendre à cause de mes angoisses?
nb: Et toi comprends-tu le problème présenté par S Huntington?
By Jean-no on Sep 22, 2010
@sein : on retient ce qui correspond à sa grille… bien sûr. Mais on peut aussi faire l’effort de se documenter. Personnellement tout m’intéresse parce que j’essaie de chercher du sens partout. Mais ce qui m’intéresse parfois le plus, c’est ce qui a une importance en termes d’audience, car c’est souvent la fabrique et l’expression de l’inconscient collectif (ou de quelque chose qu’on peut appeler comme ça).
Je pense que tu ne peux pas comprendre le problème que constitue la société de la consommation car tu as souvent fait valoir que tu y voyais quelque chose de précieux, de sérieux, de réel,… enfin tu me semble du genre à dire (mais contredis moi si je me trompe) qu’il faut ramper devant l’Oréal par peur que cette boite quitte la France avec ses emplois (comme l’a défendu un économiste récemment). Enfin tu es quand même très sarkozyste, quoi. Ce n’est pas un crime, vous êtes d’ailleurs en majorité (au dernier pointage en tout cas).
Huntington du « choc des civilisations » ? Je n’ai pas lu, je ne crois pas au concept, je pense que, depuis que des explorateurs ont visité les derniers points aveugles de la planète pendant les années 1960 (Papouasie, Amazonie) le monde est un seul et unique monde et aucun pays n’agit autrement qu’en fonction des autres… Il n’y a qu’une civilisation, avec des particularismes régionaux et des gens qu’on tente de convaincre qu’ils ont une raison de taper sur d’autres.
By sein on Sep 22, 2010
Tu écris vouloir chercher du sens. Mais tu ne penses pas utile d’envisager le sens Huntington. Mais cela ne t’empêche pas d’avoir une « opinion négative » sur K2000. Qui pourrait être vu comme un levier d’une politique culturelle.
Oui, si l’Oréal délocalise je n’en tirerais aucune fierté sur le fonctionnement de notre culture.
Mais surtout je pense que nous n’avons pas les moyens de nous passer de ces « ambassadeurs ». J’ai tendance à croire que les attachés culturels français sont d’une importance nulle.( Sans parler de ces petits Frenchies qui se prennent au sérieux pour avoir meublé une campagne de pub à l’étranger)
Quand à ta planéte idéale ou les humains n’aspirent qu’à vivre en paix. Mais sont poussés à la violence pas des méchants!!!Je suppose que tu vas encore parler du complot international militaro-financier-pétrole!
Tu devrais essayer de faire mieux.
Quant à Sarkosy, je ne lui donne pas plus de place que Ségoléne. je suis assez grand pour ne pas avoir un « maître à penser ».
ps: Je suppose que pour F Martel aussi tu as décidé que ce n’était pas utile de le lire.
By Jean-no on Sep 22, 2010
On ne peut pas tout lire, alors on fait le tri en fonction de ses préjugés. J’ignore ce que vaut la littérature de M. Huntington, mais ceux qui s’en réclament ne m’aident pas spécialement à comprendre le monde. Je n’ai pas une opinion négative sur K2000, j’y vois de bonnes choses et de moins bonnes, je remarque juste que ce feuilleton a marqué beaucoup de gens et je m’efforce de le visionner avec un autre œil que celui que j’avais à quinze ans. So what ?
Sur les attachés culturels français, j’ai peur que leur action, bonne ou pas, ne concerne que peu de monde.
Je ne pense pas que les humains n’aspirent qu’à vivre en paix, c’est vrai mais ils ont aussi une propension contradictoire qui les pousse vers des activités moins positives, qu’ils soient aidés par une propagande ou pas. Mais la théorie du « choc des civilisations » relève à mon sens de la propagande et surtout d’un manque de compréhension de la séquence des effets et des causes. Si en 1914 l’Allemagne et la France ont été absolument d’accord pour s’entre-tuer, ce n’est pas parce qu’il y aurait une âme allemande et une âme française totalement contraires en tout, c’est d’abord parce qu’on a créé des frontières et décrété que d’ici à ici ça devrait s’appeler France et d’ici à ici, Allemagne. C’est un tout petit exemple, mais dans la théorie du « choc des civilisations » il y a une croyance imbécile (et performative) dans l’essence de civilisations. Or la réalité est complexe et n’est constituée que de cas particuliers et immanents. Je pense que être réactionnaire, c’est justement croire (avoir besoin de croire) que certaines choses sont permanentes. Quand Sarkozy parle de Lascaux en disant que « le brave Néanderthalien savait bien qu’il faisait bon vivre en France » (ou quelque chose du genre), il trahit sa croyance dans le fait que la France existât il y a quinze mille ans, et que sa météo était la même qu’aujourd’hui (alors qu’on était encore dans l’ère glaciaire)… Sans parler du fait que les Néandethaliens n’existaient plus. Mon observation personnelle, c’est que le monde change très rapidement, et qu’un saoudien de 2010 est plutôt plus différent d’un saoudien de 1910 que d’un américain de 2010. En revanche, politiquement, certains ont un vrai intérêt à faire croire aux gens que les frontières dans lesquelles on les enferme sont « naturelles » et que le voisin est fondamentalement différent.
Frédéric Martel, enfin : j’attends l’édition de poche, mais la circulation des idées et de la culture m’intéresse trop pour que je puisse vraiment éviter de le lire, même si les interviews lues ou entendues ne m’ont pas donné envie.
By sein on Sep 22, 2010
J’imagine que tu dois avoir des Chinois dans certaines de tes classes.
Tu mets la frontière à combien d’étudiants Chinois dans tes classes? 100% ou moins? Ou est-ce que tu ne veux pas faire cela, mais espères que quelqu’un le fera à ta place?
By Jean-no on Sep 22, 2010
C’est un problème très intéressant et que je connais bien puisque mon école au Havre a déjà accueilli un pourcentage très important d’étudiants chinois. Et cela posait problème car au delà d’un seuil difficile à définir, les étudiants chinois (et ce serait pareil avec une quelconque autre nationalité) se mettent à se regrouper, parlent en chinois la plupart du temps, organisent leurs fêtes, leurs évènements, et vivent très à part des autres étudiants, ce qui du point de vue d’une école est un problème. Puisqu’ils n’apprennent à ce moment plus le français, la communication avec les enseignants devient difficile et, au lieu de s’apporter des choses mutuellement, un rapport de stress s’instaure, les étudiants comprennent mal les remarques qu’on leur fait, les sujets qu’on leur donne et les notes qu’ils obtiennent… Une année où plus d’un étudiant sur deux étaient chinois, tous (les chinois) ont été recalés à un diplôme (dont le jury est extérieur à l’école), ce qui a été un traumatisme pour eux, d’autant que beaucoup sont déjà des bons dans leur domaine, avec un cursus complet en Chine, on a même eu un architecte diplômé ou une docteur en histoire de l’art. Voyant cette situation, il a été décidé par (à peu près) tous les enseignants de limiter un peu l’accès aux étudiants qui parlent chinois et pas encore bien français (un test de français organisé dans chaque pays est censé éviter ce second tri, mais il semble qu’il ne soit correctement fait partout). Un vrai problème est donc constaté non pas lorsque les étudiants sont étrangers ou d’une origine x, mais lorsqu’ils sont en trop grand nombre pour parvenir à s’ouvrir aux autres et à apprendre le français. Personne ne juge : pour un shanghaïais, se retrouver seul perdu au Havre doit être assez difficile et la tentation de ne fréquenter que des compatriotes est inévitable. Ou presque : j’ai eu un étudiant qui refusait de fréquenter les autres chinois pour cette raison, parce qu’il voulait progresser en français et s’immerger culturellement, ce qui a très bien fonctionné.
La moralité de tout ça est à mon avis que l’important, c’est la communication. Quand on parvient à communiquer, on peut échanger des choses, se transmettre des savoir-faire, ce qui fonctionne à double sens (on dit souvent que dans l’enseignement, c’est le prof qui apprend le plus…), il faut donc assurer les conditions de la communication. L’idéal aurait été de pouvoir dispenser des cours de français spécifiquement orientés vers les chinois. Instaurer une sélection à l’accueil n’est pas très satisfaisant, c’est la solution qui a été retenue pour l’instant. On ne peut pas parler de quotas (du tout) mais d’une petite vigilance vis à vis des postulants qui brandissent un diplôme qui prétend qu’ils s’expriment dans un français parfait quand, manifestement, ce n’est pas le cas. Voilà, tu sais tout.
Tiens, à propos de pandas, de choc des civilisations et de société de consommation : Never say no to panda.
By sein on Sep 22, 2010
Tu as donc créé une frontière pour ne pas perdre « ton âme ». Comme tout le monde.
Et encore les Chinois ne sont pas venus te voir en groupe pour t’expliquer comment tu devrais faire ton cours.Dans un rapport de force.
Et encore tu ne peux pas imaginer que tes jury extérieurs ont agit (plus ou moins) par « ethnocentrisme ».
La solution c’est la communication? Alors pourquoi ne pas l’avoir appliquée avec un taux plus élevé de Chinois?
La communication et l’angélisme ont leur limites.
Alors il faut passer à autre chose: les frontières et K2000!
By Jean-no on Sep 22, 2010
@sein : je ne fais pas partie des gens qui craignent de perdre leur âme ou d’être contaminés par les autres. C’est une angoisse que je ne comprends même pas, il faut être sacrément peu sûr de soi pour ça, et pour croire qu’on a une âme collective (« identité nationale » et autres conneries).
Le problème était purement technique : une certaine proportion d’étudiants parlant tous la même langue que je ne parle pas a abouti a une pédagogie difficile. C’est tout. J’aurais aussi pu apprendre le Shanghaïais mais ça pose d’autres problèmes.
Je ne peux pas préjuger des motivations profondes du jury extérieur. Sa motivation officielle a été une difficulté à communiquer avec les étudiants, alors que les textes ne permettent de délivrer le diplôme en question qu’à des étudiants capables d’expliquer leur travail.
La communication est un terme que tu comprends extrêmement mal, tu en fais une question affective alors que pour moi c’est un mot technique. Deux personnes qui ne parlent pas la même langue et n’ont pas de langue commune ont un problème de communication, rien de mystique là-dedans mais dans certaines situations, c’est difficile de résoudre le problème.
Si tu crois que les frontières servent à protéger les cultures, tu te trompes évidemment, elles servent à maîtriser la circulation des biens et des personnes, que le prétexte de leur tracé soit géologique, culturel ou politique. Je rigole bien avec les civilisations. Quand quelqu’un croit à l’existence d’un « occident » par exemple, je trouve ça comique : entre la Norvège et l’Italie, par exemple, tu as sans doute plus de différences (positives et négatives de chaque côté) qu’entre les États-Unis et Taïwan, ou qu’entre la Croatie et le Liban. Et ce n’est pas qu’une question de pays, c’est aussi une question de conditions sociales ou d’habitat : trois grands chirurgiens dont un est de Boston, l’autre de Sao Paulo et le dernier du Caire auront plus de choses à se raconter qu’un paysan du Minnesota, un indien d’Amazonie et un vendeur ambulant cairote. Enfin a priori (mais dans la pratique, puisque chaque humain est unique, tout est possible). Je crois plus à l’existence d’un esprit « village », d’un esprit « centre urbain », etc., que d’un esprit « occidental » ou « asiatique » ou que sais-je.
By sein on Sep 22, 2010
J’ai écris « âme » avec « … ». Je n’ai pas pris un exemple de frontières matérielles. Mais dans ta classe, avec toi.
Oui vous avez eu un problème de communication!
D’expression orale?
De rapport maître étudiants?
Au niveau de la différence d’attente graphique entre vous et eux?
Au niveau de la perception du diplôme?
Au niveau de la différence du sens de « création »?
Au niveau du raisonnement?
Au niveau des références?
Oui, tu peux dire que ce n’est que technique. Mais quand tu veux globaliser par un mot cette accumulation de différences de techniques, tu utilises quel mot?
Toujours est-il que vous avez créé une barrière. Pour vous protéger.Vous pouvez dire que c’est juste pour des raisons techniques. De nombreuses frontières sont créées pour de simple raisons techniques.
PS. As-tu une expérience de travail en Chine?
By Jean-no on Sep 22, 2010
@sein : un problème de communication orale et c’est tout. Sur les attentes, les étudiants chinois ont généralement l’habitude de se montrer assez dociles, si on leur demande une chose, ils la font, mais à condition d’avoir compris ce qu’on leur demandait. Souvent, s’ils ne comprennent pas ce qu’on leur demande, ils observent le travail des autres et essaient de comprendre le sujet en fonction du rendu. Mais ça ne fonctionne pas bien dans une classe dont la plupart des étudiants sont dans le même cas qu’eux.
Souvent aussi, ils ont tendance à voir les profs comme des employeurs, des commanditaires, tandis que la plupart ici (en tout cas moi) s’intéresse plus au processus de travail et aux connaissances acquises qu’au résultat. C’est une différence culturelle forte, mais qui ne pèse pas dans ces questions, car l’enseignement en école d’art est fortement individualisé, chacun (profs et élèves) vient avec sa culture, ses tares, ses richesses, et on fait avec.
On ne peut pas dire qu’une barrière a été créée, il y a un seuil à partir duquel les étudiants dont le français n’est pas la langue maternelle compliquent trop l’enseignement pour que ce dernier soit viable.
Je ne suis jamais allé en Chine, non, ni pour travailler ni pour rien d’autre. Cela finira par arriver ceci dit. En revanche j’ai déjà travaillé à distance avec des chinois.
By sein on Sep 22, 2010
Les exemples de différences, « techniques », que j’ai listés existent.
Oui, il existe « un seuil » à partir duquel le groupe ne fonctionne plus assez bien. Quand il est perturbé par ceux qui ne « communiquent pas assez bien ». Quand ce n’est plus viable.
Que penses tu de ceux qui déterminent le niveau de ce seuil au dela duquel ce n’est plus viable? Et qui le mette en oeuvre?
Le mot seuil n’a-t-il pas été, déjà, utilisé au siécle dernier?
By Jean-no on Sep 22, 2010
@Sein : la communication verbale est un processus qui engage plusieurs personnes, il n’y a pas « ceux qui ne communiquent pas bien » et « ceux qui communiquent bien », il y a juste un certain nombre de gens qui ne parlent pas les mêmes langues et un seuil à partir duquel ce problème n’arrive pas à s’arranger. Je pense que les gens qui disent « le problème se situe à x % » sont des escrocs car le nombre de paramètres qui entrent en ligne de compte est très important et qu’il s’agit ici de personnes dont chacune est différente.
Le mot « seuil » a été utilisé à bien des époques et dans bien des contextes. Je l’emploie ici comme un terme mathématique ou en tout cas descriptif : à un certain moment, qu’il est difficile de définir par avance, une condition du bon fonctionnement de la pédagogie est remise en cause.
By pierre on Sep 22, 2010
Tu as pourtant écrit que « le problème apparaît lorsqu’ils sont un trop grand nombre » il s’agit bien d’un nombre, n’est-ce pas? Mais personne le veut le choisir, ce nombre.
Tu as aussi parlé de « une sélection a été choisie à l’accueil » pour le la capacité à parler en Français.
Tu parles aussi de « seuil ».
Tu as aussi écrit » aucun n’a eu son diplôme.
Tous les concepts sont là. Mais il n’y a personne pour en accepter les mots qui les désignent.
Tu ne penses pas qu’il faudrait accepter d’appeler un chat un chat. Ces mots vous angoissent-ils tant?
By Jean-no on Sep 22, 2010
@pierre : je maintiens que décréter ce « nombre » n’a aucun sens, car tout est question d’équilibre et de personnes. Alors on fait ce qu’on peut. Mais celui qui dirait « à partir de tant d’étudiants ceci ou cela, la classe est déséquilibrée » serait un escroc.
Quand je dis « aucun n’a eu son diplôme », c’est vrai, ils ont tous redoublé… Puis ils ont tous eu leur diplôme. Comme quoi les choses peuvent s’arranger. Garde tes chats morts pour toi s’il te plait !
By pierre on Sep 22, 2010
Vous faites tout pour garder le « bon fonctionnement » de votre groupe culturel. En limitant le nombre de ceux qui pourraient nuire à sa viabilité, à son harmonie.
Sans décider de quotas, de limites, de frontière…Mais le résultat est là.
Quand des statistiques seront faites sur la durée de votre politique, ces résultats chiffrés apparaîtront.
Il n’y a que l’emballage qui change.
Bonne nuit.
By Jean-no on Sep 22, 2010
@Pierre : chaque année est très différente des autres en termes de recrutement alors ça sera difficile de mettre tout ça en chiffres signifiants. Mais si ça te fait plaisir de supposer le contraire, fais-toi plaisir ! Un réalisateur est venu tourner à l’école un film sur le sujet des étudiants chinois et de leur vie au Havre, mais je ne l’ai pas encore vu.
By pierre on Sep 23, 2010
Une quetion.
Est-ce la première fois que tu expérimentes ce début de nécessité d’intégrer dans ton univers un groupe culturel très différent, en quantité, et structuré?
By Jean-no on Sep 23, 2010
L’affaire date d’il y a cinq ans en fait. Ça a été la première fois (et la dernière) que 70% d’une promotion était constituée de gens originaires non seulement d’un même pays mais d’une même ville, et parlant tous la même langue (tous les chinois ne parlent pas la même langue mais là, tous parlaient le shanghaiais, qui est un dialecte du Wu).
Mais il ne s’agit pas « d’intégrer dans mon univers », juste d’accueillir à mes cours. Dans le corps enseignant, il y en a pour qui ça a été plus ou moins un souci, certains n’en dormaient plus, d’autres s’y sont au contraire très bien fait. Pour ma part, j’ai trouvé que ça posait un problème d’efficacité des cours. Cela a posé un autre problème, trois ans plus tard, lorsque tous ces étudiants ont été redoublants : avec le système des crédits, ils étaient dispensés d’aller en cours, ce qui fait que leurs collègues non-redoublants ne les connaissaient même pas. Tout ça est une question de circonstances.
By sein on Sep 23, 2010
Si tu es en recherche « d’efficacité » quelle soit à but spirituel, matériel, humaniste, tu t’engages dans une nécessité de choix et de moyens.
Ceux qui critiquent les choix et les moyens mais refusent de prendre en compte des notions « d’efficacité » ( quelque soit le mot utilisé) sont des « fake ». ( Des escocs comme tu dis)
Pour certains le niveau d’efficacité se situe à 70%. Pour d’autres à 12%.
Cela dépend du niveau des objectifs (matériel, spirituel,humaniste) et du niveau d’exigence en « efficacité ».
By Jean-no on Sep 23, 2010
@sein : alors là tu parles du fossé qui sépare souvent les idéaux de la réalité pratique. Ce n’est pas une question sans importance et, comme tout le monde, je suis constamment amené à confronter (ou à tenter d’accorder) idéalisme et pragmatisme. En revanche je considère d’expérience (pratique) que ce que l’on veut chiffrer par avance est justement la porte de l’enfer, parce que c’est arbitraire. Les chiffres se constatent après, ils ne se décrètent pas avant. Justement, donner les chiffres par avance est souvent un moyen de rendre l’action dogmatique : ça me semble assez débile d’utiliser le dogmatisme et les préjugés comme moyen de gestion pragmatique des situations.
By r on Sep 23, 2010
dans la série voiture qui parle, tu as le film cars, même si c’est un peu différent. Par contre je suis troublé par la ressemblance entre les affiches
http://pixarroom.free.fr/PIXAR%20PICS/Xmas/cars-teaser-onesheet.jpeg
même code couleur entre autres
By Jean-no on Sep 23, 2010
@r : excellent film, soit dit en passant. J’ai traîné des pieds pour regarder Cars, je me disais que c’était vraiment la fin de Pixar, et pas du tout. Là, il y a une référence assez évidente au cartoon 30’s avec ses nombreux véhicules parlants.
By sein on Sep 23, 2010
C’est ta première et dernière expérience d’avoir à arbitrer des choix culturel quantitatifs. Heureux homme.
Oui, la methode « artisanale » est plus humaine en apparence. Votre équipe de professeurs, à sensibilités différentes, peut se réunir chaque année et longuement discuter sur la liste des étudiants chinois qui seront acceptés, suite à une évaluation personnelle de chacun, par un jury.
Pour une seule classe, quand on est très disponible, pourquoi pas.
Mais si tu es un des consulats de France en Chine. Avec des millions de Chinois qui demandent des cartes de séjour.
Il y a un homme qui devra dire: Tous ceux qui ont moins de » chiffre » à l’examen (examen à la con) de Français, devront être refusés. Même nécessité pour limiter le nombre de Chinois dans vos universités: » des quotas ». (Oui, quotas à la con)
Les artisans de la culture n’ont pas le monopole de l’humanisme et de la spiritualité. Ils ont seulement choisi de ne pas se mettre dans de telle situation de décision.
By Jean-no on Sep 23, 2010
@sein : je comprends ta théorie sur la question et je refuse ta notion de « choix culturel quantitatif », les choses ne se posent pas du tout comme ça. Je suis bien d’accord sur le fait que de nombreuses situations ne peuvent se régler qu’avec des règles précises (qui ont la qualité première de permettre une certaine équité, si elles sont bien définies et bien appliquées), mais chaque fois qu’on se trouve à une échelle permettant de réfléchir les choses au cas par cas, il serait absurde de ne pas en profiter. En quinze ans d’enseignement, j’ai surtout remarqué que les choses sont complexes, que les filières et les raisons qui faisaient venir des étudiants chinois en France n’étaient pas les mêmes il y a x années qu’aujourd’hui – ne serait-ce que parce que la Chine change énormément.
L’examen de français est très mal fait depuis qu’il est organisé par les pays d’origine. Dans certains pays des étudiants quasi-bilingues ont un B tandis que dans d’autres, il suffit de connaître quelques phrases par cœur ou même de glisser un billet à l’examinateur pour avoir un A.
By sein on Sep 23, 2010
Remarque:
Je ne suis pas seulement dans la théorie culturelle.
Oui, quand on peut faire de l’artisanat culturel. Pourquoi pas. Mais ne pas prétendre que les règles de l’artisanat sont les seules à être noblee. Et les plus humanistes et les meilleures pour le bien du plus grand nombre.
Pendant la dernière guerre, Holliwood a produit beaucoup de films « basics »pour de raison d’efficacité de Combat. C’est plus simple à comprendre. Mais le raisonnement reste le même « entre deux guerres ». ( je ne suis pas angoissé, juste technique).
Dans les règles d’efficacité ont choisi la moins mauvaise des solutions, en espérant que c’est mieux pour le grand nombre.
By Jean-no on Sep 23, 2010
@sein : bien, mais dans la pratique (restons pragmatiques), la quête d’efficacité est souvent l’excuse de l’injustice ou même, ironiquement, de l’inefficacité et de l’incompétence. Admettre que le monde est complexe n’est pas une perte de temps.
By sein on Sep 23, 2010
La quête de l’efficacité est TOUJOURS l’excuse de l’injustice. Et inversement.
Ceux qui sont en pouvoir d’efficacité savent mieux que les artisans les faiblesses des solutions efficaces. C’est leur spécialité. Leur métier. Ils savent de quoi ils parlent.
Pourquoi penser que les artisans du culturel ont plus d’humaniste, plus de spirituel et sont plus informés que ceux qui pratiquent l’efficacité.
? N’est-ce pas preuve d’un manque de spiritualité?
Si un de tes étudiants suit tes convictions: la no-frontière entre les hommes, comment lui expliques-tu qu’il n’y a « que » des gaulois dans ton université. Ne faudrait-il pas qu’il y ait plus de profs chinois, italiens, allemands et américains ( avec même statut).
Le monde est complexe chez vous aussi, mais il n’y pas de profs chinois?
By Jean-no on Sep 23, 2010
@sein : ceux qui sont au pouvoir ne sont pas au pouvoir parce qu’ils sont compétents mais parce qu’ils savent et veulent atteindre le pouvoir. En prêtant à l’autorité établie un droit naturel, tu correspond exactement à la définition du mot « réactionnaire » figure-toi.
Je ne suis pas dogmatique, je suis logique, de bonne foi et capable d’appréhender une réalité complexe, c’est tout. Ce ne sont pas des défauts.
Dans mon université il n’y a aucun Gaulois, les Gaulois ont disparu vers la fin de l’Empire romain occidental. Comme enseignants et comme étudiants, il n’y a pas que des français disposant d’une carte d’identité française (ni européenne), loin de là. Encore une fois tu tapes un peu à côté.
By sein on Sep 23, 2010
Tous ceux qui ont un pouvoir sont des réactionnaires donc ( comme moi)? C’est les anarchistes révolutionnaires de Sud qui vont être contents.Enfin les anarchistes révolutionnaire de la base. ( Comme toi?)
« Gaulois » est entré dans le vocabulaire courant moderne! Je ne sais pas pour le Havre.
ll y a combien de profs, dans ton université du Havre, Chinois ou devant avoir une carte de séjour? Juste pour voir à quel point je tape à côté.
By Jean-no on Sep 23, 2010
@sein : ce ne sont pas les détenteurs de pouvoirs qui sont réactionnaires, ce sont ceux qui pensent que tout pouvoir est forcément légitime et que plus le pouvoir est important et plus il est légitime (tu as écrit ça précisément). L’anarchie, selon Chomsky, consiste précisément à questionner la légitimité de tout pouvoir : je pense que je me situe dans cette ligne.
Au Havre, je ne suis pas prof en université mais en école d’art. À Saint-Denis, je donne cours à l’université. Au Havre il n’y a pas beaucoup d’enseignants, et je pense qu’il n’y en a actuellement qu’un (une, en fait) qui n’est pas française, mais je n’en sais rien, je ne lui demande pas sa carte d’identité. On a aussi un prof qui s’est fait dire « retourne dans ton pays ! » par un abruti dans la rue récemment, mais qui est tout ce qu’il y a de français.
À Saint-Denis, je crois qu’il y a 180 enseignants. J’en connais un chinois de Chine pop, un grec, un roumain, un italien, plusieurs sud-américains, des palestiniens, des maghrébins, des japonais,… Je serais incapable de faire des statistiques sur le sujet, mais l’enseignement supérieur est plutôt ouvert, les personnes seules comptent (leur parcours, leurs publications, leur œuvre…), il serait absurde de réfléchir en termes de quantités. Ceci étant dit, certains postes universitaires sont spécifiquement ouverts aux étrangers, et d’autres sont sans doute impossibles pour les personnes qui ne sont pas ressortissantes de l’Union européenne, ceux qui ressortent du droit de la fonction publique (mais tous les enseignants ne sont pas fonctionnaires loin de là, ce n’est pas mon cas par ex).
By sein on Sep 23, 2010
Je ne serais donc pas réactionnaire! C’est une bonne nouvelle. Cela m’aurait empêcher de dormir que telle ou telle personne me traite de réactionnaire! Non seulement je questionne la légitimité de pouvoirs mais je la conteste.
J’ai été « prof » en asie. Brutalement les « profs » étrangers n’ont plus été acceptés.
Je ne dois avoir honte d’avoir regardé K2000 il y a longtemps. J’en suis heureux. Il m’arrive même d’aller au cinéma pour me changer les idées. En fait ce n’est que pour cela que je vais au cinéma.
Pourrais-tu être un anarchiste efficace?
Bon we.
By Jean-no on Sep 23, 2010
@sein : le Week-end, dès le jeudi ? Tu travailles dans un ministère ou quelque chose comme ça ?
Blague à part, ce qu’on regarde ou pas n’est pas et ne doit jamais être une question de « honte » : on regarde ce qu’on veut ! La honte, à mon avis, ça ne peut être que le refus de d’être curieux, parce que c’est du gâchis : on a un cerveau, un accès à des millions de choses, c’est quand même dommage de se cantonner à un pan ultra restreint de culture.
By Daviplane on Sep 26, 2010
Sur le sujet de la voiture parlante, les R11 et consorts se sont bien fait connaître sous nos latitudes avec une technologie ostensiblement numérique. Cependant, Nissan faisait déjà parler sa Maxima millésime 81 par un biais délicieusement analogique, un dispositif qui stockait six messages d’alerte gravés les sillons parallèles d’un petit disque, à la manière d’un phonographe (ou de certains jouets… « Ohoooo, j’ai un serpent dans ma botte ! »). Ce qui met par certains côtés fiction et réalité au coude-à-coude sur le plan restreint de la « parole ».
Parmi les retombées cinématographiques de K2000, ou du moins les filiations lointaines, il me revient aussi le film improbable de P.-W. Glenn, « Terminus », qui met notamment en scène un camion/ordinateur omniscient doté d’une bouche animatronique et des troubles de la personnalité. Oh, et aussi Johnny Hallyday. Si la vision du film m’avait laissé assez froid à l’époque, je dois dire qu’aujourd’hui, j’ai un peu honte, oui !
J’ai par ailleurs un souvenir assez amusé de « Maman Bagnole » (Télé Luxembourg ne lésinait pas sur les doublages québécois, à l’époque, merci à eux), mais j’étais alors encore plus minot, et serais certainement encore plus embarassé d’en revoir un épisode maintenant….
By Jean-no on Sep 26, 2010
@Daviplane : j’avais oublié l’existence d’un ersatz de Mad Max avec Johnny ! Bon sang, je dois voir ce film.
By pierre on Sep 26, 2010
Moi, travailler dans un ministère? A chaque fois que j’y suis allé, c’était pour prendre une posture. Un simple jeu de rôle!
J’ai écrit que je contestais le pouvoir! Pas que le questionnais! Pour questionner le pouvoir , il faut d’abord lui être inféodé!
J’ai lu un ami à toi. Un certain Birgé. Un homme qui écrit que le 11 septembre, c’est un mensonge du pouvoir américain!
Il vient d’être éditer dans un site « révolutionnaire » et il ne se tient plus. Il est dans la posture » retenez-moi ou je fais un malheur, à moi tout seul je fais la révolution »
Alors que toute sa vie il a vécu dans la servitude du pouvoir. Il a la charge du bien être musicale de la noblesse d’état. Il est un petit pilier de la pensée petite bougeoise.
Je suis convaincu qu’il aurait un discours condescendant pour K2000. Et pourtant tous ses choix, dans son mode de vie, son basics. Ses choix dans son mode de vie sont toujours basics et conservateurs.
A chaque fois qu’il est dans l’obligation de faire un choix totalement personnel, sans aide convenue, ses choix manquent totalement d’originalité. C’est un réactionnaire. Un petit réactionnaire.
Et pourtant je pense qu’il se prend pour un révolutionnaire. Un anarchiste!
Nous avons vraiment beaucoup de chance en France d’avoir autant de révolutionnaires anarchistes à la recherche de la pureté spirituelle et politique.
L’anarchiste fonctionnaire de la poste.
La révolutionnaire troskyte qui a passé toute sa vie à la société générale.
Et tous ces « profs » fonctionnaires, mais anarchistes, qui fabriquent à la chaine, des les petits soldats bien pensants de la « république ».
Avec ce genre « d’anarchistes » nous n’avons pas besoin de réactionnaires. K2000 aura toujours un bon et nombreux public
By Jean-no on Sep 26, 2010
Tu es inféodé à de nombreux pouvoirs sans le vouloir : le système monétaire, bancaire, étatique, fiscal, municipal,… Aucun ne t’a jamais demandé si tu voulais de lui mais tu les subis (ou tu en jouis, ou les deux) nécessairement. Je pense que personne ne peut vivre « hors système » sauf à être ermite sur une île non-répertoriée du pacifique… Il suffit de lire ce que tu dis des ministères : tu peux les contester, mais tu transiges, comme tout le monde.
Jean-Jacques (dont tu as tellement pourri les commentaires qu’il a fini par refuser d’en publier sans modération) croit tout à fait que le 11 septembre est plus louche qu’on ne le dit, qu’il y a une version officielle et une autre, qu’il y a beaucoup de mensonges dans cette affaire, il l’a suffisamment dit. Je pense la même chose à vrai dire ! Cependant, je ne vois sans doute pas les choses de la même manière, je ne pense en tout cas pas que les néo-conservateurs aient besoin d’être directement impliqués dans le terrorisme islamique pour en avoir profité comme ils l’ont fait, je me suis toujours dit que la réponse à la question « à qui profite le crime ? » était « à celui qui sait en profiter », qui n’est pas obligatoirement le criminel. Je te conseille Ce DVD de la BBC à télécharger sur Archive.org si le sujet t’intéresse, ça pose les choses d’une manière originale, à mille lieues du simplisme de Michael Moore par exemple.
Sur la psychologie de JJB, je te laisse délirer sur ce qu’il est, mais je te rappelle qu’il a ses états de service pour lui, une belle carrière de musicien, pour commencer.
Peut-on être prof, employé par l’état, et dans le même temps « anarchiste » ? Pourquoi pas ? On peut être anarchiste et payer ses impôts… On peut être anarchiste et croire à certains éléments de l’enseignement, comme la transmission d’un savoir ou d’une méthode… Je pense que tu te fais beaucoup d’idées sur ce qu’est un prof.
By Wood on Oct 10, 2010
Tiens, il paraît que Google est en train de construire K2000 :
http://www.macgeneration.com/news/voir/171701/k-2000-bientot-une-realite-grace-a-google
By Jean-no on Oct 11, 2010
@Wood : j’ai vu ça oui (note : j’ai retrouvé ton post in extremis parmi les spams)